Le soir du 29 Octobre 1813, Napoléon coucha dans le château du Prince Isenburg, situé dans le village de Langenselbold.
L'ennemi se trouvait en avant de la ville de Hanau et de la rivière Kinzig.
Le lendemain à 9 heures, l'Empereur quitta son quartier pour se rendre dans une forêt dont les taillis dominaient la rivière ...
La bataille de Hanau semble s'être déroulée simplement.
Devant quelques 50.000 AustroèBavarois, Napoléon n'avait avec lui que 17.000 hommes, mais parmi ceux-ci, figuraient 10.000 hommes de la Garde : cavalerie légère et grosse cavalerie, Grenadiers et Chasseurs, et c'est sans hésiter qu'il lança en tout premier lieu, cette élite.
L'Artillerie s'avança la première, sans aucune troupe derrière elle ; mais l'épaisse fumée empêcha l'ennemi de voir l'absence de soutien des canons de Drouot ...
Deux bataillons de Chasseurs de la Vieillie Garde allaient suivre, suivie de la cavalerie des Chasseurs de la Vieille Garde, puis le restant de ces 17.000 hommes.
La bataille dura environ six heures, de midi à 18 heures ; les Austro-Bavarois furent balayés, mais non sans mal ...
Ce fut le carnage le plus épouvantable que j'aie vu de ma vie, écrira alors Coignet ...
La vue de la Vieille Garde avait incontestablement impressionné Autrichiens et Bavarois.
Les vieilles moustaches gardaient leur réputation ...
C'est ainsi que l'armée Austro-Bavaroise battit en retraite, après avoir perdu quelques 10.000 hommes, tués, blessés ou faits prisonniers.
La nuit venue, les troupes ennemies abandonnèrent Hanau.
Le lendemain, Napoléon reçut une députation de la ville, réclamant la bienveillance de l'Empereur...
Les vainqueurs de Hanau connurent les pires conditions entre Hanu et Francfort : une vingtaine de kilomètres sous une météo exécrable...
Les soldats encore valides bousculaient traînards et blessés à pied, des voitures et des canons écrasaient les hommes.
Arrivés à Francfort, il fallut bivouaquer dans la boue jusqu'aux genoux, au milieu des vignes, et sous une pluie incessante.
Les cinquante kilomètres séparant Francfort de Mayence ne furent pas plus faciles, et le ravitaillement des troupes n'avait pas été prévu...
Pour excuse, les responsables de l'Intendance disaient qu'ils n'avaient pas pensé que la campagne se terminerait par cette retraite.
L'inertie gagnait tous les services de l'Armée, et les soldats n'en faisaient plus qu'à leur tête, errant dans les villages, épuisés, affamés, sales et couverts de poux...
Hôpitaux et couvents regorgeaient de malades du typhus ; l'épidémie n'épargnait pas les habitants, et médecins et chirurgiens se désespéraient de n'avoir pas de quoi les soigner ...
Pendant ce temps, l'ennemi approchait à grands pas , et il fallait repasser le Rhin ...
Demain, la Campagne de France allait voir le jour ...