Jean-Baptiste Administrateur adjoint
Nombre de messages : 16286 Localisation : En Languedoc Date d'inscription : 01/01/2007
| Sujet: Comment Portalis fut chassé du Conseil d'Etat..... Lun 22 Jan - 7:40 | |
| .... .... Comment Portalis fut chassé du Conseil d'Etat......Le 4 janvier 1811, le Conseil d’État était assemblé dans sa salle des séances du palais des Tuileries. Vers midi, au son d’un roulement de tambour, Napoléon et l’archichancelier Cambacérès gagnèrent leur place, sur la petite estrade qui dominait le fer à cheval des tables des conseillers. Le secrétaire Locré s’installa à son petit bureau, au pied de l’estrade. Le Conseil était au grand complet, siégeant en assemblée générale, soit une soixantaine de conseillers, maîtres des requêtes et auditeurs. Tous s’étaient levés à l’entrée du chef de l’État. « L’empereur entra à son heure accoutumée. Je ne dirai point que son visage était sévère ; je dirai plutôt qu’il portait sur son visage un masque de sévérité », se rappellera le duc de Broglie, alors jeune auditeur de la section de la Guerre.Les travaux commencèrent sans attendre. Parmi les nombreux dossiers préparés par les sections et soumis à l’assemblée générale, on devait ce jour-là examiner un projet prévoyant des « sanctions pénales contre les ecclésiastiques entretenant des correspondances illicites avec le pape ». Depuis plusieurs jours, en effet, le gouvernement impérial avait repris l’offensive contre ceux qui, en dehors comme au sein de l’Église, contestaient sa politique à l’égard du Saint-Siège. Plusieurs arrestations avaient eu lieu après la découverte de correspondances confirmant que Pie VII n’entendait pas accorder l’investiture canonique au nouvel archevêque de Paris nommé par l’empereur. On savait aussi que l’affaire débordait jusqu’au cœur de l’État et que le conseiller d’État Portalis était sur la sellette. L’orage grondait mais nul n’imaginait qu’il éclaterait lors de cette séance de la Haute Assemblée que l’on croyait de routine.On entama en effet l’examen des questions à l’ordre du jour dans une ambiance aussi studieuse mais un peu plus lourde qu’à l’habitude. À un moment, Napoléon se tourna vers Cambacérès pour lui demander si M. Portalis était là. Le fils du grand codificateur et ministre était bien à sa place. C’est alors que le chef de l’État « s’élança sur [lui] comme un oiseau de proie » pour une diatribe mémorable. Elle se termina à proprement parler par une « mise à la porte » puisque Portalis dut quitter la salle et, bientôt, la capitale, pour un exil de trois ans.Comment en était-on arrivé à la disgrâce publique et humiliante d’un des éléments les plus prometteurs du régime, promu plus vite que d’autres au Conseil d’État, nommé en toute confiance membre du conseil du Sceau des titres en mars 1808 et directeur général de l’Imprimerie et de la Librairie en février 1810....... _________________ " Ne crains pas d'avancer lentement, crains seulement de t'arrêter " (Sagesse Chinoise). | |
|