JUAREZ Benito

Né au Mexique, le 21 mars 1806, il appartient à la race indienne . pauvre et sans appui, il eut dans sa jeunesse à lutter contre mille obstacles,mais il en triompha par son opiniâtreté, se fit recevoir docteur en droit, puis devint avocat,et se signala assez dans cette profession pour attirer sur lui l'attention publique, il entra asseztardaux affaires comme gouverneur de l'Etat d'Oaxaca ; en 1856, il fut représentant de sa province au Congrès ; l'année suivante il devint Président de la Cour Suprême de Justice ; titre qui lui assurait, en cas d'intérim, la vice-présidence de la République.

Lors dela chute de Comfortet deson remplacement par le général Zuloaga, Juarez à la tête du parti dit constitutionnel, protesta au nom de la constitution de 1857, refusa de reconnaitre le nouveau pouvoir, et parvint à s'établir à Vera-Cruz, où il organisa un nouveau gouvernement. La guerre civile commença : le sort des armes fut d'abord contraire aux juaristesque le général Miramon, commandant de l'Armée du Nord, battit dans plusieurs rencontres ; mais ces combat, compensés d'ailleurs par les revers du général Echeagary, à la tête de l'arme de l'Est, restèrent sans résultat, par suite de l'incapacité politique du présidet Zuolaga.
(A suivre)

Après la sédition militaire qui renversa Zuolaga (23.12.1858), et qui mit à sa place Miramon Juarez repoussa hautement toute proposition d'arrangement, Miramon voulut l'attaquer à la Vera-Cruz, mais le parti constitutionnel tenta sur Mexico une diversion assez inquiétante pour forcer le jeune général à revenir sur ses pas. Il réussit à comprimer ce mouvement ; mais en ce moment même (avril1859), le gouvernement de Juarez obtenait un important avantage : Il était reconnu par le cabinet de Washington, qui, pourtant, avait reconnu le général Miramon quelquesmois auparavant. Ce revirement tenait à une question d'intérêt particulier ; M.Forsyth, ministre à Mexico,avait vainement sollicité dans cette ville la conclusion d'un traité qui aurait placé sous une sorte de protectorat de l'Union les provinces méridionales de Chihuahua et Somora, communication naturelle avec le golfe de Californie.

Juarez ayant consenti à cette concession le gouvernement américain n'hésita pas à reconnaître celui des deux pouvoirs qui lui était le plus favorable. le général Miramon protesta, mais son rival se hâta de profiter de la sanction officielle qu'il venait d'obtenir pour témoigner de son existence par des actes. Il décréta l'institution du mariage civil, promit de nombreuses réformes, poussa l'exécution du chemin de fer de la Vera-Cruz à Mexico, et prononça la confiscaton des biens du clergé.
(A suivre)

Pendant ce temps, la guerre continuait sans résultat décisif entre les partisans des deux gouvernements ; une foule de combats étaient livrés avec des chances diverses, et Juarez pouvait au moins, à la Vera-Cruz, se soutenir avec le produit des douanes, pendant que le gouvernement de Mexico manquait d'argent. En mars 1861, le général Miramont vint assiéger la Vera-Cruz. Juarez résista non-seulement aux attaques de vive force, mais encore aux propositions d'arrangement qu'appuyait le chargé d'affaires anglais.

Ravitaillé par mer, il laissa les assiégeants se consumer sous les murs de la ville en tentatives infructueuses ;puis, lorsqu'ils furent forçés de lever le siège, il profita de leur affaiblissement pour pousser vivement les hostilités, et, à la fin de l'année, il avait réduit Miramon à la vallée de Mexico. Le 22 décembre, son lieutenant Ortega dispersait la dernière armée de Miramon à la bataille de San Miguelito, et assurait enfin le triomphe du parti dit constitutionnel ou fédéral.
(A suivre)

Pendant que le général Miramon s'enfuyait en Europe, Juarez entrait à Mexico (11.01.1861), formait un cabinet, destituait tous les employés de l'ancien gouvernement, remettait en vigueur les lois relatives aux biens du clergé, et congédiait, avec des formes très expéditives, les représentants des puissances étrangères qui avaient témoigné quelques sympathies au général Miramon. Reconnu par l'Angleterre au mois de février et par la France quelques semaines plus tard, il chercha à affermir son pouvoir en se faisant réélir président (11.06.1861).

Mais il ne put réussir ni à comprimer les désordres intérieurs, ni à donner satisfaction aux puissances étrangères qui réclamaient en faveur de leurs nationaux. Réduit à se soutenir au moyen de réquisitions, d'emprunts forcés, de confiscations, d'exactions de toutes sortes. Juarez qui avait jusque là déjà rompu avec l'Espagne, ne craignit pas, le 17.07, de manquer à ses engagements envers la France et l'Angleterre, en suspendant pour deux ans le payement des indemnités convenues antérieurement avec ces puissances. Cette violation des traités fut suivie d'une entente entre les trois puissances européennes lésées dans leurs intérêts, et une expédition fut décidée contre le Mexique.
(A suivre)

Le congrès mexicain donna pleins pouvoirs à Juarez pour résister à l'intervention des alliés, et celui-ci appela aussitôt la nation aux armes(26.12.1861). En même temps, il proscrivit un certain nombre d'étrangers, prononça la confiscation de leurs biens, et se prépara à la plus vive résistance. Mécontent d'avoir vu échouer les préliminaires de la paix de la Soledad (19.02.1862),il fit fusiller le général Robles (23.03) et exigea que les Français lui livrassent le général Almonte placé sous leur protection. Cette demande ayant été repoussée, les conférences entamées à Orizaba furent rompues (9.04), et la guerre commença aussitôt contre la France seulement, l'Espagne et l'Angleterre s'étant déclarées satisfaites provisoirement des concessions qu'elles avaient obtenues.
(A suivre)

Dans les premiers jours (12.04), Juarez autorisa la formation de troupes de guérillas et l'emploi des réquisitions de tout genre ; de plus, il déclara traitre tout Mexicain qui demeurerait dans les lieux occupés par les Français, qui assisterait l'étranger, et qui, de 21 à 60 ans, ne prendrait pas les armes. Pour se procurer de l'argent, il signa, le 28.04, avec M. Corwyn, ministre des Etats-Unis, un traité par lequel il empruntait à cette puissance 25.000.000 de dollars pour lesquels il donnait en garantie les plus belles provinces du Mexique. deux jours plus tard, il mettait Mexico en état de siège.

La petite armée Française échoua devant les formidables défenses de Puebla et fut forçée de rétrograder pour attendre des renforts au milieu des plus grandes privations. Soit que ce premier succès eut exalté les espérances de Juarez, soit qu'il veuille résister à outrance, il n'a pas cessé de se préparer à recevoir l'attaque des forces nouvelles expédiées contre lui sous la conduite du général Forey, et de se montrer décidé à soutenir la lutte par tous les moyens possibles. Le 30.08, il rendit un décret par lequel il menace de l'emprisonnement ou de la déportation les membres du clergé qui exciteraient à la haine du gouvernement ; de plus, pour se procurer des ressources, il annulait tous les actes du clergé depuis le mois de décembre 1857 : ce qui força les acquéreurs de ces biens à payer deux fois.
(A suivre)

Le 5.01.1864,les Français entrent à Guadalaja. Plus au Nord, ils s'emparent de San-luis Potosi où Juarez avait installé provisoirement son gouvernement. Pour repousser Juarez vers les Etats-Unis,le général L'Hériller entra à Durango,au nord-ouest,en juillet 1864 et Castigny,dans le nord, à Satilly,puis à Monterrey où s'était réfugié Juarez qui fit passer sa famille aux Etats-Unis.
En 1865, Juarez était isolé,sans armée,dans sa "capitale" de Chihuahua dans le nord dont il devaitêtre chassé par le général Brincourt.
Mais, depuis le 12.06.1864,l'Empereur Maximilien,bien qu'entré à Mexico,mais était toujours sans armée propre véritable malgré quelques chefs de valeur,et,malgré toutes cesvictoires les territoiresdu nord étaient difficiles à contrôler. De plus,au printemps 1865, en Amérique,la guerre de Sécesion cessa et les Etats-Unis, alors,vinrent en aide aux Juaristes.
Le 10.01.1867, Napoléon III ordonna l'évacuation des troupes françaises
Le 15.05, Maximilien se rend .Fait prisonnier,malgré l 'intervention de la princesse Sam-Salm dont le mari sert dans les troupes impériales,auprès de Juarez, il est fusillé le 19.06.
Après celà, Juarez est réélu comme président. Cette nouvelle période se caractérisa par un autoritarisme et par de nouvelles difficultés financières.
La perte de l'appui des libéraux, la montée du bandolérime et les désordres sociaux minèrent ses capacités politiques. Il était franc-maçon.
De nouveau élu président en 1871, il se confronta à des soulèvements contre lui, dirigés principalement par le général Porfirio Diaz. En 1871 Díaz se souleva contre Juárez, qu'il accusa de fraude aux élections et proclama le Plan de la Noria qui donne le départ de la Révolution de la Noria. Pourtant, presque vaincu, Juárez mourut au Palais-Nationalle 18.07.1872 d'une angine de poitrine. Díaz accepta à contre cœur une amnistie proposée par le Gouvernement Fédéral.


Sources :

-Dictionnaire Universel des Contemporains contenant toutes lepersonnes notables de la France et des pays étrangers par G.Vapereau,édition 1863

-Dictionnaire du Second Empire,sous la direction de Jean Tulard

-Wikipédia