Le saviez-vous ?
Au début du Consulat, la circulation dans Paris devenait de plus en plus difficile et plus périlleuse que jamais et le piéton, surtout, prenait une figure de gibier traqué !
La paix d'Amiens, qui venait alors d'être conclue avec l'Angleterre, nous valait un afflux de visiteurs britanniques.
Or ces visiteurs, tout en louant comme il sied les beautés de la capitale française, s'étonnaient pourtant qu'on n'y eût point encore adopté les indispensables trottoirs.
À Londres, c'était chose faite, depuis longtemps déjà...
Comme on le sait, la paix ne dura guère, et les Anglais disparurent, mais le souvenir de leurs critiques demeura.
Pourtant, Napoléon entendait faire de Paris la plus belle et la plus moderne des capitales du monde et une capitale avec trottoirs, cela va de soi !
Hélas, l'Empereur n'eut pas le temps de nous en donner beaucoup et, lorsqu'il s'embarqua pour Sainte-Hélène, Paris n'en possédait que d'insignifiants échantillons dans quelques voies nouvellement tracées.
Néanmoins, Napoléon laissait aux Parisiens un préfet de la seine du nom de : Gilbert Chabrol, comte de Volvic ( 1773-1843 )
Brillant Polytechnicien, ancien compagnon de Bonaparte pendant l'expédition d'Égypte, Chabrol était un Auvergnat dur au travail, un savant authentique et un administrateur sans faiblesse.
C'est à lui que fait appel l'Empereur comme Préfet de la seine le 23 décembre 1812.
Louis XVIII, reconnaissant ses mérites, eut le bon esprit de le garder en fonctions, et qui allait être le véritable "père" de nos trottoirs.
En effet, c'est lui qui fit adopter la lave de Volvic ( Puy-de-Dôme ) pour la confection des pavés des futurs trottoirs de la capitale.
Lorsqu'il se démit de ses fonctions, après les journées de juillet 1830, une bonne moitié des rues parisienne étaient désormais pourvues de trottoirs.
Mais il fallut attendre Napoléon III pour achever l'oeuvre de Chabrol et c'est Haussmann qui donna à nos rues et à nos trottoirs, un aspect assez comparable à celui que nous leur connaissons aujourd'hui.
SOURCES : "Trottoirs et passages cloutés" par Jean de Kederland - Historia n°413 / avril 1981.