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 AVALLON - UNE ÉTAPE POUR NAPOLEON 1er (2ème Partie)

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CapitaineCOIGNET

CapitaineCOIGNET


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AVALLON - UNE ÉTAPE POUR NAPOLEON 1er (2ème Partie) Empty
MessageSujet: AVALLON - UNE ÉTAPE POUR NAPOLEON 1er (2ème Partie)   AVALLON - UNE ÉTAPE POUR NAPOLEON 1er (2ème Partie) Icon_minitimeMer 21 Nov - 22:42

AVALLON - UNE ÉTAPE POUR NAPOLEON 1er

(2ème Partie) - 2/4 - Récit présentée par Jean-Pierre BIBET
Sources : Archives départementales de l'Yonne - Essai de M. ROSSIGNEUX.


Un officier, présent à l’entretien, prit la parole pour combattre les scrupules du Maire sur son serment ; depuis vingt-cinq ans, ce n’était qu’une pure formalité que l’on remplissait à chaque changement de gouvernement, et, comptant sur ses doigts, il fit constater qu’il avait déjà prêté sept serments. « C’est ce qui fait, répliqua M. Raudot, qu’un huitième serment vous coûte moins à prêter. Quant à moi, je n’ai prêté que deux serments dans ma vie, l’un à l’Empereur qui m’a délié par son abdication, et l’autre au Roi, dont je ne sais qui pourra me délier. » Le général et l’officier ne purent parvenir à le faire changer d’avis. (Fabry, page 185 et suivantes. Cf. Raudot. Une heure des Cent-Jours)Raudot convoqua le Conseil Municipal pour l’informer de ce qui venait de se passer. (En mars 1815, le Conseil municipal d’Avallon se composait de François Forestier, Chirurgien ; Jacques Dericholles, professeur (nommés le 30 décembre 1814) ; Malot, procureur du Roi ; Pierre-Nicolas Houdaille, juge suppléant ; Pierre-Etienne Gariel, président du Tribunal de commerce ; Chapotot, secrétaire de la Sous-Préfecture ; Meslier, président du Tribunal civil ; Edme-Jean Vaury, avoué ; Richard, substitut du procureur du Roi ; Compagnot employé à la recette particulière ; Denesvre-Delisle, chevalier de Saint-Louis ; Mocquot, marchand de bois ; Antoine JOACHIM, capitaine retraité ; François Dulac, négociant ; Antoine-Nicolas Detroyes, propriétaire, Raudot ; Colonel baron Claude NERIN (Claude Nérin, né à Lyon, le 30 Janvier 1756, entré au service à dix-neuf ans comme simple soldat au régiment de Brie, sous-lieutenant, le 12 Janvier 1792 ; il était capitaine l’année suivante. Colonel du 63è de ligne, par arrêté du 13 vendémiaire An XII, en remplacement du colonel Charlot, promu général de brigade, Nérin fut nommé gouverneur de la place d’Ulm après la prise de cette ville pendant la campagne de 1805. Il conserva ce poste jusqu’en mars 1807, époque à laquelle il fut admis à la retraite sur sa demande. Il se retira à Avallon, où Napoléon le nomma officier de la Légion d’honneur, membre du collège électoral du département, et, en mai 1808, baron de l’Empire avec les armes « d’or à la tour crénelée de sable » A la première Restauration, il avait sollicité la croix de Saint-Louis. Mort, à Avallon, le 9 novembre 1839 après avoir été colonel de la garde nationale de la ville pendant de longues années. Il était le cousin germain de l’avoué Houdaille et avait épousé Mlle Françoise Arthault de Vergonsey.) _ Guillaume-Bénigne-François Baudenet, Chausson, Peloux, géomètre ; Thibault, juge ; Soupault, Marchand ; Comynet, imprimeur. La grande majorité était royaliste)
A peine quelques membres étaient-ils réunis, qu’on vit arriver« en grande hâte » un officier d’ordonnance de napoléon qui vint sommer le Maire de reconnaître l’autorité de l’Empereur. M. Naudot tint bon et persista dans son refus. Mais l’officier d’ordonnance obtint du baron Nérin, « moitié par menaces, moitié par caresses », ce qu’il n’avait pu obtenir de l’inflexible fonctionnaire, et Avallon redevint bonne ville de l’Empire, malgré son Maire.
Le bon NÉRIN alla à cheval au-devant de l’Empereur qui, depuis Saulieu, devançait son avant-garde, accompagnés seulement de ses lanciers polonais et du 13è Dragons ; le maître de poste de Rouvray nommé Bizouard, l’avait déjà « conduit » plusieurs fois
(En mai 1798, Napoléon passa par Rouvray pour prendre le commandement de l’Armée d’Egypte. En mai 1800, il se rendit à l’Armée d’Italie et revint par la même route après Marengo. Le 9 Janvier 1802, le Premier Consul prit la route de Lyon pour présider la consulta de la République Cisalpine qui se réunit dans cette ville ; il avait couché à Lucy—le-Bois chez le maître de poste. Enfin, le 1er Janvier 1808, l’Empereur traversa incognito la région en revenant de son voyage en Italie. Les Avallonnais lui élevèrent un arc de triomphe), il retrouvait donc une vieille connaissance et un fidèle car le maître de poste était resté ardent bonapartiste : »
Allons, BIZOUARD, mon vieux et fidèle ami, vite des chevaux, on m’attend à Paris !!! » Bizouard accompagné de ses deux fils, conduisit l’impérial voyageur à Avallon, en moins d’une heure.
Sur la route, les habitants l’acclamaient avec enthousiasme ; on accourait à la rencontre de sa voiture avec des drapeaux et des cocardes tricolores ; aux acclamations « A bas les rats », ou bien « A bas la Calotte » « En Bourgogne, comme en Dauphiné, c’était des chansons différentes, mais roulant sur les mêmes idées », écrira Napoléon à Sainte-Hélène (L’Ile d’Elbe et les Cent-Jours) ; les chansons improvisées par les populations furent innombrables. Napoléon déclarera au Maire d’Avallon qu’il en fut composé plus de trois mille ; « Le Roi et les nobles étaient loin d’y être ménagés », et en voici quelques échantillons :

Napoléon, sa gloire
Est au-dessus des rois.
Il trouve la victoire
Par ses exploits.
Il bannit l’esclavage
Par sa divine loi (Bis)
Français, reprends courage,
Il reviendra vers toi,
Amis, chantons en ronde,
Vive Napoléon !


(se chantait sur l’air : Partant pour la Syrie. Bibliothèque d’Auxerre, Chansons sur le retour de Napoléon)

Ou bien :
Bon ! Bon ! Bon ! Napoléon
Est de retour en France.
Bon ! Bon ! Bon ! Napoléon
Rentre dans sa maison.
Oh ! ma chère Patrie !
Cette aigle si chérie,
L’honneur du nom français !


Et encore :
Roule ta boule, roi cotillon,
Va planter des choux en Angleterre,
Roule ta boule, roi cotillon
Rends ta couronne à Napoléon.
Tous les soldats fidèles
Le revoient de grand cœur.
Ils témoignent leur zèle
A ce grand Empereur.
Bon ! Bon ! Etc


Les quatre voitures (l’Empereur voyageait avec le grand maréchal Bertrand, les autres voitures étaient occupées par le général Drouot, les secrétaires et les valets de chambre Marchand et Jaillis), composant le cortège impérial quittèrent la grande route entre Pont-de-Cerce et Sauvigny-le-Bois, pour prendre l’embranchement d’une lieue qui se détachait sur Avallon ; l’Empereur, instruit par le colonel Nérin du peu d’empressement qu’avaient mis les autorités à le reconnaître, ne se rendit pas à la Sous-Préfecture où il avait déjà passé la nuit du 6 au 7 mai 1800, il descendit à l’hôtel de la Poste, sur la place Bourbon (Place Napoléon sous l’Empire, presque en face de la poste aux chevaux, rue de Lyon, tenue par Louis-François Barban (Né le 8 Octobre 1761, mort le 23 mars 1826)
( L’hôtel de la Poste avait abrité l’année précédente, deux voyageurs de marque : le roi de Prusse Frédéric-Guillaume (incognito sous le nom de prince Repnin) et le duc d’Orléans, le futur roi des Français (Arch. Yonne, police générale, M6) Il était quatre heures de l’après-midi.
Une foule énorme se pressait sur la place, « vile populace grossie par un grand nombre de paysans attirés par la foire », écrit l’avocat royaliste Fabry, et « poussant les vociférations les plus brutales » L’Empereur occupa une chambre du premier étage qui existe encore et dont les deux fenêtres donnent sur la place ; à côté se trouvait un petit salon avec un balcon. On se pressait, on s’étouffait pour apercevoir le revenant de l’île d’Elbe ; une foule si nombreuse et opiniâtre se bousculait devant l’hôtel, qu’il était impossible aux personnes de la suite d’entrer ou de sortir « sans passer » sur le corps à toute la population du pays » (Récit de Fleury de Chaboulon)
Le service d’ordre était assuré par la garde nationale réunie grâce aux soins du baron Nérin, et les hommes qui en faisait partie voulaient rester en faction sans discontinuer.
Napoléon se montra plusieurs fois au balcon et salua ses fidèles ; quand ils apparaissaient, les cris de « Vive l’Empereur » redoublaient et les paysans agitaient leurs chapeaux au bout de leur aiguillons. (Souvenir de M. Depoid. La foire d’Avallon attire toujours de nombreux paysans qui viennent vendre leurs bestiaux) Les bourgeois et les artisans de la ville, qui n’étaient pas restés chez eux, se montraient beaucoup plus réservés.
Un grand nombre d’officiers en demi-solde étaient accourus à l’hôtel de la Poste ; l’Empereur reconnut un capitaine de sa vieille garde, Eugène Gagniard, « la figure de travers » : « Eh bien, Eugène, tu chiques toujours ; que fais-tu ici ? -« Sire, je ne perds pas mon temps », déclara le grognard qui avait fait tous ses efforts pour raviver à Avallon les sentiments impérialistes (Sources : Louis Gagniard. Le Capitaine Eugène Gagniard, décoré au camp de Boulogne, ne dépassa pas le grade de capitaine, car il avait un penchant assez marqué pour la bouteille. Sur son rôle, à la bataille de Dresde, le 27 Août 1813, voir Les Cahiers de Coignet. Il mourut quelques semaines plus tard, au moment de l’entrée des alliés, à Avallon. Son frère docteur en médecine, était loin d’être bonapartiste.
Napoléon s’entretint aussi avec Andoche FEBVRE, alors âgé de 45 ans. Ancien avocat, il avait rempli les fonctions de Sous-Préfet pendant l’invasion de 1814. Nommé pendant les Cent-Jours membre de la Chambre des représentants. Il avait servi pendant 12 ans comme capitaine et commandait la garde nationale ; il lui remit la croix de la Légion d’honneur Son fils Pierre Andoche fut maire d’Avallon et membre du Conseil général. Mort en 1876 ; l’Empereur s’entretint également avec le capitaine Antoine JOACHIM, conseiller municipal déjà légionnaire. (Antoine JOACHIM, né à Avallon, le 13 janvier 1760, soldat au régiment d’Artois de 1781 à 1789, puis maréchal des logis chef au 19è chasseurs à cheval, avait fait toutes les campagnes de la République et de l’Empire jusqu’en 1808. A cette époque, il était, par suites des blessures qu’il avait reçues et des fatigues de la guerre « aussi cassé à 48 ans que s’il en avait 70 » (certificat délivré par l’officier de santé Godin, le 1er Septembre 1808)Il avait épousé Mlle Velin et mourut le 3 octobre 1824, en laissant une fille. (Arch. De la Légion d’Honneur)
Fut fait officier de la Légion d’honneur ; le Chef d’Escadron MARLINGUE ; Les capitaines Paul LOMBARD, Gabriel RENAUD, Joseph COMPERE, le caporal Perrot, vieux soldats légionnaires, reçurent des compliments et la promesse d’être employés à nouveau.
Le maître de poste de Rouvray (Côte d'Or) BIZOUARD prit congé de son Empereur en versant d’abondantes larmes et sollicita pour toute rémunération « la grâce de l’embrasser ; il l’obtint aisément.

(Fin de la 2ème partie) 2/4
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