A l'occasion du Bicentenaire de la Révolution, en 1989, De Villiers écrivit une lettre ouverte au président Mitterrand, « Cahier de doléances de la Vendée à Monsieur le Président de la République », par laquelle il demandait que le nom du général Turreau soit effacé de l’Arc de triomphe ; initiative à laquelle s’associa au même moment la municipalité des Herbiers. Il renouvela cette démarche en 2013 auprès de Hollande, à qui il demanda également de présenter des excuses au nom de la République…
En 2006, l'association Vérité pour la Vendée reprit l'idée de De Villiers et pondit le texte suivant destiné à être distribué sous l'Arc le 14 juillet :
« Parisiens, Touristes du monde entier,
Savez-vous que l’Arc de Triomphe de Paris porte les noms de deux des pires criminels que l’Humanité ait pu engendrer, ceux des généraux TURREAU et AMEY, qui ont été parmi les principaux instigateurs du Génocide Vendéen de l’hiver 1794 qui a fait entre 150 000 et 200 000 morts.
Savez-vous qu’avec le Génocide Vendéen, nous avons eu le seul cas dans l’histoire où un état (la jeune République Française, en pleine démence révolutionnaire) a signé par décret l’extermination d’une partie de son peuple (décret du 1er octobre 1793).
Il n’est plus tolérable que la flamme du Sacrifice et du Souvenir soit abritée par ces deux bourreaux de la Vendée.
Cet énorme scandale doit cesser.
-Turreau était le général en chef des « colonnes infernales » qui avaient mission de tout exterminer. Hommes, femmes, enfants, et vieillards, âmes du peuple de France, furent impitoyablement massacrés en Haine de leur Foi et des Traditions Terriennes de notre pays.
-Amey était l’un des généraux de ces 12 colonnes qui ont ré pandu le feu et le sang sur leur passage en Vendée. Ce fut un psychopathe sanguinaire qui s’amusait à jeter les femmes et les enfants vivants dans les fours à pains. Témoignages de commissaires républicains du 24 mars 1794 : « Aux Epesses et dans plusieurs autres lieux, le général Amey fait allumer les fours et lorsqu’ils sont bien chauffés, il y jette les femmes et les enfants…A qui ose le lui reprocher, il répond que c’est ainsi que la République veut cuire son pain » !
Effacer ces noms des piliers de l’Arc de Triomphe apportera le plus grand soulagement pour la mémoire de tous ceux qui sont morts en défendant la plus noble des causes : la Liberté.
Cette vérité historique doit enfin être connue. Le mémoricide n’a que trop duré. Notre Association Vérité pour la Vendée a besoin de votre soutien pour que ces noms odieux aux descendants des rescapés de ce Génocide soient enfin effacés de l’Arc de Triomphe. Depuis 15 ans, de nombreuses personnalités, notamment le député vendéen Philippe de Villiers, a effectué des démarches dans ce sens, en vain. Nous reprenons cette noble cause.
Aidez-nous en signant notre pétition. »
Après un texte aussi minable, un peu de bon sens : la réponse de François Goven, sous-directeur des Monuments historiques :
« Monsieur,
Vous avez appelé l’attention de Monsieur le ministre de la culture, qui m’a chargé de vous répondre, sur votre souhait de voir effacés de l’Arc de triomphe de l’Etoile les noms des généraux Turreau et Amey, en raison des exactions commises sur leurs ordres pendant les guerres de Vendée, en 1794.
L’Arc de triomphe de l’Etoile a été classé parmi les monuments historiques par arrêté du 6 février 1896. Sa décoration et ses inscriptions forment partie intégrante de cet édifice, et rappellent les conceptions qui ont présidé à sa réalisation et son évolution.
Ainsi, c’est en raison des fonctions de commandement qu’ils ont exercées et des nombreuses victoires qu’ils ont remportées sous le Consulat et le Premier Empire, et non du fait de leurs activités pendant les guerres de Vendée, que les généraux Turreau et Amey ont été sélectionnés pour être inscrits sur l’Arc de triomphe. L’effacement de ces noms constituerait une falsification historique, préjudiciable à la perception de ce monument dans son intégrité.
Cette inscription n’exonère bien évidemment en rien ces généraux de leurs responsabilités dans les atrocités commises en Vendée ; mais c’est aux historiens et à l’appareil critique et pédagogique mis à la disposition des visiteurs de l’Arc de triomphe, par les guides conférenciers ou par les publications disponibles, qu’il revient de présenter et de replacer dans leur contexte historique la vie et les actes des personnalités dont les noms sont gravés sur ce monument.
Le fait que leurs noms aient été gravés sur l’Arc de triomphe (sous Louis-Philippe, et en raison de leur activité sous le Consulat et l’Empire), ne saurait en tout état de cause constituer une quelconque sacralisation de ces personnalités pour l’Etat républicain. Il s’agit d’une donnée historique, qu’il convient de considérer et d’étudier comme telle, et qui ne préjuge en rien du jugement qui peut être porté sur les généraux Turreau et Amey. »
Pour info, l'opération du 14 juillet 2006 près de l'Arc fut un véritable fiasco. En tout et pour tout, deux tracts seulement furent distribués avant que la police n'intervienne.