Animosité ?

Bonjour,

Je suis en train de lire les mémoires de Marbot, le tome II.

Je lis le passage de la querelle qui a opposé Lannes à Bessières à Essling.

Cette animosité était-elle réelle ?
Y avait-il réellement un compte à régler entre ces deux là ?
On prête tellement de choses à ces maréchaux, qu'on en oublierait presque qu'ils étaient avant tout de grands soldats.

Les deux étant morts au combat n'ont pas eu le temps de laisser des mémoires.

Bonjour Corso,

Il est en effet très intéressant de se pencher sur les affinités , ou leur absence quasi totale des Maréchaux, entre eux.

A la lueur de nos lectures, nous avons tous pu constater qu'il existait entre certains, des "prises de bec" le plus souvent générées par des jalousies que d'ailleurs Napoléon, avec un infini bon sens, faisait mine de ne pas remarquer.

Pour en revenir à votre question précise, il n'est guère étonnant que deux Maréchaux tels que Lannes et Bessières, jouissant tous deux de la plus grande confiance du Grand Homme, aient pu se jalouser et s'entre déchirer.

Le Maréchal Lannes, c'est bien connu, était doté d'un caractère bien "trempé", et ne laissait rien passer...
Son tempérament parfois violent, et souvent emporté, faisait constraste avec la froideur et le calme d'un Bessières dont Napoléon disait :

"Il avait en moins cette chaleur que Murat avait en trop".

Pour en revenir à Lannes, il eût également quelques sérieux affrontements avec Soult ...

Rappellez-vous du matin d'Austerlitz ... Si les préoccupations du moment ne l'avait pas amené à concentrer son esprit sur des affaires de la plus haute importance, Lannes n'en serait peut-être pas resté à une seule provocation en duel contre Soult ...

Bonjour

Le problème entre les deux hommes remonte à une affaire de gros sous au sujet de la Garde Consulaire dont Lannes avait le commandement en 1800. Bessières serait à l'origine de la révélation sur certaines irrégularités qui éclaboussa Lannes.

Stéphane

A mon avis , tout est dans le "à fond" concernant la charge de la cavalerie de Bessières. Cela laissait supposer que Bessières ne donnait pas l'ordre de vraiment soutenir Lannes. Evidemment Le chef de la cavalerie a trés mal pris cette réfléxion.

Pour le reste , je crois que l'on a beaucoup monté en épingle des altercations dues au feu de l'action et les généraliser à toute la période impériale.

La veille d'Austerlitz, Lannes , Soult et Murat sont persuadés que la situation est mauvaise pour les Français, ils en discuttent et veulent le dire à Napoléon. L'Empereur arrive Lannes parle pour les autres et Soult dit que son Corps sera à la hauteur des attentes ! premier acte.
Le soir de la bataille , Lannes lit le bulletin de Napoléon sur la bataille et voit que Soult y est plus à l'honneur que lui, furieux il quitte la Grande Armée. Murat envoyé pour le raisonner échouera.

Mais tout ceci est anecdotique Car à Iéna et la poursuite, il n'y a aucune trace de ces incidents entre Lannes et Soult et pas plus dans les années qui suivent.

Lannes et Davout sont les plus grand officiers généraux de l'histoire de France, voilà tout. Bon, je rajouterais Turenne et Pétain (à la grande guerre hein...) mais cela n'est pas le sujet.

D'ailleurs il n'estr rapporté aucune disputes entre ces deux là il me semble.

Davout a écrit:

D'ailleurs il n'estr rapporté aucune disputes entre ces deux là il me semble.

Entre Turenne et Pétain

Bon ok je ne recommencerai plus

Stéphane

ambrosio a écrit:

La veille d'Austerlitz, Lannes , Soult et Murat sont persuadés que la situation est mauvaise pour les Français, ils en discuttent et veulent le dire à Napoléon. L'Empereur arrive Lannes parle pour les autres et Soult dit que son Corps sera à la hauteur des attentes ! premier acte.
Le soir de la bataille , Lannes lit le bulletin de Napoléon sur la bataille et voit que Soult y est plus à l'honneur que lui, furieux il quitte la Grande Armée. Murat envoyé pour le raisonner échouera.

J'ai lu une version légèrement différente de cette anecdote. Je pense que c'est dans le livre de Louis Chardigny sur les maréchaux de l'Empire, mais, n'ayant pas l'ouvrage sous la main, je ne peux pas vérifier.
Voici quels seraient les faits.
Murat et Soult étaient occupés à discuter du plan de bataille de Napoléon. Ils en étaient arrivés l'un et l'autre à la conclusion que si on l'appliquait, on courait au désastre. Lannes arrive à ce moment-là. Il trouve le plan de bataille très bien. Soult et Murat lui font part de leur appréhension et finissent par le convaincre que ce plan est trop risqué et qu'il faut convaincre Napoléon d'y renoncer. Arrive alors Napoléon et Lannes, spontanément, lui fait part en son nom des réserves que Soult et Murat viennent de lui exposer. Napoléon répond alors à Lannes sur un ton un peu blessant qu'il est surpris qu'un homme aussi courageux que Lannes formule des craintes vis à vis de ce plan. Puis il se tourne vers Soult et lui demande son avis sur ce plan. Et à cela, Soult répond à la grande surprise de Lannes que ce plan est parfait et qu'il n'a aucune objection à formuler le concernant, ce qui mit Lannes en rage au point de provoquer Soult en duel le matin même de la bataille.

C'est trés possible Esquirol, mais cette discussion a lieu la veille d'Austerlitz .

Il y aeu des brouilles passagères entre les Maréchaux , mais aussi entre Maréchaux et généraux de division voire de brigade . L'exemple c'est Vandamme et Soult. Les Maréchaux en Espagne , etc. Le hit parade revient à Bernadotte .
Mais de là à parler de querelles profondes et durables , je ne crois pas.

Entre Thiébault et Davout aussi...

Ney et Davout qui lui imputa la mort de son ami Gudin...

Marbot lui même n'est pas tendre avec les autres dans ses écrits...

Tout le monde connait les accrochages entre Ney, Lannes et Murat à plusieurs reprises.
Ce qui n'a pas empéché qu'ils soient ensemble à Barrèges pour prendre les eaux et qu'ensuite Murat soit invité chez Lannes. Donc , ces relations sont trés sporadiques et liées à un moment précis, peu durent.

Ils étaient comme tout le monde quoi... des hommes au destin exeptionnel ,nés et vivant à la période majeure de l'histoire de FRANCE. Mais reste des humains...

Exactement, tous ayant derrière eux tellement de campagnes que la seule chose qu'ils ne pouvaient pas se reprocher mutuellement c'est leur courage.