Né le 15 novembre 1770 à Zicavo (Corse ), décédé le 2 décembre 1796 à Huningue (Haut-Rhin).
Fils du général de division Jacques-Pierre Abbatucci mort en 1812.
Elevé à l'école militaire de Metz, il en sortit en 1787 à l'age de 16 ans, avec le grade de lieutenant. Au commencement de la campagne de 1792, il n'était que capitaine d'artillerie ; mais sa brillante conduite le fit arriver, avant la fin de l'année au grade de lieutenant-colonel. En 1794, Pichegru le choisit comme aide-de-camp .
Nommé général de brigade après le premier passagr du Rhin, où il avait montré le plus grand courage, il fut chargé plus tard par Moreau, de préparer le passage du Rhin à Kehl ; celui du Lech qu'il effectua le 27 juin 1796, signala de nouveau son intrépidité. Il fallait franchir devant l'ennemi ce fleuve large et rapide, un premier bataillon qu'il envoya fut englouti dans les eaux du fleuve. Aussitôt, il se précipite à la tête du second bataillon qu'il anime de son exemple et de ses paroles, soutient ceux qui chancellent, sauve ceux que le courant entraînent et les conduit sur les bords opposés où il culbute les autrichiens qu'il avait déja vaincus une première fois dans cette journée. Ce double succès lui valut les épaulettes de général de division.
Peu après, il reçoit le commandement important de la place d'Huningue. Cette forteresse qui couvrait la Haute-Alsace était d'une grande importance, Moreau ne voulut donner ce commandement qu'à des mains habiles... Les autrichiens vinrent bientôt attaquer, en même temps qu'ils assiégeaient Kehl où Desaix et Lecourbe s'étaient enfermés. Moins heureux que ses jeunes frères d'armes, Abbatucci fut arrêté dans la carrière qui s'ouvrait si brillante devant lui ; il fut grièvement blessé dans une sortie qu'il fit pour déblayer les abords de la place et mourut de ses blessures le 2 décembre 1796 ... Il avait 25 ans.
Moreau juste appréciateur de son courage, lui fit élever un monument aux lieux où il avait succombé. Quand les autrichiens pénétrèrent en 1815 sur notre territoire, ils ne voulurent pas laisser subsister ce modeste souvenir. En 1819, le général Rapp ouvrit une souscription pour le rétablir, ce n'est cependant que depuis la révolution de juillet, que le monument a été reconstruit.
Son nom est bien sur inscrit sur l'Arc de Triomphe de l'Etoile.