Canel, Alfred

Né à Pont-Audemer (Eure), le 30.11.1803, il étudia le droit à Rouen et à Caen et fut reçut avocat en 1826, il s'établit comme avocat dans sa ville natale et fit partie de l'opposition jusqu'à la chute de la monarchie. Dès 1830, il s'implique au sein du Conseil Municipal comme 2eme adjoint. En 1833, il organise une section de la Société d'Agriculture, Sciences, Arts et Belles-Lettres de l'Eure dont il reste le secrétaire jusqu'en 1848. Il fonde la bibliothèque municipale en 1834, dont il assure bénévolement la gestion jusqu'en 1852, époque à laquelle il fut révoqué à cause de ses idées républicaines. En 1835, il fonde et administre la Caisse d'Epargne . En 1840, il est nommé par le ministre l'un des trois inspecteurs aux monuments historiques pour le département de l'Eure. Nommé sous-commissaire de la République à Pont-Audemer, il fut élu, en avril 1848, représentant de l'Eure par 64 418 voix. il vota ordinairement avec le parti démocratique modéré. En compagnie de Dupont de l'Eure, son vieil ami, il s'attache à défendre la démocratie sur les bancs de l'Assemblée Constituante et jusque sur les barricades durant la Révolution de Juin pour aider à l'action de la force publique et essayer d'arrêter l'effusion de sang. Après l'élection du 10 décembre, il combattit la politique de l'Elysée, mais sans appuyer la demande de mise en accusation présentée contre Louis-Napoléon et ses ministres à propos des affaires de Rome. Il ne fut pas réélu à la législative. Son opposition à Louis-Napoléon Bonaparte lui valut d'être assigné à résidence à Pont-Audemer de 1851 à 1856.
De 1861 à 1865, il est fondateur de 2 sociétés de secours mutuels. En 1868, il est l'un des fondateurs et vice-président du cercle Pont-Audemérien de l'Enseignement.
Nommé administrateur de la commune pendant l'occupation prussienne en 1870, il parvient à soustraire aux pillages divers établissements tels que le télégraphe, à faire réduire considérablement les contributions de guerre et les réquisitions de toutes natures réclamées par l'ennemi.
En 1874, Canel fonde la Société Horticole de l'arrondissement de Pont-Audemer dont il est le président. Il est fait chevalier de la Légion d'Honneur le 14.08.1876. Il décède le 20.01.1879, et reçoit de somptueuses funérailles civiles.
(A suivre)

Très versé dans la connaissance de l'histoire et des antiquités de la Normandie, il écrivit de nombreux ouvrages et articles sur cette province :
Mémoire et recherches sur les États de l’ancienne province de Normandie, 1837-1839, in-8° ;
Lettres sur l’Histoire de Normandie pendant le XIVe siècle, in-8° ;
Histoire de la barbe et des cheveux en Normandie, 2 vol., Rouen, A. Lebrument, 1859 ;
Recherches historiques sur les fous des rois de France, Paris, A. Lemerre, 1873 ;
Recherches sur les jeux d’esprit, les singularités et les bizarreries littéraires, principalement en France, Évreux, A. Hérissey, 1867 ;
Essai historique et statistique de l’arrondissement de Pont-Audemer, Paris, Vimont, 1833-1834, 2 vol. in-8° et atlas ;
Histoire de la ville de Pont-Audemer, 2 vol., Pont-Audemer, Impr. administrative, 1885, in-8°, 952 p. ; rééd. Brionne, G. Monfort, 1980 ;
Blason populaire de la Normandie, comprenant les proverbes, sobriquets ou dictons relatifs à cette province, 2 vol. Rouen, A. Lebrument, 1859, in-8° ; rééd. Marseille, Laffitte, 1981.
Il est également l'auteur, sous les pseudos de Jérôme Pointu et Jean Chouard de :
Voyage de Quillebeuf par terre et par mer et par Pont-Audemer aussi, signé Jérôme Pointu, Rouen, L. Deshays, 1871 ;
Pont-Audemer, poème comme on n’en voit guère, poème comme on n’en voit pas, signé Jean Chouart, À Barocopolis, chez Bizarmann, l’an impossible à dire des excentricités humaines (Rouen, L. Deshays, 1872).
Il traduisit aussi les poésies complètes de Catulle en vers français, Rouen, A. Lebrument, 1860.
(A suivre)

La façade de la bibliothèque présentait un buste de Canel en bronze par Blard à la demande la Municipalité : Il sera fondu par les Allemands pendant la Seconde Guerre Mondiale

Sources : -C l'Eure, février 2009 n°26
-Dictionnaire des Contemporains de Vapereau, 1861