C'est à Lescun (64) à 900 m d'altitude en vallée d'Aspe que s'est déréroulée la 7° Patrouille du 3° B.C.M. les 6 & 7 octobre 2007.
LESCUNLe 7 septembre 1794 (pour les puristes en Machinchose An II), ce village a été le théatre de terribles combats opposant 9.000 Espagnols, commandés par le Général marquis de Castelfranco, et les hommes du 5° bataillon de Volontaires des Basses Pyrénées.
Sur ses frontières, toute la France est attaquée, toute, non, un village résiste toujours et encore à l'envahisseur. J'mégare c'est pas la bonne histoire....
Tandis que l'Armée française axe son effort sur Fontarabie, les Espagnols décident d'attaquer nos arrières afin de nous couper de nos axes d'approvisionnement.
Ils se rassemblent à Hécho, il y a là des troupes régulières, des milices, la garde Wallone et quelques canons de montagne. Leur point à atteindre est Oloron, où se trouvent nos approvisionnements, et le QG du 5° bataillon de volontaires des Basses Pyrénées.
Mais avant d'atteindre Oloron, il faut passer le col de Pau, atteindre Lescun. Les points de passages en montagne sont surveillés par des petits postes de 8 à 25 hommes.
Chemin emprunté dans la descente du col de Pau sur LescunLes Espagnols marchent de nuit pour être au petit matin dans la vallée. Arrivés au sommet, ils décident de passer dans la vallée en descendant sur leur gauche, malheureusement, ils sont stoppés dans leur effort par la résistence des petits postes.
Décor dans lequel se sont déroulés les combats en montagne.Les coups de feu s'entendent dans la vallée, et le capitaine qui commande à Lescun alerte aussitôt son chef de bataillon à Oloron, et il demande également le renfort des compagnies stationnées alentour, à Bedous et Lhers.
Stoppés dans leur progression par la résistance française les espagnols font demi-tour pour chercher une autre voie d'accès.
Pendant ce temps, des miliciens qui ont pu se faufiler mettent la vallée en feu en incendiant les granges, ceci afin d'orienter la progression espagnole. (Il fait toujours nuit)
Quand les espagnols débouchent enfin de la montagne, ils ont face à eux la compagnie de volontaires qui défend le village. Le capitaine a fait rassembler tous les villageois qu'il a mis en arrière mais visibles de façon à faire croire qu'il dispose de renforts.
Arrivée dans la vallée. De la lisière visible sur la droite les français ajustèrent les Espagnols qui se retiraient. Le terrain plat visible en bas porte le nom de "Champ des morts" depuis cette date. C'est à cet endroit que les espagnols subirent les plus fortes pertes.Les Espagnols sont confiants, mais surprise, alors qu'ils se lancent à l'assaut ils tombent sur un à-pic. Impossible de lancer une grande offensive frontale. C'est donc par un étroit sentier que vont se lancer les Gardes Wallones, et quand ils débouchent au Pont du Moulin, les Français les tirent comme des pigeons.
Chemin d'où débouchèrent les Gardes WallonesLe Pont du Moulin, limite de l'avancée espagnole. Les français se tenaient sur les hauteurs.Castelfranco décide alors de contourner le village par la droite, et il envoie des hommes qui sous le couvert des arbres passent inaperçus.
Cruelle déception, leur avance sera stoppée par une cascade infranchissable.
C'est alors qu'arrivent nos deux compagnies qui montent de Bedous et qui les prennent de flanc. Panique chez les Espagnols qui se replient poursuivis la baïonnette dans les reins.
Non seulement les Espagnols fuient, mais les Français, les ramènent jusqu'à leur point de départ.
La population excédée par les incendies dans la vallée se vengeront sur les blessés et les prisonniers.
Les pertes espagnoles s'élèvent à 900 tués, 450 prisonniers.
50 grenadiers, 4 compagnies de volontaires et quelques gardes nationaux ont stoppé une attaque combinée de 9.000 hommes.
C'etait la première fois que cette unité voyait le feu.
C'est dans dans les traces de ces braves, que nous allons mettre nos pas.
Rassemblement dans un gite du village le vendredi soir.
Samedi matin, debout de bonne heure et de bonne humeur pour atteindre le col de Pau sous une pluie battante. 17 partants pour cette course un peu particulière, le 3° BCM, bien sur, mais également le 2° Hussards, le Bataillon des Ouvriers de la Marine et le 96° et les Volontaires de Saragosse.
On se partage les rations dans les havresacs et l'on forme les équipes.
Le premier challenge sera le tir à balle à la cible.
Mon co-équipier fera un 10 centré.
Malgré la pluie et l'humidité ambiante, toutes les armes d'époque ont tiré du premier coup. On ne peut en dire autant des répliques !!!Les équipes sur le pas de tirPuis, dans un brouillard épais, emprunter l'autoroute qui mène au col de Pau.
2 heures 30 de marche, 700 m de dénivelé pour atteindre le refuge où nous nous établirons pour déjeuner, mais il reste encore de la marche pour atteindre le col qui se trouve encore à 200 m de dénivelé.
Toujours sous la pluie et brouillard.
Retour au gite pour une séance de brain storming.
4 questionnaires.
2ème place seulement, le fait que je ne sois pas allé jusqu'au sommet à privé notre équipe de la victoire, et les Volontaires de Saragosse nous sont passés devant.
Miam-miam, glou-glou
Match France - All blacks.
Glou-glou, dodo.
Le lendemain matin, debout de bonne heure. Traversée de Lescun, toujours sous la pluie et dans le brouillard. Fringues et chaussures humides.
Nous empruntons le sentier emprunté par les renforts venus de Bedous et qui ont repoussé l'attaque des Espagnols arrétés par la cascade.
On the road again...Ces compagnies ont marché de part et d'autre de la rivière, puis de là ont poursuivi sur Lescun pour se mêler aux défenseurs et ensuite repousser les espagnols sur leur point de départ.
Nous aurons la chance, arrivés sur une ferme d'avoir le fermier comme guide. Celui-ci connaissait très bien l'histoire de la bataille et nous a fait emprunter l'axe de progression, ravinée et défoncée par les troupeaux.
Arrivés à Lescun, défilé tambour en tête. Remise des prix.
Cérémonie au monument aux morts.
Ensuite le repas en commun, et le cruel moment de la séparation.
Un grand merci à nos amis espagnols, Alfredo, Fernando et X, à Jean-Yves, Paul, Corinne, Thierry, Anne, Benoît, Marianne, André, Pierre, Sébastien, Georges, Alain, Christophe, sans oublier notre mascotte Niki, sans oublier les habitants de Lescun, qui nous ont réservé un superbe accueil, étonnés que l'on puisse encore s'intéresser à ce morceau de l' histoire de leur village.