Usage pour les deuils (Almanach annuaire de l’Eure, 1876)
Au XIXe siècle, comme on peut le voir, grâce à l’article ci-dessous trouvé dans l’ Almanach annuaire de l’Eure, 1876, le deuil était, en quelque sorte, réglementé :
« Les grands deuils se divisent en 3 temps : 1°) La lune ; 2°) La soie ; 3°) Le petit deuil. Ils se portent pour : Père et mère ; Grand-père et grand-mère ; Mari ; Femme ; Frère et sœur. L’usage n’existe pas que les pères et mères portent le deuil de leurs enfants.
Les deuils ordinaires se divisent en 2 temps : Le noir et le blanc :
Grands Deuils : Père et mère : 6 mois – Habillement des dames : Les 6 premières semaines, lune noire ; les 6 semaines suivantes, soie noire ; les 3 derniers mois, blanc uni ou noir et blanc.
Grand-père et grand-mère : 4 mois et demi-Dames : Le 1er mois, lune noire garnie ; les 6 semaines suivantes, noir de soie ; le reste du temps, petit deuil noir et blanc.
Mari : Un an et 6 semaines. Les 3 premiers mois laine noire ; les 6 mois suivants, soie noire ; les 3 autres mois, noir et blanc ; les 6 dernières semaines, blanc uni.
Epouse: 6 mois : Les 3 premiers mois, habit noir ; les 3 derniers mois, petit deuil.
Frère et sœur : 2 mois-Dames, les premiers 15 jours, laine noire ; les 25 jours suivants, soie noire ; le reste du temps, petit deuil.
Deuils ordinaires : Dans les deuils ordinaires on peut porter des diamants.
Oncle et Tante : 3 semaines-dames, les 15 premiers jours, soie noire ; petit deuil le reste du temps.
Cousin Germain : 15 jours-Dames, les 8 premiers jours, soie noire ou noir et blanc ; 7 derniers jours petit deuil.
Oncle à la mode de Bretagne (cousin germain du père ou de la mère): 11 jours-Dames : 6 premiers jours, soie noire ou noir et blanc ; 5 derniers jours, petit deuil.
Cousin issu de germain : 8 jours-Dames, les 5 premiers jours, soie noire ; les 3 derniers jours petit deuil.
Les hommes portent, pendant la durée de deuil un crêpe au chapeau.
Les fonctionnaires en costume et les militaires en uniforme portent un crêpe au bras et à l’épée. Les ecclésiastiques en portent un au chapeau..
Ceci est en quelque sorte la loi des deuils, telle que son usage était établi à la cour. Des coutumes particulières existent dans quelques provinces, et, de plus, il est à remarquer qu’il y en a une qui tend à s’établir à Paris même .
Cette innovation consiste à doubler le temps des deuils et à y faire porter celui des enfants par les pères et mères.
Il est à désirer qu’elle ne s’établisse pas réellement car on pourrait dire que la France est vouée au noir et que certaines familles nombreuses y seraient égayées pour tout le temps de leur existence. »