La vie des Français au temps de Napoléon.
Suite N° 3.…Être Femme…..
Avec le Code civil, l’égalité révolutionnaire de la femme et de l’homme disparaît. Au nom de la différence des sexes, l’épouse, frappée d’incapacité civile, est soumise à son mari. Les célibataires, les veuves et les divorcées sont les femmes qui tirent le mieux leur épingle du jeu.
Une éternelle mineure……Selon Rousseau « le mâle n’est mâle qu’en certains instants, (mais que)..la femelle est femelle pendant toute sa vie », le Code civil fait de la femme une mineure perpétuelle, passant de la tutelle de son père à celle de son mari. Sa fragilité supposée appelle la protection de l’homme, comme le stipule l’article 213 « le mari doit protection à sa femme, la femme obéissance à son mari » la femme mariée a des devoirs mais pas de droits civiques et juridiques.
Elle ne peut entreprendre aucun acte juridique important sans son mari, qu’elle doit suivre là où il juge bon de se fixer. Pour travailler, elle doit obtenir son autorisation. Si elle a des biens, c’est lui qui les gère. Si elle travaille, son salaire appartient à son époux qui peut en disposer comme bon lui semble, comme le commerce de détail est dans les mains des femmes, les marchandes peuvent toutefois, pratiquer leur négoce sans l’avis de leur mari.
En fin de compte, seules les femmes non mariées, libérées à 21 ans de la tutelle parentale, peuvent exercer une activité autonome. Mais les vieilles filles restent des parias. Peu à peu, les femmes sont reléguées dans la sphère privée. Tout ce qu’on attend d’elles, c’est qu’elles éduquent bien leurs enfants et marient convenablement leurs filles.
Femmes libres, Femmes légères ?
Les voyageurs étrangers sont frappés par une apparente légèreté des mœurs dans les classes supérieures, les femmes semblent entourées d’un cercle d’adorateurs parmi lesquels leurs époux est le favori. Ils relèvent également que nombre de maris permettent à leurs amis d’accompagner leurs épouses aux promenades et aux spectacles.
C’est que les femmes mal mariées ne se gênent pas pour avoir des liaisons secrètes. Il est vrai que les expéditions militaires favorisent, de chaque côté, les vies parallèles. Mais, partant du principe que « l’infidélité de la femme suppose plus de corruption »…celle-ci est plus sévèrement punie…trois mois à deux ans d’emprisonnement contre une simple amende pour les hommes.
Parmi les femmes les plus libres figurent les actrices. Adorées par le public celles du théâtre français se distinguent par leurs frasques. Après avoir eu une liaison avec Melle George, Lucien Bonaparte s’enrichi de Melle Mezeray à laquelle il offre un hôtel meublé, avant de la quitter quelques mois plus tard. L’actrice découvre alors que l’acte de propriété donné par Lucien n’est autre qu’une quittance de loyer pour deux années !.
La suite du chapitre n°3.….Les Veuves….La conscription des filles.