Napoléon usa beaucoup de redingotes, ces fameuses redingotes grises qui parurent sur tous les chemins de l'Europe. Il les payait à peine 200 francs et souvent moins. Parfois même il les faisait racommoder.
En l'an XIII, son tailleur lui en fit deux en "Louviers" gris et redoubla les manches d'une, la "reconsargea" refit le dos et remit de l'ouate. Le tout se monta à 24 francs. Toujours la même année, une autre redingote subit les mêmes retouvches.
En 1806, on tailla pour l'Empereur une redingote grise dans une houppelande qui avait été faite en Allemagne, et on ajoua des poches et des boutons.
En 1806, on lui fournit un tiers de fourrure de martre de Canada pour agrandir une bordure de polonaise en zibeline et on "raccommoda" cette dernière endommagée par les "mangures" des vers. La même année, on élargit un habit de velours pourpre.
Le 10 juin 1813, on lui remit 32 culottes élargies.
Déjà en 1806, il avait fallu rélargir des vestes et des pantalons. Il fit raccommoder de toutes parts et fournir de poches un habit de la Garde.
Ces économies se portaient même sur les rabats de cérémonie ou d'intimité.
En l'An XIII, une raccommodeuse fut chargée de recoudre toutes les fleurs d'un rabat de dentelles blanches, plusieurs accrocs et un grand accroc.
Il usait une impressionnante quantité de culottes et de vestes. En floréal de l'an XIII, on envoya en Italie 24 vestes et 24 culottes de casimir et autant en basin. En messidor, 24 vestes et culottes furent confectionnées; en thermidor la même quantité fut livrée.
Lors de la tentative de Boulogne, l'Empereur reçut 6 pantalons d'écurie verts, bleus et gris assortis des vestes de même couleur.
En l'An XIII, les factures pour une période de 6 mois, notent l'achat de 2 bonnets de velours légers et sans fourrure, de 7 chapeaux français, d'1 chapeau rond de civil avec boucle d'or et de 7 bonnets en velours garnis de glands.
En avril 1815, il fit retaper 3 chapeaux, et en fit acheter 2, dont 1 de civil.
Pour le "voyage" de Russie, on règla facture de 3 bonnets fourrés à 30 francs, et 7 paires de gants fourrés.
Parmi les habits civils, nous notons en floréal An XIII un habit gris lilas, croisé, avec boutons plaqués et, ce qui qui indique que Napoléon dut ou se proposa d'assiter à des bals masqués; les états de 1812, mois de février portent : un masque noir, un masque de satin violet, un domino grsi-bleu, un manteau bleu, et, plus tard, un masque bleu et sa barbe, un masque noir et un autre blanc avec sa barbe de dentelle.
Le chapitre des bretelles élastiques (sic) est le plus important. C'est en moyenne 6 paires achtées par mois.
Parfois on lit : 12 paires de bretelles en tissu de soie.
Et nous ne comptons pas les jarretelles elastiques (sic), en nombre moins important.
Outre les bottes de guerre ou de parade, telles qu'en 1811, des bottes rouges à galon et galnd d'or, nous voyons que l'empereur possédait des chaussons.
En 1806, il acquit 72 paires de chausson de Ségovie, qui ne coûtaient que 2,50 f la paire; des mules de maroquin rouge, fourrées en peau d'agneau.
En 1811 on commanda pour le service personnel de l'Empereur, 72 mouchoirs e baptiste de divers couleurs avec chiffre, et 12 mouchoirs de madras.
En nivose an XIII, on trouve une note de blanchissage de 19 f de bas de soie; 169 f pour du linge fin, 24 f pour le dégraissage d'un habit de velours de grand uniforme, 12 f pour le dégraissage de 6 culottes de velours blanc et 124 f pour le dégraissage de de 48 culottes et vestes de casimir. En vendémiaire on fait "dégraisser" 6 culottes et un habit d'uniforme. En brumaire, 159 f soldent le blanchissage de linge fin, 23 f celui de bas de soie. En frimaire, on nettoie 6 culottes et 16 vestes et 1 habit de grand uniforme. Mai 1806, 6 chemises, 6 cravattes, 12 mouchoirs, 4 caleçons, 5 gilets de flanelle, 1 robe de chambre piquée (on ne sait pas où
), 19 serviettes, 11 chemises, 10 cravattes, 24 mouchoirs, 8 caleçons, 10 gilets de flanelle, 33 serviettes, 1 robe de chambre piquée, 6 chemises, 5 cravattes, 9 mouchoirs, 5 caleçons, 6 gilets de flanelle, 1 robe de chambre, 16 serviettes, 14 chemises, 11 caleçons, 11 gilets de flanelle, 1 robe de chambre, 9 cravattes, 19 mouchoirs, 31 serviettes.
Ses lits de camp étaient peu somptueux et de petits prix. En 1801 on note un lit de camp doublé de coutil et bordé de velours vert, pour 500 francs.
En 1812 on fit remettre à neuf un vase de nuit en vermeil. Déjà en 1807, on avait réparé un pot de chambre en argent vermeil, "redoré les places usées" et remis à neuf.
Corso
Sources :
l'Esprit Médical n° 129 - 8° année du 5 mai 1936 - page 5