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 AVALLON - UNE ÉTAPE POUR NAPOLEON 1er (1ère Partie)

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CapitaineCOIGNET

CapitaineCOIGNET


Nombre de messages : 1455
Localisation : Vierzon (CHER)
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AVALLON - UNE ÉTAPE POUR NAPOLEON 1er (1ère Partie) Empty
MessageSujet: AVALLON - UNE ÉTAPE POUR NAPOLEON 1er (1ère Partie)   AVALLON - UNE ÉTAPE POUR NAPOLEON 1er (1ère Partie) Icon_minitimeMer 21 Nov - 22:36

Récit présenté par Jean-Pierre BIBET
Sources : Archives Départementales de l’Yonne .
D'après un Essai de M. ROSSIGNEUX - 1935


UNE ETAPE DE NAPOLEON 1er

AVALLON - HOTEL DE LA POSTE
(16-17 mars 1815)

1ère Partie - 1/ 4






La nouvelle du débarquement de Napoléon au golfe Juan ne dut causer aucune joie aux Avallonnais : en 1814, ils avaient fait preuve de peu de patriotisme et la Municipalité « s’était pour ainsi dire donnée à l’ennemi « ; aussi avons-nous été surpris de ne trouver nulle part une adresse au Roi analogue à celles qu’envoyèrent, vers le 10 mars, les Municipalités d’Auxerre, Brienon, Joigny et Sens. A-t-elle disparu dans la tourmente des Cent-Jours ? Dans tous les cas, le registres des délibérations du Conseil municipal d’Avallon n’en a pas conservé de traces.

Le 14è de ligne, commandé par le Colonel Bugeaud, arriva à Avallon le 14 mars ; passé en revue à Orléans le 27 février par le duc et la duchesse d’Angoulême, qui avaient distribué quelques croix (contrôle du 14è de ligne - Archives Ministère de la Guerre), le régiment ou plus exactement les deux premiers bataillons, à l’effectif de 929 hommes, devaient se rendre au camp de Chalon-sur-Saône. On apprit à Montargis le retour de Napoléon ; malgré les officiers, les cris de « vive l’Empereur » se firent aussitôt entendre ; A Auxerre, le 12 mars, Bugeaud ne put dissimuler au maréchal de camp Boudin de Roville, commandant le département de l’Yonne, que si son régiment se trouvait en présence de Napoléon, il passerait de son parti. Il semble donc étrange que Boudin n’ait pas gardé le régiment à Auxerre et lui ait laissé continuer sa route au-devant de l’usurpateur ( Il écrivit au Ministre de la Guerre que le 14 mars : « Le 14è couche ce soir à Avallon et il y a séjour demain, j’ai cru devoir arrêter sa marche et lui donner l’ordre de s’arrêter à Avallon jusqu’à ce que vous m’ayez fait connaître vos instructions et même de rétrograder si cela devenait nécessaire. Veuillez, monseigneur, me passer vos ordres. »), en prescrivant cependant à Bugeaud de rétrograder si les circonstances l’exigeaient.
Le Maire d’Avallon, M. Jean-Edme-Michel-AugusteRAUDOT, né le 20 novembre 1775. Maire d’Avallon depuis 1813, chevalier de la Légion d’Honneur, fut plus perspicace et écrivit au Ministre de la Guerre, le 13 mars, à 9 heures du soir.
« Monseigneur,
« Deux bataillons du 14 nous sont annoncés depuis quelques jours comme devant
arriver à Avallon demain 14 et y séjourner le 15. On avait pensé, d’après les événements, que cette troupe recevrait contrordre, et l’officier qui vient d’arriver pour faire les logements nous a dit que le colonel et les officiers de ce corps l’avaient cru aussi et qu’ils étaient inquiets de se voir presque abandonnés. Il semble, d’après tous les récits que s’accordent à faire les voyageurs arrivant par la route de Lyon, que ce corps, s’il continue sa route, soit exposé au danger de la séduction ou de rencontrer un ennemi supérieur. J’ai pensé qu’il était de mon devoir de vous écrire à ce sujet, pensant qu’il serait possible que des évènements imprévus eussent empêché vos ordres de parvenir à cette troupe par voies ordinaires. J’ai l’honneur d’être, avec le plus profond respect, etc.
»

(Le même jour le Ministre décidait de faire rétrograder le régiment sur Melun, mais il était trop tard.)

Les deux bataillons du 14è, continuant leur route vers une inévitable défection, couchèrent le 13 mars 1815, à Vermenton (89) et arrivèrent le lendemain à Avallon. Bugeaud y apprit que la cocarde tricolore avait été arborée à Autun. Craignant que les habitants de cette contrée « ne gâtassent l’esprit de ses soldats resté très bon jusqu’alors », il prit sur lui - probablement d’accord avec le commandant du département (Général Boudin de Roville) - d’arrêter ses deux bataillons. Il n’avait pas perdu un homme pendant la marche, et le régiment « s’était très bien conduit » Suivant les évènements, le colonel comptait attendre les ordres à Avallon, où se jeter sur Digoin ou sur Nevers ; il prévenait le général Heudelet, commandant la 18è Division Militaire, à Dijon, (mais à cette époque le général s’était retiré sur Troyes de sa détermination, mais en même temps, il avait envoyé en courrier le lieutenant Jean Gérard porter à l’Empereur l’adhésion du régiment. Gérard rejoignit Napoléon à Chalons, eut avec lui une audience « qui ne dura pas moins d’une heure », et reçut de sa main la croix de la Légion d’honneur. (Contrôle du 13è. Arch. Guerre)

Les événements se précipitaient : dans la nuit du 14 au 15 mars, le général Girard, (mort le 21 Juin1815, des suites des blessures reçues à Ligny, le 16), arriva à Avallon. Napoléon l’avait envoyé en avant pour faire arborer la cocarde tricolore et s’assurer l’appui du 14è de ligne. La Garde nationale d’Autun l’avait arrêté à la porte des Marbres, mais Girard ayant violemment menacé la Municipalité de la colère de l’Empereur, on dut céder et lui fournir des chevaux de relais (Charles Boël. "Un Chapitre de l’histoire d’Autun, l’année 1815", page 16.), pour continuer sa route sur Avallon.
Le général reçut l’adhésion des officiers du 14è.

(Voici comment le général comte Dupont,(signataire de la capitulation de Baylen) ancien ministre de la Guerre de Louis XVIII, raconte la défection du régiment :
« Je m’empresse de transmettre à Votre Excellence les détails que je viens de recevoir à l’instant sur la défection du 14è régiment de ligne. Ce régiment était à Avallon, résistant aux insinuations des habitants qui tentaient de le porter à la trahison, lorsque le général Girard y est arrivé et a entraîné ce corps dans le parti de Bonaparte. Le colonel a paru vivement affecté de cet affreux événement, et on croit qu’il va rentrer dans le chemin de l’honneur et du devoir avec la plupart de ses officiers, et il est à présumer qu’un certain nombre de soldats les suivront. Tous mes rapports confirment que la fatale défection de nos soldats est due en très grande partie aux manœuvres coupables des habitants. La Bourgogne est particulièrement la province où règne le plus mauvais esprit. » (Dupont à Clarke, Orléans, le 19 mars)

Les cocardes blanches jonchèrent le sol et le régiment rebroussa chemin vers Auxerre pour y faire proclamer l’Empereur (Bulletin de la Société des Sciences de l’Yonne, 1910)

Mais Girard eut moins de succès auprès du Maire d’Avallon : la ville était encore tapissée des proclamations du Roi. Nouvelles officielles, débarquement de Bonaparte, convocation des Chambres par le Roi (Auxerre, 9 mars : affiche signé par le Préfet Gamot, imprimée chez Le Coq, rue Royale, à Auxerre. Bibliothèque Charles Lepère) ; Ordre du jour, ordonnant la formation d’un bataillon sous la dénomination de gardes du Roi (Auxerre, 13 mars ; signé par le maréchal de camp Boudin de Roville, imprimée chez Le Coq) ; nouvelles extraites du Journal Officiel, proclamations et ordonnances de Louis XVIII (Réimprimé par ordre du Préfet de l’Yonne, affiche du Coq.
(Bibliothèque de la Société des Sciences de l’Yonne) ;

Ces chiffons de papiers s’opposaient seuls à la marche triomphante de Napoléon, car il n’y eut presque pas de volontaires dans l’Avallonnais, (trois « volontaires royaux » levés dans l’Yonne en mars devait rejoindre Louis XVIII, à Gand. Ce sont les nommés Courtin de Vergigny ; Martin et Barat d’Auxerre. (Arch. Yonne, Garde nationale, 1815), et la Garde nationale, composée sur le papier de quelques centaines d’hommes, ne désirait, pas plus qu’en 1814, échanger des horizons avec les envahisseurs »

Le maire, cependant, n’entendait recevoir d’ordres que de son roi ; le 16 mars, dès 9 heures du matin, le général Girard lui envoya les proclamations de Napoléon, datées du golfe Juan, avec l’ordre de les publier et de les faire afficher. M. Raudot refusa d’exécuter cet ordre et vint chez le général lui exposer les raisons de son refus motivé sur le serment qu’il avait prêté au Roi.
(Fabry, Itinéraire de Buonaparte)

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