Berezina

Je viens de terminer l'ouvrage "Berezina" de Sylvain Tesson.
Etrange et prenant récit. Même si l'approximation est permanente, l'hommage rendu aux grognards de la Grande Armée est une réussite. Il se dégage une atmosphère de ce petit livre, une atmosphère qui doit beaucoup, me semble-t-il, à une lecture assidue de Caulaincourt.
Lorsque les archaïques side-cars russes de l'auteur relient Moscou à Vilnius en cinq jours, il est difficile d'oublier qu'il fallut autant de semaines, sinon davantage, aux grognards... pourtant, j'ai aimé ce livre. J'en suis moi-même surpris.

Je comprends fort bien votre point de vue.

Ayant lu récemment "Les Aigles en hiver" de Jean-Claude Dammame et "En traîneau avec l'Empereur" de Caulaincourt qui évoquent tous deux la tragique campagne de Russie, il se dégage de ces ouvrages une atmosphère particulière qui rend presque palpables les souffrances endurées par l'armée en retraite.
Que certains aient pu survivre à de pareilles épreuves est presque incroyable...

Merci beaucoup.
J'ai également adoré le Caulaincourt que j'ai lu in extenso. Mais, à vous lire, il me semble que je vais me dépêcher d'acquérir le Jean-Claude Dammame qui, s'il est de la même trempe et écrit avec la même retenue et la même compassion, ne pourra que me plaire.
C'est vrai qu'on retrouve cela chez Sylvain Tesson, pourtant peu familier du premier Empire. Sans doute son sens du voyage et sa connaissance de la Russie expliquent-ils ce grand respect et cette atmosphère. Il cite souvent Caulaincourt mais se réfère aussi au sergent Bourgogne et au capitaine François. Il a aussi un sens inné de l'humain.
Trop de livres consacrés à cette pénible retraite m'ont paru sordides dans le détail sans que l'humain n'en sorte grandi. Les souffrances de ces grognards ont été extrêmes et on ne peut que s'étonner lorsque l'on relève, dans les rangs de l'armée à Waterloo, des hommes ayant fait à la fois l'Egypte et la Russie. Nos ancêtres étaient incroyablement endurants.

Citation :

Mais, à vous lire, il me semble que je vais me dépêcher d'acquérir le Jean-Claude Dammame qui, s'il est de la même trempe et écrit avec la même retenue et la même compassion, ne pourra que me plaire.

Je puis vous garantir que vous ne serez pas déçu par le Dammame.
Son ouvrage est extrêmement bien documenté et écrit dans un style flamboyant qui laisse une place prépondérante à l'humain.
C'est toute la campagne de Russie qui en constitue la trame et l'on a l'impression, en le lisant, d'être aux côtés de ceux qui participèrent à cette grandiose mais tragique aventure.
Vous l'aurez compris, il s'agit d'un de mes livres préférés sur ce sujet.