Jeu et histoire ... voici deux mots qui, à priori, ne devraient pas aller ensemble.
Mais je peux vous assurer que si.
Voici donc le premier de quelques modestes articles sur ce qui est une autre passion depuis plus de 20 ans.
Petit retour aux sources :
L'origine du jeu d'histoire est le wargame ou kriegspiel, c'est à dire le jeu de guerre.
Le jeu de guerre est ancien : on trouve des figurines de guerriers dans les tombes des pharaons, les chinois pratiquaient le Wei Qui (ancêtre du Go), les romains jouaient au latrunculii.
Au XVII°, il est utilisé pour parfaire l'éducation des jeunes princes ; Louis XIV simule des affrontements avec des soldats de bois.
Au XVIII°, la Prusse fait du kriegspiel un véritable outil de formation professionnelle.
Le kriegspiel est très répandu outre-Rhin et semble être boudé en France, même si un manuel datant du 1er Empire a été retrouvé.
La pratique du kriegspiel doit-elle expliquer la supériorité allemande durant plusieurs conflits ?
La notion de simulation de la guerre sur table commence à être prise au sérieux.
Aujourd'hui, c'est un outil de formation dans toutes les écoles d'officiers et de guerre.
Curieusement, au début du XX°, HG Wells va l'utiliser pour tenter d'en faire un outil pacifique destiné aux dirigeants ; ceux-ci devraient pouvoir régler leurs différends sur une table de jeu ! Il publie en 1913 un livret, Little Wars. L'année suivante, son idée utopique est balayée.