Le 8.02.1811 était arrêté, à Paris, un jeune saxon de 18 ans, Dominique-Ernet de La Sahla.
Il était venu dans la capitale dans le but d'assassiner l'Empereur, mais quelques mots lui ayant échappé lors de son passage à Erfurt donnèrent l'éveil à la police qui se méfiait des jeunes illuminés d'Allemagne.
Emmené au poste, La Sahla ne tarda pas à avouer avec forfanterie son but. Eu égard à son jeune âge, on voulut le libérer et le renvoyer dans sa famille, même avec ses armes, en échange de sa parole d'honneur de renoncer à son projet.
La Sahla refusa. Il fut enfermé au donjon de Vincennes et n'en sortit qu'en avril 1814. Durant les Cent-Jours,vers le 15 mai, il est de nouveau à Paris et demande à être conduit auprès du minstre de la police générale ... Il déclare qu'il est revenu de ses préventions contre l'Empereur et qu'il est indigné de la conduite dont les puissances alliés à l'égard de celui-ci. Il montra alors un petit paquet de "poudre fulminante", qu'il offrit de déposer et dont il démontrait l'application très utile pour l'artillerie.
On fit peu de cas de sa chimie, mais vu sa manière franche de s'être présenté à la police, on se contenta de le surveiller au lieu de le retenir ou de l'expulser.
Il portait toujours sur lui son petit paquet de poudre de peur d'un accident si l'eut laissé dans la chambre. Un jour depluie, qu'il descendait de voiture, près de la Chambre des députés où napoléon devait se rendre ce jour-là, il glissa et tomba en arrière sur le pavé. La poudre explosa : Il eut les vêtements déchirés et le corps couvert de plaies.
La sahla se défendit vivement d'avoir voulu attenter à la vie de l'Empereur, mais quand l'armée prussienne vint le sortir de sa prison, il changea de langage et non seulement il se vantait de son projet mais disait avoir des relations importantes avec l'état-major et le cabinet prussien.
A la fin juillet, le jeune homme se précipitait du pont Louis Seize dans la seine,d'où un prompt secours le retira. Il fut transporté d'abord dans son logement rue Michel-le-Comte, puis le 5.08, à l'hôpital de la Charité, où il mourut trois jours après.
Source :Napoléon à Ste-Hélène, souvenirs de Betsy Balcombe, collection Figures et souvenirs, Plon (1933)