Maréchal VICTOR Claude VICTOR PERRIN, dit VICTOR, Maréchal, Duc de BELLUNE
(La MARCHE (VOSGES) 7 décembre 1764 - PARIS 11 mars 1841) A dix-sept ans, VICTOR est tambour dans un Régiment d’Artillerie de GRENOBLE. Après s’être fixé à VALENCE, où il se marie et se lance dans le commerce, il quitte ses attaches. La déclaration de la Patrie en danger (1792) le conduit aux frontières avec le troisième Bataillon de la DROME.
Il s’élève en peu de temps au grade de Chef de Bataillon. Au Siège de TOULON (septembre- décembre 1795), il se fait remarquer en gagnant les retranchements et en enlevant les redoutes du MONT FARON (30 novembre 1793) avec seulement 800 hommes et en parvenant à conserver la place contre 6000 adversaires : il est blessé grièvement au ventre en enlevant la redoute ANGLAISE du "PETIT GIBRALTAR" (17 décembre). Il est nommé Général de Brigade par les Représentants en mission, le 20 décembre. Dans l’Armée des PYRENEES-ORIENTALES, puis dans l’Armée d’ITALIE, il fait aussi merveille : le Général SCHERER n’hésite pas à lui confier le commandement de l’Avant-Garde.
Au printemps 1796, devant BONAPARTE (qui apprécie son audace), VICTOR est cité parmi les Braves qui se sont distingués dans les Batailles Passées .
Il est Victorieux à PESCHIERA, PROVERA, LA FAVORITE, ROME, FAENZA et FORLI. Il regagne la FRANCE après la signature du traité de CAMPOFORMIO. BONAPARTE le nomme général de division, le 18 janvier 1797.
Il reçoit le Commandement de NANTES mais demande à passer dans l’Armée d’ANGLETERRE. Il écrit pour cela au Directoire : «Rester dans l’intérieur pendant que le canon REPUBLICAIN va se faire entendre sur la TAMISE est une fonction que je ne puis exercer». Il retrouve pourtant l’ITALIE en 1799.
A la tête d’une Division de l’Armée de Réserve, il occupe la première ligne à la bataille de MARENGO, dont il assure pour une bonne part l’issue heureuse.
Ce coup d’éclat et cet acte d'héroïsme lui vaut d’être récompensé par un Sabre d’Honneur. VICTOR est nommé Capitaine Général en LOUISIANE (1803), il est affecté en BATAVIE jusqu'en 1804, puis Ambassadeur plénipotentiaire au DANEMARK (1805). En octobre 1806, il revient à sa vraie vocation pendant la Campagne de PRUSSE en intégrant la Grande Armée en tant que Chef d’Etat-Major de LANNES au Cinquième Corps.
Puis, l’année suivante, l’EMPEREUR le place à la tête du Dixième Corps, qui vient tout juste d’être créé. VICTOR est à IENA, PULTUSK, commande la Division POLONAISE de DOMBROWSKI, il est capturé par SCHILL (20 janvier 1807), échangé le 8 mars, ce qui lui permet de remplacer BERNADOTTE blessé à FRIEDLAND
et de contribuer largement à la victoire de cette Bataille. A l’issue de la bataille de FRIEDLAND, NAPOLEON l’élève à la dignité et distinction de Maréchal (juillet 1807). VICTOR reçoit du même coup le Gouvernement de la PRUSSE. Il est fait Duc de BELLUNE en septembre 1808, au moment où il part pour l'ESPAGNE.
En ESPAGNE, il remporte des succès à ESPINOSA, SOMO-SIERRA, UCLES, et l’importante Victoire de MEDELLIN, mais il est repoussé par Wellington à TALAVERA. Quand NAPOLEON quitte le front pour aller lutter contre les AUTRICHIENS, il laisse l’initiative à VICTOR qui rejoint l’armée du Roi JOSEPH.
Lors de la Campagne de RUSSIE, VICTOR est à la tête du Neuvième Corps de la Grande Armée, avec lequel il organise une DEFENSE HEROIQUE contre l’ennemi sur la « rive Est » de la BEREZINA, grâce à cette résistance ; il permet à toute l’Armée de passer le fleuve en novembre 1812. Il est ensuite le Principal Artisan de la Victoire de DRESDE (1813). Il se distingue une dernière fois pendant la Campagne de 1814 en libérant le village de BRIENNE-LE-CHATEAU à la force de la baïonnette (29 janvier). Pendant cette campagne, il est de toutes les batailles, mais se voit reprocher par l'EMPEREUR son arrivée tardive à MONTEREAU, il est blessé à CRAONNE.
Après l’abdication de NAPOLEON, VICTOR offre ses services à LOUIS XVIII, qui lui confie un Commandement et l’élève au titre de « Pair de FRANCE ».
Au Retour de l'EMPEREUR, pendant les Cents Jours, VICTOR rejoindra LOUIS XVIII à GAND, il demeure pair de FRANCE et pendant la seconde Restauration, VICTOR votera « la mort », lors du procès du Maréchal NEY. Il sera Ministre de la Guerre du 14 décembre 1821 au 19 octobre 1823.
Le nom de VICTOR est inscrit sur l'Arc de Triomphe de l'Étoile.