Le 23ème d'Artillerie avait, en 1870, un coq dont l'histoire est fort curieuse.
Il a fait toute la campagne du Rhin ; il a été fait prisonnier de guerre ; il a assisté à la famine de Metz ; il a vu des soldats déterrer des chevaux pour les manger, et lui, qui aurait fait un si bon rôti, relativement, lui a toujours été respecté.
A Gravelotte, il était juché sur les épaulettes de son maitre qui servait la 4ème Batterie, et il s'était si bien habitué au bruit du canon, qu'il n'y faisait pas attention. Le matin, dès l'aurore, il chantait le réveil, sans s'inquiéter autrement de la mitraille.
Un jour, son maitre fut tué par un obus. Un autre artilleur l'adopta, et c'est ainsi que notre Coq a toujours suivi l'armée. II vécut tranquillement la fin de ses jours, en compagnie d'une poule que lui donna la cantinière du 23ème.
Source : Almanach-Annuaire de l'Eure, 1875