L’échange en question :
«Pendant ces dix années, il y a eu 1 000 000 de naissances. Qui a fait les enfants : les variqueux ! »
Voilà des grossiers raccourcis qui discréditent le propos, même si le chirurgien en question ne parle que d'hypothèse.
Même si les varices étaient bien un motif de réforme et que les variqueux en question, une fois réformés, ont pu faire des enfants (mais certainement pas peupler la France de leurs rejetons) et transmettre les gênes de la maladie, il me semble bien difficile d’évaluer l’influence de conscription impériale sur les taux actuels.
On peut également ajouter que la réforme en cas de varice était antérieure à l’Empire et qu’elle s’est poursuivie par la suite.
Toujours dans l’émission, on apprend aussi que c’est à Larrey que l’on doit l’expression « casser sa pipe ».
Hum…
Plus sérieusement, voici les 556 cas de réforme de la classe 1807 en Maine-et-Loire (pour mémoire 14,38 % des conscrits avaient été réformés pour raisons de santé) :
-Faiblesse : 151
-Maladie des yeux : 44
-Ulcères : 42
-Claudication : 39
-Cicatrices : 20
-Pieds plats : 19
-Scrofule : 19
-Epilepsie : 17
-Surdité : 15
-Fractures et séquelles de fractures : 13
-Difformité des mains et des doigts : 13
-Maladies des articulations : 12
-Teigne : 9
-Exostose : 8
-Béguité : 8
-Folie et imbécillité : 5
-Perte des dents : 5
-Dartres, maladie de la peau : 5
-Gibbosité : 5
-Difformité des jambes : 5
-Autres : 20
Il faut ajouter à ces cas, les réformes dues à la taille. Ce dernier motif représenta, toujours dans le Maine-et-Loire, sur les classes 1806 à 1810, 59 % des cas de réforme. Finalement sur ce département, et sur cette période, environ 65 % seulement des hommes furent jugés aptes au service.