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 Marengo..un Waterloo à l'envers....

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Jean-Baptiste
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Jean-Baptiste


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MessageSujet: Marengo..un Waterloo à l'envers....   Marengo..un Waterloo à l'envers.... Icon_minitimeJeu 26 Fév - 10:05

.....sunny ..... 1er..Chapitre....(Sources Gonzague Saint-Bris).

Marengo....un Waterloo à l'Envers....



Ainsi au terme de son extraordinaire épopée, l'Empereur déchu songe encore à ce jour de Marengo où, le 14 juin 1800, la victoire lui ouvrit toutes grandes les portes du pouvoir, ces portes qui à Waterloo, le 14 juin 1815, c'est à dire quinze ans et quatre jours plus tard se refermèrent brutalement sur son destin.

Un détail, du reste, ne laisse pas indifférent le petit groupe de fidèles qui l'a accompagné dans son lointain exil....Napoléon sera enterré, à sa demande, dans le manteau qu'il portait à Marengo et qui ne l'avait jamais quitté depuis, le considérant sans doute, comme le plus précieux de tous ses biens, la relique de ces années de jeunesse en attendant le trône !

Car l'Empereur n'avait jamais oublié que si la bataille de Marengo avait tourné au désastre, c'en était bien fini de ses ambitions politiques. Mais cette victoire, il dut la payer au prix fort, la perte de celui qui, sans doute, fut son seul véritable ami, Desaix tué net en conduisant la charge qui, ce soir là, changea le cours de la bataille.

Napoléon Bonaparte gagna Marengo et perdit Desaix qui lui évita ce Waterloo qu'il vivra pourtant quinze années et quatre jours plus tard, à la manière d'une fatalité.

Et pourtant à Marengo, tout avait mal commencé. Un facheux concours de circonstances, une mauvaise appréciation de la stratégie autrichienne, une absence totale de renseignements allaient rapidement transformer la petite plaine de treize kilomètres s'étalant entre la Bormida et la Scrivia, où jusque-là quelques fermes s'étageaient doucement au milieu des cultures, en piège mortel pour le jeune Premier consul de la République Française.

Trop confiant en ses capacités qui, depuis des années, avaient fait de lui le maître de cette terre italienne, il passait toujours en coup de vent, ravissant sans ménagement la victoire aux Autrichiens qu'il ne cessait d'humilier, bataille après bataille.

La première faute du Premier consul fut de croire qu'il n'avait pas, près de lui, le gros de l'armée autrichienne, ce qui le conduisit à ne pas regrouper la sienne, éparpillée en partie entre l'Oglio et l'Adda et en partie, au sud du lac Majeur, sans compter certains élèments se trouvant près de Milan.

Plus même, au dernier moment, il se sépara d'un certain nombre de forces en leur enjoignant de trouver les Autrichiens qui croyait-il marchaient sur Gènes.

Il ne lui restait plus que 22 000 hommes répartis en trois lignes, celle de Victor (deux divisions d'infanterie et une brigade de cavalerie), celle de Lannes (deux divisions et trois brigades) et celle de la réserve, y compris la propre garde consulaire.

Il ignorait que l'ennemi était tout proche, embusqué, sous l'autorité du général de Mélas, vétéran des guerres de la Révolution, que cet ennemi comptait 30 000 hommes répartis en trois corps et alignait, de surcroit, 100 canons tandis que les français, ne pouvait riposter qu'avec une quinzaine de pièces.

L'offensive commence à huit heures du matin par l'attaque subite de la division Gardanne par l'avant-corps O'Bailly. La plaine s'est embrasée très vite. Les français luttent courageusement, mais vers midi, commencent à reculer sous le double assaut des mortiers de l'artillerie autrichienne et de la cavalerie hongroise. C'est pourquoi, à trois heures de l'après midi, le général de Mélas sûr de son fait, laissant le commandement à son second le général Kaira, quitte Marengo pour aller annoncer la victoire à l'Empereur François. Le premier consul constate qu'il est en train de perdre la première bataille rangée de sa brève mais pourtant brillante carrière.

Pourtant, peu après, tout change. Que se passe-t-il ? Le retour de Desaix qui, marchant avec ses divisions en direction de Novi, a entendu le bruit du canon et aussitôt, est retourné sur ses pas avec ses hommes, ses chevaux et ses canons. Son arrivée va à la foi rassurer l'état-major, galvaniser les troupes et modifier radicalement une situation que grâce à sa déjà vieille expérience des choses de la guerre il annalyse immédiatement.

Qui est Desaix ? Louis-Carles-Antoine des Aix de Veygout a 32 ans. Cadet d'une famille de gentilshommes auvergnats, il est passé par l'école militaire d'Effiat, a servi comme officier dans les derniers temps de l'Ancien Régime, puis s'est rallié sans hésiter à la Révolution qui en a fait, à 26 ans, le plus jeune de ses généraux, tant son audace dans la prestigieuse armée du Rhin avait fasciné ses contemporains. La paix revenue, il est allé spontanément se présenter à Bonaparte en Italie, et là, sous le ciel lumineux de la première campagne d'Italie, a commencé une amitié sans tache. Une amitié d'exception, une amitié exemplaire, un de ces moments rares, dans l'histoire qui associe le destin de deux hommes exceptionnels, mais jamais rivaux.

Issus, tous deux, d'un milieu social équivalent, la noblesse sans fortune, produits tous deux de cette éducation des vieilles écoles militaires, officiers sous l'Ancien Régime, tôt ralliés à la cause révolutionnaire, ils ont vécu les mêmes expériences de la guerre et sont dépositaires de la même culture.

Ils ont en outre en commun le même goût du risque et de l'aventure ainsi qu'un charisme certain, même si, naturellement, celui de Bonaparte est plus évident. Le talent de Desaix était de tous les instants, dira dans le Mémorial, l'exilé de Sainte-Hélène, c'était un caractère antique. Il aimait la gloire pour elle-même et la France au dessus de tout. Desaix est, à cette époque, le seul à qui Bonaparte se confie et, à ce titre, c'est lui qui prépare dans le plus grand secret, la campagne d'Egypte. Ensemble ils s'emparent de Malte, ensemble ils débarquent à Alexandrie, ensemble ils triomphent aux Pyramides.

.....A.....Suivre....


salut

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" Ne crains pas d'avancer lentement, crains seulement de t'arrêter "   (Sagesse Chinoise).

Jean-Baptiste Guindey, 1785-1813
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MessageSujet: Re: Marengo..un Waterloo à l'envers....   Marengo..un Waterloo à l'envers.... Icon_minitimeJeu 26 Fév - 14:44

Voilà une lecture que s'annonce passionnante. Wink
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Jean-Baptiste
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MessageSujet: Re: Marengo..un Waterloo à l'envers....   Marengo..un Waterloo à l'envers.... Icon_minitimeVen 27 Fév - 8:47

.....sunny ......


2è et dernier Chapitre......(Sources Gonzague Saint-Bris).

Pendant un an cependant (1798 - 1799) leurs chemins s'écartent car, Desaix a la charge de conquérir la Haute Egypte pendant que Bonaparte lance l'expédition de Syrie. Mais quelle fabuleuse épopée qui fait de Desaix, au terme d'une périlleuse remontée du Nil, le premier Occidental depuis l'Empire Romain à atteindre la première cataracte, à la tête d'une armée rassemblant des soldats, bien sûr, mais aussi des savants.

Protecteur de l'Institut, Desaix l'est aussi du peuple d'Egypte qui, séduit par l'humanisme de son administration le surnomme " Le Sultan juste ". Il est vrai que sa rigueur, son désintéressement proverbial, font de ce petit homme brun, rompu à toutes les fatigues, une sorte d'intellectuel qui ne vit que pour connaître l'âme des choses et des êtres, qui jamais n'impose son autorité, ce qui en fait une exception dans la galerie des chefs de guerres de la Révolution.

A peine est-il de retour d'Egypte qu'il s'empresse de rejoindre Bonaparte, à qui il annonce à Marengo, assis dans l'herbe sous une pluie de boulets..."l a bataille est perdue ? il reste encore le temps d'en gagner une autre."

Et effectivement son plan tactique de dernière minute va parfaitement fonctionner, l'audace de son offensive déconcentrant totalement l'armée autrichienne qui, sûre de sa victoire, se laisse tout à coup bousculer par un adversaire qui, protégé par de nouvelles batteries et des troupes fraîches, riposte à nouveau.

Sentant alors le point faible dans les divisions autrichiennes, Desaix, à six heures, lance soudain une audacieuse charge de cavalerie à la tête de la 9è brigade légère qui ravage le camp ennemi, mais, ayant reçu une balle en plein coeur, s'effondre dans la mêlée.

A la tombée de la nuit, les Autrichiens, las de reculer, hissent le drapeau blanc avant de se rendre sans condition. La victoire a un prix, celui de 6000 Français et de 9400 Autrichiens tués dans le sanglant combat...Bonaparte a gagné, mais il apprend bientôt la mort de son double pleuré sur le terrain par son fidèle compagnon Savary qui l'avait suivi dans toutes ses aventures depuis six ans et qui, probablement, inventera plus tard la sublime formule prêtée à Desaix expirant dans son habit bleu souillé de sang, sa longue chevelure rejetée en arrière....""" Allez dire au Premier Consul que je meurs avec le sentiment de ne pas avoir assez fait pour la postérité.""""

La paix sera signée peu après et Bonaparte entrera triomphant dans Paris, après avoir ordonné de grandioses funérailles pour Desaix qui, depuis, repose au monastère du Grand Saint-Bernard. Méditant cependant sa douleur, il se confiera dans le "Mémorial" en affirmant...." Sa mort fut une de mes calamités ".

Louis Desaix en effet ne brillera pas à Ulm, à Austerlitz, à Iéna, à Eylau, à Fredland, à Eckmühl, à Essling, à Wagram ou à la Moscova. Crée sans aucun doute maréchal de France duc, prince du Nil ou peut-être roi d'une des multiples conquête, entré probablement dans la famille Impériale, il aurait été le conseiller le plus écouté de Napoléon, celui dont la fidélité ne se serait jamais démentie, celui qui, contrairement à tant d'autres n'aurait vraisemblablement jamais trahi.

Et qui sait si, à Waterloo, comme à Marengo, il n'aurait pas renversé la situation à son profit et écrasé Wellington comme il l'avait fait pour Kaira. Mais l'histoire n'est pas la fiction et ceci n'est que spéculation.

Reste que Marengo constitue bien l'envers de Waterloo car chacun sait que dans cette ultime bataille que Napoléon livra à l'Europe coalisée contre la France, et malgré des effectifs plus considérables (124 000 Français contre 210 000 Anglo-Prussiens), les fautes tactiques dominèrent une situation qui aurait pu tourner à l'avantage de l'Empereur. Mais on connait la suite ! ...Grouchy est arrivé trop tard car, obeissant à des ordres déjà dépassés, il n'a pas su prendre de son propre chef l'initiative personnelle qui permis à Desaix de se trouver à Marengo, au bon moment, ce qui arracha à Marbot le mot fameux...""" On nous a fait manoeuvrer comme des citrouilles """".....presqu'initiatique de Desaix dont la destinée se résume bien par le mot de Napoléon lui même...""""" Les hommes de génie sont des météores destinés à brûler pour éclairer leur siècle."""""

Reste qu'à Marengo, tandis que Bonaparte perdait sa première bataille, Desais, lui, gagnait sa dernière. A Waterloo, Desaix ne sera plus et, comme Roland de Ronceveau, Napoléon attendra en vain.

Marengo et Waterloo, subtile alchimie de la naissance et de la mort, ouvrent et ferment la geste de l'Epopée Impériale.

......FIN.....


salut

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Jean-Baptiste Guindey, 1785-1813
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