Le musée Wellington à Waterloo expose une pièce exceptionnelle issue d’un prêt du Royal Armories Museum de la tour blanche de la tour de Londres, le canon " La suffisante ".
Ce canon est représentatif de l’artillerie de l’armée napoléonienne et le fruit d’un travail commencé sous l’ancien régime puis perfectionné par Napoléon.
Le canon exposé au musée Wellington fut fondu à Douai en 1813. La fonderie continuera à produire des canons sous l’Empire au point que Napoléon envisage d’y fabriquer des " pièces monstrueuses " pour la défense côtière qui " tireraient des boulets du calibre 78 " selon sa correspondance.
Le canon tire un boulet plein en fonte d’un poids de 6 livres soit environ 2,934 kg avec un calibre de 96mm d’aujourd’hui. La portée et l’efficacité du canon dépend de l’état du sol, car le projectile rebondissait au terme de sa trajectoire. Ce rebondissement apportait un allongement de la portée et des dégâts conséquents dans les rangs d’une infanterie formée en rangs serrés. Néanmoins, avec un sol meuble du fait des précipitations comme ce fut le cas à Waterloo le 18 juin 1815, l’effet du boulet s’en trouve considérablement amenuisé.
" La suffisante " participa à la bataille de Waterloo et fut abandonnée lors de la retraite française. Pris par l’armée britannique, le canon fut rassemblé avec d’autres pièces d’artillerie sur le champ de bataille puis évacué vers la Grande-Bretagne.
Contrairement à une légende malheureusement répandue, les canons français ne servirent pas à fondre le lion de Waterloo qui est une œuvre de la fonderie Cockerill à Seraing.
https://www.rtbf.be/article/un-canon-de-l-epoque-napoleonienne-au-musee-wellington-de-waterloo-10923898?fbclid=IwAR3HqDkTY7-8hN_UjmofTXDTZTCX1uhHq45bjhSCN5YJYFP4WByB62atuMg