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 La Disparition de Sir Bathurst.....

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Jean-Baptiste
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Jean-Baptiste


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MessageSujet: La Disparition de Sir Bathurst.....   La Disparition de Sir Bathurst..... Icon_minitimeJeu 29 Oct - 7:45

....... La Disparition de Sir Bathurst..... Icon_sunny ...... .....La Disparition de Sir Bathurst....

(Sources...G.Lenotre)...

Espionnage...?


Dans ses ...Souvenirs…Desmarets, le haut policier du premier Empire, consacre quelques pages à l’étrange histoire de Sir Bathurst, qui en 1809, traversant l’Allemagne pour se rende à Londres, s’arrêta au relais de Perlberg, à mi-chemin de Berlin à Hambourg.

Il y dîna, brûla quelques papiers, tandis qu’on attelait à sa chaise de poste des chevaux frais…puis, au moment de remonter en voiture, il s’écarta derrière un mur….

On ne le revit plus. Malgré les enquêtes les plus minutieuses, on ne sut jamais ce qu’il était devenu de lui, et l’on dut se résigner à classer cet effarant escamotage au nombre des problèmes qui ne seront pas résolus.

Comme la chose remontait à plus de cent ans ( de Mai 1953), les gens en avait pris leur parti…n’importe, il y avait un mystère qu’on eût été curieux d’éclaircir. M. Fortolis a fourni le mot de l’énigme, et c’est un beau roman feuilleton de plus à l’actif de la petite histoire, ainsi que nous allons en juger.

Donc, le 25 novembre 1809, un voyageur descendait, peu avant midi, d’une chaise de poste à quatre chevaux, devant le relais de Perlberg. Jeune, grand, blond, la mine intelligente, il était coiffé d’une loque de fourrure et vêtu d’une superbe pelisse doublée de velours violet, l’enveloppant du col aux genoux…du reste, de son costume on ne voyait que sa cravate, piquée d’une grosse épingle de diamant, et le bas du pantalon, qui était de couleur gris clair.[

Un secrétaire et un domestique accompagnaient le voyageur. Il gagna l’auberge du « Cygne blanc », située à cent pas du relais, commanda qu’on lui servît à manger, et vite, car il avait hâte de se remettre en route. Pourtant, le repas expédié, il s’informa du nom de l’officier qui commandait la petite garnison de la ville…l’hôtelier indiqua le capitaine de cuirassiers Klitzing, logé derrière l’hôtel de la ville.

Tandis qu’on s’apprêtait à atteler, l’étranger se rendit seul chez Klitzing et se présenta sous le titre et le nom de « Baron de Koch, négociant ». Il paraissait fort ému, exposa qu’il se rendait à Hambourg pour ses affaires, mais qu’un incident survenu à l’auberge où il était descendu lui donnait à croire sa vie en danger…bref, il conjura le capitaine de le faire garder par ses soldats pendant les quelques heures qu’il comptait passer à Perlberg.

Klitzing crut d’abord à une mystification, puis, ne pouvant se méprendre au trouble du baron, qui tremblait au point de ne pouvoir porter à ses lèvres une tasse de thé que le capitaine lui avait versée, il consentit à satisfaire au caprice de l’impressionnable voyageur qui, un peu réconforté, retourna à l’auberge encadré de deux cuirassiers.

Il n’est plus pressé de partir, car sans prêter attention à deux marchands juifs qui mangent à une table voisine, il se met à écrire fébrilement, les paperasses, et toujours flanqué les deux militaires qui, fidèles a leur consigne, ne le quittent pas des yeux.

Il écrit durant six heures d’horloger…vers sept heures du soir, il brûle dans le poêle beaucoup de papiers, donne l’ordre qu’on prépare sa voiture, va se chauffer dans la cuisine, parmi les servantes et les palefreniers, puis il sort dans la rue où l’on achève d’atteler les chevaux…un valet d’écurie préside à l’opération, une lanterne à la main, le baron se porte à la tête des chevaux, examinent le harnachement.

Bien que souffle la bise glacée, il s’est débarrassé de sa pelisse…sur le pas de la porte sont les servantes l’hôtelier, chapeau bas, les deux cuirassiers, quelques curieux comme il s’en trouve toujours aux relais de poste.

Enfin, tout est prêt, le secrétaire s’installe dans la berline, le valet de chambre prend place sur le siège, les postillons sont en selle, manque seul le riche voyageur, qu’on vient de voir à l’instant même tourner autour des chevaux.

On l’attend….pendant quelques minutes discrètement….puis on l’appelle. Pas de réponse, dans la salle à manger. Il n’y est pas. On court chez le capitaine Klitzing où, peut-être, le baron est retourné. Il n’y a pas reparu. On s’étonne, on s’émeut…on allume des lanterne et des torches, on explore les environs de l’auberge, les maisons voisines…on s’avance sur la route, on s’informe dans les estaminets et les tavernes…bientôt la ville entière est en rumeur, l’alerte est sonnée, la petite garnison est sur le pied.

Klitzing interroge tous ceux qui ont servi le baron ceux qui n’ont fait que l’apercevoir, et alors, tardivement, on s’avise que les deux marchands juifs ne sont plus là, personne n’a remarqué leur départ. Où courir ? Quelle route suivent-ils ?...L’émoi se transforme en consternation quand le secrétaire du disparu se décide à révéler que le pseudo.. « Baron de Koch », son maître, n’est pas le baron de koch, mais….Sir Benjamin Bathurst, Ambassadeur d’Angleterre à Vienne, proche parent du comte Bathurst, secrétaire d’Etat au Foreign Office.
......A...Suivre..... ...La Disparition de Sir Bathurst..... Salut

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" Ne crains pas d'avancer lentement, crains seulement de t'arrêter "   (Sagesse Chinoise).

Jean-Baptiste Guindey, 1785-1813
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MessageSujet: La Disparition de Sir Bathurst.....   La Disparition de Sir Bathurst..... Icon_minitimeVen 30 Oct - 7:49

..... La Disparition de Sir Bathurst..... Icon_sunny ..... Suite et Fin .....La Disparition de Sir Bathurst....

(Sources...G.Lenotre)...


La paix étant signée entre l’Autriche et Napoléon, Sir Benjamin Bathurst regagnait l’Angleterre, seul pays qui restât en guerre avec l’Empire Français…il devait être porteur de documents diplomatiques extrêmement intéressants pour toutes les chancelleries, et c’est sur cette piste qu’il fallait immédiatement engager l’enquête.

Ce fut cette enquête, on ne peut essayer d’en donner ici une idée. Qu’il suffise de dire que tous les cabinets de l’Europe s’incriminaient les uns les autres de cette fantastique disparition….l’Angleterre en accusait la France…La France en soupçonnait l’Autriche, l’Autriche insinuait que la Russie pourrait bien n’y être pas étrangère…La Russie en rendait responsable la Prusse, et celle-ci…remuait ciel et terre pour s’innocenter en élucident l’énigme.

Elle essaya bien d’établir que Bathurst avait quitté son territoire et s’était clandestinement embarqué dans un petit port de la Baltique….mais on ne parvenait pas à s’expliquer comment il aurait franchi seul, sans être rencontré, les cent milles qui séparent Perlberg de la mer. Vérification faite, il fallut renoncer à cette hypothèse. Le diplomate volatilisé ne reparut pas. On retrouva il est vrai, sa pelisse dans la cave d’un bourgeois de Perlberg, nommé Schimt, lequel avoua que, voyant cette fourrure sans propriétaire, il avait cru pouvoir se l’attribuer.

Quelques jours plus tard, deux pauvres femmes, étant allées ramasser du bois mort dans un fourré peu éloigné de la ville, y trouvèrent un beau pantalon gris clair qui n’était autre que celui de Bathurst…le fond en était maculé de boue comme si celui qui l’avait porté se fût assis sur la terre détrempée.

C’était un indice…on scruta les buissons et les bois alentour, on assécha le lit de la petite rivière qui arrose le pays, tous les gardes et tous les chasseurs de la région, avec leurs chiens, battirent la campagne sur dix lieues à la ronde….Rien.

On retrouva les deux marchands juifs, très honorables habitants d’une ville du Mecklembourg, leurs réponses dissipèrent jusqu’au moindre soupçon. Les magistrats n’étaient pas éloignés d’adopter la version des commèrent de Perlberg, lesquelles se persuadaient que l’Ambassadeur d’Angleterre avait été enlevé au ciel comme Elie, en abandonnant son manteau pour suivre l’exemple du saint prophète.

A Londres, la jeune femme de Bathurst suivait avec angoisse les péripéties de cette décevante instruction. N’y tenant plus, elle partie pour la Prusse, sollicita et obtint toutes les autorisations, se rendit à Perlberg, descendit au « Cygne Blanc » et commença ses recherches, mais en vain.

De tous ceux auxquels elle s’adressa, les uns croyaient à un suicide, les autres et Klitzing était du nombre…à un assassinat, quelques-uns à un enlèvement par les patrouilles françaises. Il s’en trouva aussi pour affirmer à Mrs. Bathurst que son mari n’était pas mort, mais qu’on le détenait à la citadelle de Magdebourg…le gouverneur de cette forteresse ne s’en cachait pas, on l’avait entendu dire, au cours d’un bal qu’il offrait à la société de la ville…. « Ils peuvent chercher l’ambassadeur anglais…c’est moi qui l’ai là-haut. »

Mrs. Balthurst courut à Magdebourg, força la porte du gouverneur, qui ne nia pas avoir tenu le propos, seulement, il s’était trompé sur la personnalité, de son prisonnier…celui-ci était Anglais, en effet, mais s’appelait Fritz et avait été arrêté en compagnie de sa femme et de ses enfants….la malheureuse Mrs. Balthurst n’obtint rien de plus, et sans savoir si elle devait prendre le deuil, elle retourna en Angleterre.

Le temps avait passé, on était dans l’été de 1812. Mrs Bathurst était réinstallée à Londres, quand on lui annonça un jour la visite du comte d’Antraigues, personnage important de l’émigration française. On ne savait pas au juste qui il servait, l’Angleterre, le prétendant de Louis XVIII ou la Police de Napoléon…mais il passait pour posséder les secrets de tous les cabinets européens, et, dans la circonstance, son avis était d’autant plus précieux que, dans sa dernière lettre adressée à sa femme, Bathurst citait ce d’Antraigues comme un homme redoutable dont on devait se méfier.

D’Antraigues affirma donc à Mrs. Bathurst que son mari vivait encore et qu’on le tenait au grand secret dans quelque forteresse de Prusse. « Je puis, ajouta-t-il, vous donnez la preuve de ce que j’avance…le temps d’écrire à paris une dépêche chiffrée, d’en recevoir la réponse, et vous serez fixée ».

Quelques jours plus tard d’Antraigues et sa femme tombaient assassinés par leur domestique, qui se suicidait sur les cadavres. Le gouvernement Anglais saisit tous les papiers de l’émigré et les mit sous scellés. Mrs Bathurst n’obtint jamais l’autorisation de les consulter. Le plus curieux, c’est qu’après avoir si longtemps cherché Bathurst sans résultat, on le retrouve deux fois, en deux endroits différents.

Quelque quarante ans plus tard alors que personne ne pensait plus à lui, le bruit se répandit qu’en opérant des travaux dans la forteresse de Magdebourg, des ouvriers avaient rencontré le squelette d’un homme qui avait été enterré debout, et certains supposèrent que c’était là les reste du malheureux diplomate.

Le silence fut fait sur cette mystérieuse trouvaille, dont la curiosité publique se détourna, d’ailleurs, quand on apprit, en 1852, qu’à Perlberg même, dans une étable ayant appartenu à un certain Mertens, de son vivant domestique à l’auberge du « Cygne Blanc » et mort depuis plusieurs années, on avait découvert un autre squelette….Les vieilles gens du pays se rappelèrent que ce Mertens, fort considéré dans sa petite ville malgré l’humilité de son état, avait longtemps après la disparition du diplomate, doté richement ses deux filles.

Les hauts personnages, non plus que les survivants de la famille Bathurst, n’ acceptèrent l’hypothèse peu flatteuse d’un assassinat vulgaire, commis par un subalterne au seul effet de s’approprier une épingle de diamant et un portefeuille bien garni….mais les gens désintéressés du bon renon des chancelleries jugèrent le mystère décidément éclairci, non sans sourire entre eux de l’accusation que s’étaient rejetée durant tant d’années les plus malins diplomates de France, de Prusse, de Russie, d’Autriche et d’Angleterre, tandis qu’à la faveur de cette mêlée, le véritable auteur du crime vivait à l’abri de tout soupçon, parfaitement tranquille, sans même rien changer à ses habitudes.

……FIN…..

_________________
" Ne crains pas d'avancer lentement, crains seulement de t'arrêter "   (Sagesse Chinoise).

Jean-Baptiste Guindey, 1785-1813
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