La vie des Français au temps de Napoléon.
Suite …du…….N° 14.
Monsieur le Maire…….
Plus proche des administrés, le sous préfet, dont les appointements sont de 4 000 francs, est souvent celui qui fait remonter les problèmes. Sa tache s’avère difficile.
Il s’occupe de la conscription et fait la chasse aux déserteurs.
Représentant de l’autorité, il se doit comme le préfet, d’organiser bals et réceptions pour rallier les petits notables au régime. En dessous, on trouve les maires, dont la fonction, définie en 1800, attire peu de candidats, surtout dans les bourgs et villages.
Être maire ne donne droit à aucune rémunération et le malheureux édile s’expose aux représailles des habitants mécontents….Ainsi les maires ne sont-ils souvent pas à la hauteur. Samuel Bernard, sous-préfet d’Annecy, explique que « les trois quarts des maires de son arrondissement savent à peine signer leur nom. Beaucoup ne savent pas lire ».
Un autre personnage joue un rôle très important dans le village…le garde champêtre, nommé par le maire, le plus souvent ancien militaire, il surveille les braconnages et le pillage des forêts. C’est un personnage puissant, au fait de tous les petits délits commis dans le village, ce qui lui vaut d’être surveillé par les gendarmes et parfois d’être assassiné……
Une journée de « Rond-de-Cuir »
Sous l’Empire, la fonction publique commence à s’organiser. Un statut du fonctionnaire est mis en place par le ministre de l’intérieur, Emmanuel Crétet,
Le 21 juin 1809. La hiérarchie des grades est précisée, et une grille des traitements fixée.
On distingue tout d’abord les employés, qui regroupent les expéditionnaires, les commis et les rédacteurs. Chacun de ces grades est divisé en plusieurs classes et gagne de 1 200 (expéditionnaire de seconde classe) à 3 400 francs (rédacteur de 1er classe). Ensuite viennent les fonctionnaires proprement dit, sous-chef de bureau, chef de bureau et chef de division, dont les salaires s’échelonnent de 5 000 à 12 000 francs.
L’émulation est très grande car un bureau qui a beaucoup de travail reçoit plus de gratification et peut ensuite être élevé au rang de division, entraînant un changement de grades pour tous. A ces traitements, s’ajoute une retraite, financée par un prélèvement de 3% sur les salaires.
Les journées de travail sont relativement courtes. On commence à 9 heures en été, à 10 heures en hiver, et l’on finit vers 4 ou 5 heures l’après-midi. Tous travaillent ensemble dans une grande salle, chauffée par un poêle. Quelques tables, des chaises et surtout des armoires pleines de cartons complètent l’ameublement.
Chacun possède son encrier, sa plume, ses crayons, son grattoir, ses gommes et ses règles. Il ne faut pas gâcher le papier et l’on doit surtout écrire lisiblement et sans faute d’orthographe.
Il règne une certaine austérité et une discipline sévère. Les retards sont sanctionnés, ainsi que la divulgation de pièces et, bien sûr, la corruption. Il n’y a alors pas de sécurité de l’emploi, et l’avancement dépend du ministre, même si certaines règles font leur apparition comme l’ancienneté qui, désormais à égalité de mérite, prévaut.
A……Suivre.