La vie des Français au temps de Napoléon.
Suite………N° 4...Le Mariage.
Facilité par les lois, le mariage est en vogue. De 1801 à 1805, il s’en fait en moyenne 250 000 par an. Et lors de l’année 1813, parce qu’il permet d’éviter la conscription, on atteint le chiffre de 387 000. Les divorces autorisés par la Révolution, sont par contre désormais strictement encadrés par le Code civil.
On ne peut pas selon l’usage, se marier selon son cœur. Le choix du conjoint est toujours l’affaire des chefs de famille, qui en discutent sans consulter leurs enfants. Plutôt que sur l’amour, « une passion qui s’éteint et ne laisse rien après elle », comme l’écrit un père à son fils, le mariage doit être fondé sur « la connaissance réciproque et une conformité d’humeur, de caractère et d’opinion ». Le veto parental peut conduire des amants aux pires extrémités….en 1808, à Tournus, deux amoureux se brûlent la cervelle avec un pistolet que le garçon est allé acheter à Lyon après avoir réitéré sa demande et essuyé un refus définitif.
Du fait des campagnes militaires, nombre d’unions sont décidées à la hâte. Après les fiançailles vient la signature du contrat de mariage. Fruit d’âpres négociations, il doit assurer aux jeunes mariés des conditions de vie conformes à leur condition sociale, tout en préservant la fortune de chacun. Les époux peuvent opter pour le régime de la communauté ou de la séparation des biens. Le contrat de mariage peut contenir des clauses particulières et étonnantes…..dans l’un d’eux, on peut lire que le mari s’engage à montrer Paris à, sa femme !.
Avant de le signer, le fiancé offre une corbeille dans laquelle il a déposé des vêtements ou des tissus luxueux et un « sultan garni de flacons d’eau de Ninon » de cosmétiques orientaux et de bijoux, qui trônera dans la chambre de la fiancée. A la campagne, pas de fourrure de chez « Vitinsky ou de parure de diamants de chez Sentier », mais de menus cadeaux comme une cuiller sculptée, une paire de sabots, des mouchoirs, des foulards de couleur.....
Le Divorce.
Bien qu’il soit autorisé de 1792, le divorce n’est jamais véritablement entré dans les mœurs, en particulier dans les campagnes, où il reste exceptionnel. A partir de 1804, il diminue aussi fortement dans les villes, on compte en moyenne six divorces par an à Rouen et une soixantaine à Paris. Il faut dire que le code civil ne reconnaît plus que trois raisons de séparation….l’adultère, une condamnation infamante ou les excès de sévices et injures graves. Si l’incompatibilité d’humeur n’est plus considérée comme motif de divorce, le consentement mutuel est conservé, mais la procédure est allongée car la décision relève désormais des tribunaux. Réclamée par l’opinion catholique, la séparation de corps est rétablie.
La femme reste désavantagée…elle ne peut obtenir le divorce que si son mari a installé sa concubine au domicile conjugal, et le meurtre de l ‘amant surpris est absous par le Code pénal ! Une des causes de divorce est la disparition de l’un des conjoints, le plus souvent un soldat en campagne comme le général de Saint-Genies, qui inspirera à Honoré de Balzac « le Colonel Chabert ». Si la loi avant de convoler en secondes noces, exige une enquête publique afin de constater l’absence du mari dont on « n’a point de nouvelles depuis deux ans », beaucoup n’attendent pas si longtemps pour refaire leur vie.
A suivre… Les Lieux du Pouvoir..
(Napoléon….. Les Tuileries…Saint-Cloud…Fontainebleau).