La tombe mystérieuse du Bayou des Oies

A mon avis, si cela avait vraiment eu lieu, les mémorialistes en eussent certainement parlé à leur retour. N'eusse été que pour se venger des affronts de Hudson Lowe, car une telle histoire aurait démontré l'incapacité de celui-ci.

C’est vrai que cette histoire ressemble étrangement à celle de Monsieur N ; film que j’ai, d’ailleurs, beaucoup aimé.
C’est vrai aussi que cette « version » de l’histoire me séduit beaucoup et puis au risque, peut-être, de choquer, mais j’aurai certainement aimé que cela se passe ainsi…!
Et puis que voulez-vous, le film d'Antoine de Caunes nous donne matière à réflexions et on peut, effectivement, « rêver » que Napoléon ne soit pas mort à Sainte-Hélène.

Bon, néanmoins je sais que cela reste tout de même de la « fiction » et que l’on n’est loin de pouvoir apporter le moindre indice…mais il y avait pourtant une autre raison qui me pousse à penser un peu comme ça !

Je sais aussi que le sujet est, plus au moins « tabou », mais, pour moi, Napoléon n’était pas homme à se laisser « enfermer » dans une situation comme Sainte-Hélène ; il était trop fin, trop rusé, trop calculateur et trop obstiné aussi pour céder et se laisser aller à cette fatalité.
D’ailleurs, il disait lui-même : « je sais, quand il faut, quitter la peau du lion pour prendre celle du renard » .

Alors, peut-être , qu’à Sainte-Hélène il a pris celle du renard et peut-être qu’il a berné son monde…qui sait !?

Qu’en pensez-vous ?

Bonjour.

Ce qui est vraiment très étonnant dans cette histoire des fréres Lafitte, c'est l'abnégation (c'est même presque du sacerdoce) de Bertrand, Marchand, Montholon, etc etc qui seraient ainsi restés à servir un inconnu durant plus de deux ans (d'autant plus, d'après l'histoire contée, que Napoléon était mort dès l'évasion) !!

Et que dire de leur attitude, en 1840, s'obligeant tous (sauf Montholon, et pour cause) à refaire le voyage inverse, puis à participer (avec un sens du théâtre et de l'émotion dignes de Talma) aux cérémonies du Retour sachant qu'il ne s'agissait que d'un sosie.

Vous y croyez, vous ??

C'est avec attention que j'ai lu cette fiction, mon Cher Moustache et, contrairement à vous, je n'ai pas envie d'y croire, tant la "supercherie" recèle d'anomalies.

A commencer par l'arrivée de l'embarcation espagnole ; comme nous le savons, tout bâtiment voguant en direction de Sainte Hélène, était repéré de nombreuses heures avant d'approcher l'île pour y accoster.
Des cordons de sentinelles faisant le gué jour et nuit ...

Il aurait donc été quasiment impossible d'accoster en toute tranquilllité pour mettre à exécution la soi-disante "substitution" du "prisonnier de l'île".

Ensuite, qui aurait accepté de donner une telle autorisation à un matelot inconnu et malade, afin qu'il puisse débarquer sur le rocher maudit ?

Les courriers destinés à l'Empereur ne lui étant remis qu'après lecture par son geôler , comment ce matelot aurait-t-il pu enfrinedre les règles si strictement appliquées par les Anglais ? ...

Tout allé et venu étant passé au peigne fin par le sombre Gouverneur de l'île , comment, après cela le-dit matelot aurait-il pu obtenir audience auprès de l'Empereur, sans interpeller Lowe, qui exigeait d"être informé de toutes les visites que recevait l'Empereur ?....

Enfin si une enveloppe contenant les soi-disants plans d'évasion avaient été retrouvés, pourquoi n'en est-il fait mention nulle part, de son existence ou même de son contenu ?

Pour moi, cela restera du domaine de la fiction, et c'est à ce titre seul, qu'il peut être amusant de se prendre à rêver d'une hypothétique év&sion.

Mais ne nous méprenons pas, si l'Empereur eût le désir de rester sur cette île maudite, c'est qu'il comptait bien, non seulement y achever son oeuvre grandiose, mais encore de solidifier sa postérité pour de nombreux siècles , sinon pour l'éternité.

Toute légende se nourrit de mystère.

Disons qu’il m’était agréable de plonger un instant dans le domaine du fantasmagorique, séduit, très certainement, par la version de l'évasion telle qu’elle fut présentée dans le film. Bref, une part du rêve qui vit en chacun de nous.

Enfin, j’ai aussi voulu souligner le fait que l’Empereur « aurait pu » être en mesure de berner son entourage. Il n’en a pas eu, vraisemblablement le désir, mais il en aurait eu, je pense, les capacités.

Cela dit, ma chère Joséphine et cher Marchand, nous partageons, néanmoins, les mêmes interrogations et je souscris, bien sûr, à vos argumentaires, car « l’imposture », tel que je l’ai présentée est, effectivement, imprégnée de nombreuses anomalies.