Je suis toujours très perplexe lorsque je relis ces passages de l'entrevue de Marmont avec le duc de Reischadt, lorsque durant la période du 15 Novembre 1815 au 22 Juillet 1832, il n'a été permis qu'à un seul français de l'approcher ...le duc de Raguse ...
Les paroles que ce dernier met dans la bouche du Roi de Rome sont les suivantes :
"Il y a des hommes d'honneur et des hommes de conscience ; vous, Maréchal, vous fûtes et tout à la fois un homme de conscience et un homme d'honneur !"
Car si ces mots ont été réellement prononcés, l'on est en droit de se demander quels sentiments avaient inspirés à leur élève les précepteurs autrichiens , évoquant la mémoire de Napoléon ...
Et si le duc de Reistachdt a pu dire ces mots à ce traître avéré, il va sans dire qu'entre la réalité et ce genre de propos, une barrière ait été sciemment élevée ...
La raison ? Pour étouffer tout bruit de l'extérieur, masquer toute vérité et obscurcir toute vision initialement claire ...
Car il est évident que ces mots infirment tout ce qui a été écrit sur Marmont.
Alors, soit l'ignorance dans laquelle se trouvait le Roi de Rome aura permis à Marmont de présenter impunément le faux pour le vrai ; et là, on peut s'interroger sur le rôle des maîtres ...
Soit, il a été contribué à une transformation de l'Histoire, dans le but inavouable de faire condamner le père par le fils ...
Mais alors, concernant ces mêmes précepteurs, comment leur accorder une quelconque confiance lorsqu'ils évoquent l'affection et la tendresse du Duc de Reischadt pour Napoléon ?
Il est certain que chaque nation a sa propre façon d'appréhender l'Histoire ; mais de là à présenter comme "homme d'honneur et de conscience", un individu dont la défection n'a jamais laissé l'ombre d'un doute, il y a tout de même une différence !
Pour apaiser les esprits, gageons qu'il s'agisse là d'un nouveau mensonge de Marmont, même si cela nous oblige à récuser le seul témoin français qui ait approché le duc de Reischadt depuis Novembre 1815...