Une chose parait admise par tous ; bien avant l'Empire et même la Révolution, l'Angleterre avait déclaré une guerre à mort à la France. Très précisément au lendemain de sa défaite Yorktown en 1781 ; due en grande partie au soutien de la France. Lord Cornwallis aurait alors déclaré - je résume - : "Cela prendra le temps qu'il faudra mais ils nous le paieront " ( introduction de l'excellent livre d'Olivier Blanc : "les hommes de londres et la Terreur " Albin Michel 1989 ).
Indépendamment de toute considération idéologique, morale, ou d'antipathie contre Napoléon, la perfide Albion s'était donné pour objectif de détruire la puissance française, notamment navale, pour assurer sa domination économique sur le monde.
Ses moyens : pendant la Révolution entretenir l'agitation en France en poussant à l'extrémisme ; puis financer les coalitions successives ; au risque de se ruiner. Ne jamais accepter la paix.
Napoléon ayant compris après Austerlitz et Iéna qu'il ne servait à rien de faire la guerre, puisqu'il était confronté à une hydre. Dès lors qu'il n'était plus possible, après Trafalgar, d'envisager l'invasion des îles britanniques, il ne restait pas d'autre alternative que la guerre économique. Ruiner l'Angleterre, c'était percer le cœur de l'hydre. Donc le blocus continental était la solution logique. Même si la suite a malheureusement montré que c'était un mauvais calcul, on doit remarquer que cette option était économe de vies humaines et de ressources. Il est donc faux d'affirmer que Napoléon n'aimait que la guerre !
On peut en revanche jusqu'à quel point il s'illusionnait sur le succès de l'entreprise ou s'il surestimait sa capacité de la menée à bien. La réponse passe en premier par l'Espagne