... Il rêvait de gloire militaire sous la royauté, mais c'est sous l'Empire qu'il atteindra le summum de la célébrité en travaillant pour Napoléon ...
Vous le connaissez peut-être, je veux parler de Jean-Baptiste Claude ODIOT ...
C'est de son atelier qu'il assistera en voisin à l'émeute du 13 Vendémiaire, au cours de laquelle, le jeune Général de brigade, Bonaparte, appellé par Barras dispersera les manifestants à Saint Roch ...
Se doute-t-il à ce moment que ce général maigre et sans grande allure, devidra un jour "l'artisan de sa gloire" ?
A cette époque précise, l'ordre se rétablissant, et les affaires reprennent.
Les orfèvres ne sont pas très nombreux à Paris ; le travail ne manque pas, et les commandes proviennent essentiellement d'une clientèle privée.
Le nombre de pièces réalisées est impressionnant ; pourtant, il faudra attendre le sacre de l'Empereur, pour que le nom d'ODIOT soit associé à l'Empire, avec la réalisation du sceptre impérial ...
Et si ce dernier ne devient pas l'orfèvre attitré de l'Empereur, du moins se verra-t-il confier les commandes les plus spectaculaires de l'Empire.
Et, grâce à l'Empereur, ce sera bientôt l'Europe entière qui se recommandera de lui.
C'est toujours le même ODIOT qui réalisera, au printemps 1806, la table somptueuse de "Madame Mère".
Il s'occupera aussi avec beaucoup de zèle de la table de Maximilien 1er de Bavière, futur beau-père du Prince Eugène de Beauharnais ...
C'est ainssi que l'orfèvre comptera sur ses carnets de commandes les noms les plus prestigieux du Premier Empire ; toutes les grosses fortunes, toutes les têtes couronnées y figurent régulièrement ...
La province n'échappera pas à la tentation, ni d'ailleurs les capitales étrangères.
L'illustre orfèvre recevra ainsi les commandes des Maréchaux Murat, Lannes et Suchet, ainsi que de l'Impératrice Joséphine ...
Le Premier Empire fut, entre autres, une époque où le luxe brilla de tous ses feux, à l'instar du génie de Napoléon ...