Né le 6 septembre 1758 à Paris, décédé le 9 janvier 1841 à Paris.
Son père était un marchand de draps et le fera débuter dans la vie comme ouvrier blanchisseur. Il entra au service en 1771 dans le régiment de Champagne-Infanterie. Il passa en 1772 au régiment des gardes suisses, où il fût nommé sergent le 7 août 1780. Le 14 juillet 1789, il est entête du peuple insurgé marchant à la Bastille, il est un des premiers à y entrer. Il chercha à sauver le gouverneur Delauney que le peuple voulait massacrer, il réussit à conduire son prisonnier sain et sauf à l'hôtel de ville,au péril de sa vie. Il acquiert une immense popularité et le 8 octobre, il est promu capitaine-commandant la 8ème compagnie de chasseurs soldés. Il se faisait remarquer par sa haute taille et sa belle figure ... Commandant des volontaires de la Bastille, il prit part dans toutes les grandes journées de la Révolution, partout on le voyait où les libertés du peuple étaient en question. Jeté en prison comme modéré, il en sortit le 9 thermidor.
BONAPARTE l'associe à son destin fulgurant ; il l'emmène en Egypte, présent le 18 brumaire, puis en Italie avec le grade d'adjudant-général. Il commanda à Nice, Livourne, à Klagenfurt, à Milan, à Ferrare. Chef d'état-major de la division RICHEPANSE en l'an VIII. Officier supérieur du Palais, puis chef de l'état-major de la division RIVAUD en Espagne. Le 27 messidor an X, il reçut du premier Consul, l'ordre de se rendre à Alger avec une mission auprès du Dey. Cette mission fut suivie d'un plein succès malgré les difficultés, il reçut à son retour, des témoignages de hautes satisfactions. En garnison à Gênes, il prit une part active à la défense de la ville, il participa à Marengo et commanda de nouveau la place de Milan. Il est promu général de brigade avec le commandement des grenadiers de la Garde consulaire en 1803 et reçoit le Légion d'Honneur.
Le moment le plus difficile de sa carrière se place cette année là, lorsqu'il fut chargé du jugement et de l'éxécution du malheureux duc d'Enghien, en tant que président du conseil de guerre. Il fit tout pour le sauver, mais en vain.... En 1805, il est élevé commandeur de la Légion d'Honneur et envoyé à la Grande Armée, chargé du commandement de la place de Vienne. Il fait la campagne de Prusse en 1806, à l'issue de laquelle il reçut le commandement de Berlin . A son retour à Paris en 1807, il est nommé général de division le 9 août avec le commandement de la 1ère division militaire. De 1807 à 1814, il habite une somptueuse résidence, rue de la Paix, où il mène une vie fastueuse comme gouverneur de Paris.
Créé comte de l'Empire en 1808 avec 50000 livres de rentes sur la couronne de Westphalie. Il reçoit en 1811 les insignes et la dignité de grand officier de la Légion d'Honneur. En 1812, il fut blessé par le général MALLET dans sa tentative de coup d'état, il s'interpose et reçoit un coup de pistolet à bout portant, qui lui fracassa la machoire ; il y gagna le surnom de " général bouffe la balle". C'est donc l'intervention de ce colosse qui sauva le régime. Créé Grand Croix de l'ordre de la Réunion le 3 avril 1813. Il conduisit en mars 1814, l'impératrice Marie-Louise à Blois. La Restauration lui ôta le commandement de la 1ère division, qu'il retrouva aux Cent-Jours. Banni par l'ordonnance du 24 juillet 1815, il s'exhila en Belgique puis en Hollande. Il revint en France en décembre 1819 et vécut dans une propriété du Nivernais, puis à La Queue-en-Brie.
Le comte Hulin avait perdu la vue depuis quelques années quand il mourut à Paris le 9 janvier 1841.