Faudrait pas oublier !!!

Il faut en convenir, il a failli renversé l'Empereur,

Quelles sont vos réactions?

23 octobre 1812: affaire du Général Malet

Incarcéré à deux reprises pour complot républicain, le général Claude-François de Malet, échappé de la maison de santé où il était gardé, avait mis au point un plan fort simple: profitant de l'absence de Napoléon, alors au fin fond de la Russie, et de la lenteur des communications, il annonça à quelques chefs militaires naïfs la mort de l'Empereur et la mise en place d'un gouvernement provisoire. Le 23 octobre 1812, il réussit à convaincre le commandant Soulier, chef de la Xe cohorte de Paris de mettre ses troupes à la disposition des "autorités". A la tête de la cohorte, Malet se rendit à la prison de la Force pour délivrer deux de ses amis, les généraux Guidal et Lahorie, qu'il chargea d'aller arrêter le préfet de police et le ministre Savary. Malet avait gardé pour lui la mission la plus difficile: prendre possession du quartier général de la place de Paris. Arrivé place Vendôme, il alla trouver le général Hulin, commandant en chef. Celui-ci, méfiant, résista et pour le faire taire, Malet dut lui fracasser la mâchoire. Puis il gagna l'hôtel de l'état-major, où il fut reçu par deux officiers qui comprirent vite la mystification. Appelant à l'aide, ils réussirent à maîtriser le conspirateur qui fut mis sous les verrous. Commencée à trois heures du matin, l'affaire Malet était terminée à neuf heures mais les autorités avaient eu très peur. Au terme d'un procès, Malet fut condamné à mort avec dix de ses "complices", parmi lesquels Soulier qui avait plaidé en vain sa bonne foi. Napoléon apprit la nouvelle à Smolensk et sa colère éclata: à la nouvelle de sa mort, personne n'avait eu l'idée de s'écrier: "Napoléon Ier est mort, vive Napoléon II"!

Un Empire tient à peu de chose... Cela montre aussi que la légitimité de la famille Bonaparte sur le "trône" de France n'était encore pas ancrée dans les "moeurs" de l'époque... et que cela arrangeait bien certains...

Stéphane

Je comprends la colère de l'Empereur : Il pensait qu'en ayant un héritier, il consoliderait son pouvoir, et, soudain, il voyait qu'il n'en n'était rien.

Petit rapppel sur une bd traitant du sujet.

Citation :

Ses ambitions ruinées à cause d’une particule nobiliaire embarrassante ainsi que des erreurs et des faiblesses grossières, Malet est devenu un expert en conspiration et en coups d’Etat. Son objectif ultime : renverser Napoléon 1er ! Son dernier plan en date ? Répandre une rumeur («L’empereur est mort à Moscou, tué d’une balle dans la tête ») et profiter de l’effet de surprise causé pour investir tous les échelons du pouvoir.

Cet homme conspire comme il respire. La détermination de Malet est aussi grande que son projet est fou. Ses revers passés ne semblent rien lui avoir appris. Et Nicolas Juncker nous offre l'éclatante démonstration qu’on peut étonner avec des faits historiques relativement récents et pourtant méconnus.

L’album présente les deux mois de préparation et les trois jours de réalisation de son projet. Le choix de son équipe est un véritable régal tant les personnages et leurs expériences passées sont misérables et drôles à la fois. Constitués de laissés pour compte de la République qui croupissent pour la plupart dans ses geôles, ce groupe rassemble plus d’escrocs et de ratés que de candidats potentiels à des postes à responsabilités. L’exécution mouvementée de ce putsch confiée à des « bras cassés » donne tout son sens à la notion de « tragi-comique ».

La vigueur du dessin contribue largement à ce succès. Les visages expressifs, souvent cadrés de près, et les angles de vue aussi variés que bien choisis confèrent un dynamisme et un réalisme indiscutables à cette longue chronique. De ce fait, il est aussi facile de s’imaginer écoutant le plan s’échafauder dans une pièce obscure et froide de la Maison de la santé qu’au milieu des troupes qui font irruption dans les Ministère et Préfecture pour en chasser leurs illustres occupants.

Enfin, pour répondre à LA question que tout lecteur se pose, l’auteur revient sur les faits et personnages réels acteurs de ces évènements dans une annexe qui clôt l’album. Il apporte des compléments d’information sur ce qui s’est passé après cette tentative de prise de pouvoir et détaille les quelques libertés qu’il a prises avec l’Histoire pour construire son récit (assez peu finalement). Cette postface est tout aussi passionnante que sa création originale.

Sources : BDGest, la passion de la bande dessinée.