Jean-Yves Administrateur
Nombre de messages : 9224 Age : 63 Localisation : Evreux Date d'inscription : 29/08/2006
| Sujet: La mitrailleuse et l'orgueil Français en 1870 Ven 31 Mai - 8:45 | |
| En 1939, Paul Reynaud disait : "Nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts". Nous savons ce qu'il en fut. Et pourtant, ce n'était pas la première fois que l'orgueil Français fut l'une des raisons d'une terrible défaite, en 1870 déjà. Peu après la déclaration de guerre, en juillet 1870, paraissait un journal "La Guerre illustrée". Voici un extrait d'un article du n°1 ayant pour thème les mitrailleuses Le secret des mitrailleuses est un peu, aujourd'hui, le secret de la comédie. Toutes n'ont qu'un but : Tuer le plus possible et le plus vite possible. En présence des prodigieuses armées qui vont s'entrechoquer, cette idée épouvante et donne le frisson. C'est donc de ce côté que se porte anxieusement l'attention du public, et c'est pour ce motif que nous mettons sous les yeux de nos lecteurs, un modèle de mitrailleuse. Une mitrailleuse représente, comme on peut le voir par nos dessins, un assemblage de canons de fusils réunis en faisceau et munis d'un mécanisme qui les charge et les fait partir tout à la fois. Ces indications suffisent pour faire comprendre l'influence que la mitrailleuse est appelée à exercer sur l'organisation des armées. C'est une révolution tout aussi radicale que celle des monitors et des torpilles, et il certain que la stratégie devra désormais complètement modifier ses plans. Les lignes de bataille et l'action de la cavalerie deviennent réellement impossibles devant ces puissants engins de guerre. Où s'arrêtera donc l'art de tuer ? Ces mitrailleuse préoccupent la Prusse. Elle va en connaître les merveilles mais elle a mis bien du temps à y arriver, et elle avait depuis longtemps cherché à en percer le secret. Il y a dix-huit mois, on faisait un essai, tenu, croyait-on fort secret. C'était à la lisière d'un bois, près de Satory. Un artilleur est blessé pendant la manœuvre. Bien vite on façonne une espèce de civière, et quatre soldats emportent leur camarade. En entrant sous bois, ils trouvent presque tout de suite une voiture de maître, qu'ils veulent requérir de recevoir le blessé pour le porter à la ville. Le cocher allemand ne peut ou feint de ne pouvoir comprendre ce qu'on lui dit. Les officiers interviennent. Le cocher se décide alors à dire qu'il attend son maître, et ne peut se charger de conduire le soldat blessé. Les officiers l'y obligent et la voiture part. Sur ces entrefaites, arrive le propriétaire de la voiture, et l'on reconnaît en lui M. de Goltz, ambassadeur de Prusse, prévenu on ne sait comment, et venu pour assister à l'expérience en se cachant dans le bois. On le voit, la Prusse avait bien envie de connaître nos mitrailleuses. Elle va être servie à souhait : on lui expédie trente-six batteries à destination de Berlin.Et vous ? Que pensez-vous de cette affaire ? | |
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