Général GIRARD GIRARD Jean-Baptiste né le 21 février 1775 à AUPS (VAR) - Décédé le 16 juin 1815 à la Bataille de LIGNY.Engagé volontaire à l'âge de 18 ans et très tôt, GIRARD fut attaché « aux services d'Etat-major » :
Bravoure, dévouement, fidélité caractérisent la prestigieuse carrière du Général GIRARD. Après avoir servi avec distinction depuis 1793, ... en 1794, GIRARD est incorporé au printemps à l'Armée d'ITALIE et se distingue au cours de cette éprouvante guerre faite d'attaques incessantes, avec des effectifs sous-équipés et mal armés. Le 5 novembre 1797, le Général BONAPARTE signe son brevet de Capitaine, il est âgé de 22 ans et compte quatre années de service. Au cours de cette Campagne, il se distingue à la prise de PESCARA,
position clé, et il est promu au grade de Chef de Bataillon en janvier 1799 "pour le courage et la diplomatie" dont il fit preuve. Il se distinguera de nouveau à la Bataille de MARENGO.
Mais GIRARD se révéla, surtout à la Bataille d’AUSTERLITZ, dans le Corps de Cavalerie commandé par MURAT ; "ses hautes capacités devaient faire de lui l'un de nos meilleurs Généraux d'avant-garde". Nommé Sous-Chef de l'Etat-Major de la réserve de Cavalerie, il prit part à la Campagne de PRUSSE de 1806, devint Général de Brigade le 13 novembre de cette année, et suivit son Corps d'Armée en POLOGNE, ensuite il passa à l'Armée d'ESPAGNE et reçut en 1809 le brevet de Général de Division par sa belle conduite à ARZOBISPO, où il fut blessé, comme plus tard à la journée d'OCANA.
le 20 mai 1811, GIRARD reçoit le cordon de Grand Officier de la Légion d'Honneur. Il participera à la Campagne de RUSSIE où il sera blessé à la Bataille de la BEREZINA.
A LUTZEN , GIRARD reçut deux blessures. Il prit cependant part aux Batailles de DRESDE, de LEIPZIG et de HANAU.
Il donna son adhésion à LOUIS XVIII en 1814, mais au retour de l'EMPEREUR, de l'île d'ELBE, GIRARD se rallie immédiatement, ... et pour la Campagne de BELGIQUE, il reçoit le Commandement de la 7ème Division d'Infanterie attachée au Corps de REILLE et faisant partie de l'aile gauche sous le Commandement du Maréchal NEY. Nommé Pair de FRANCE le 2 avril, il reçut immédiatement l'ordre d'aller prendre le Commandement d'une Division, à la tête de laquelle il fut tué à LIGNY
(1) .
NAPOLEON disait de GIRARD à SAINTE-HELENE : « C'était un des plus intrépides soldats de l'Armée FRANCAISE : il avait évidemment le Feu Sacré. » Le nom de GIRARD Jean-Baptiste figure sur l'Arc de Triomphe de l'Etoile. (1) : A la veille de LIGNY, sa Division est massée à la limite de JUMET. Le Général GIRARD reçoit l'ordre de l'EMPEREUR de se porter en avant, vers WANGENIES et SAINT-AMAND, au cours d'un dîner en compagnie du Prince JEROME et d'Officiers de l'Etat-Major. Alexandre DUMAS père à décrit la scène, dont il tenait la relation du Prince lui-même: "un aide de camp de NAPOLEON entra. Il apportait l'ordre à GIRARD et à sa Division de marcher sur FLEURUS pour faire sa jonction avec l'EMPEREUR. Le Général GIRARD qui était un des plus braves soldats de l'Armée et qui avait été fort gai jusque là, pâlit tellement en recevant cet ordre, que le Prince se retourna sur lui en lui demandant s'il se trouvait mal.
- Non, Monseigneur, dit le Général en portant sa main à son front, mais il vient de me passer un singulier pressentiment, que je serai tué demain. - Allons donc, dit le Prince JEROME en riant, est-ce que tu deviens fou, mon vieux camarade?
- Non Monseigneur, mais n'avez-vous jamais entendu dire qu'il y ait des hommes qui aient reçu d'avance l'avis de leur mort?
- Combien as-tu de blessures, GIRARD? demanda le Prince JEROME.
- Vingt-sept ou vingt-huit, Monseigneur, je n'en sais pas bien le compte, je suis troué comme une écumoire.
- Eh bien, quand on a reçu vingt-huit blessures au service de la FRANCE, on est Immortel. Au revoir GIRARD.
- Adieu Monseigneur.
- Au revoir.
- Non, non, adieu!
Le Général GIRARD sortit de la chambre. Tous ces hommes de guerre habitués à voir la mort chaque jour se regardèrent en souriant, cependant, quoique aucun d'eux ne crut au prétendu pressentiment de celui qui les quittait, une impression triste pesait sur eux"…
Les circonstances de la mort de GIRARD sont restées obscures; il était pourtant un proche de NAPOLEON qui l'estimait beaucoup.
MARCHAND, Premier valet et exécuteur testamentaire de l'EMPEREUR nous en a laissé la relation, dans ses "Mémoires", qu'il tenait du Chirurgien-Major d'HERALD attaché au 12ème Léger : "L'ordre d'attaquer le village de SAINT-AMAND occupé par les PRUSSIENS vient d'être envoyé au Général GIRARD par l'EMPEREUR ; on est le 16 juin après-midi. Le Général GIRARD fort préoccupé, estime que sa division va être décimée...