Dans ses appartements divers, Napoléon avait coutume de porter des bas de soie blancs et des soulier sà boucles d'or ovales.
A partir de l'apoque du Consulat, il avait même exigé que chacun quitta les bottes pour ces bas de soie et ces souliers à boucles...
Les bottes de Napoléon étaient doublées de peluche de soie, tout comme ses souliers.
Il portait également des pantoufles en maroquin rouge ou vert, doublées de peau d'agneau.
Lorsqu'il savait qu'il paretait à cheval, pour gagner du temps, il gardait ses bas de soie et enfilait dessus ses bottes à l'écuyère.
Le bottier de l'Empereur était Jacques, et il affirmait que les plus belles chaussures qui passèrent entre ses mains furent celles réalisées pour le Sacre ...
C'était une paire de souliers en velours, brodé d'or mat ; un galon en or massif faisait le tour du soulier, les boufettes étaient en drapé d'or, l'intérieur garni de soie ... Le tout pour 400 Frs.
Au retour de l'île d'Elbe, en 1815, Jacques livrait la commande suivante à l'Empereur, entre le 28 Mars et le 25 Mai :
- 13 paires de souliers
- Une paire de formes brisées pour souliers
- 2 paires de pantoufles en maroquin vert,et six paires en maroquin rouge
- 20 paires de garnitures d'éperon
- Une paire de bottes doublées
- 7 paires de bottes à grands contreforts
- Une paire d'embauchoirs ...
Le tout pour 1.028 Frs.
Ces bottes, à grands contreforts, devaient aller à Ligny, puis à Waterloo, et, enfin à Sainte-Hélène !...
(Les Fournisseurs de Napoléon 1er, de Maze-Sencier).
Les bottes de l'Empereur me rappellent une anecdote entre le Général Savary et un Anglais dépourvu de courtoisie ...
A cette époque, le Duc de Ravigo se trouvait à Saint Pétersbourg, en mission extraordinaire.
Au cours d'un dîner, il surprit la conversation d'un officier supérieur anglais qui, évoquant l'Egypte perdue par nous, s'exprimait en propos fort malveillants à l'égard des troupes françaises ...
Exaspéré, Savary lui rétorqua cette boutade qui, à coup sûr, calma l'officier anglais :
-"Nous avons perdu l'Egypte parce que l'Empereur n'y était plus ; s'il eût envoyé une de ses bottes, c'eut été assez pour vous mettre en fuite!"