Né le 27 août 1761 à Rouen.
Décédé le 4 mai 1836.
Selon son acte de baptême,il se prénommait en réalité Amand.
Il entra au service comme soldat au régiment de Lorraine le 15 avril 1778.
Devenu caporal,il obtint le grade de sergent le 1 novembre 1786 et sergent-major le 15 avril 1790.
Nommé capitaine au 7ème bataillon du Bec-d'Ambès le 9 août 1792,il fit la campagne à l'armée du Nord sous les ordres des généraux Servan et Léonard Alulier.
Il passa ensuite à l'armée des Pyrénées-Occidentales commandée par Moncey,il s'y fit remarquer par sa bravoure,en enlevant avec seulement 600 hommes,le poste d'Irursum défendu par 2300 espagnols.
400 furent tués,le lieutenant-colonel,17 officiers et 37 soldats prisonniers.
Ce beau fait d'armes lui mérita le grade d'adjudant-général chef de brigade.
Il passa plus tard à l'armée de l'Ouest,où on le mit à la réforme avec traitement le 21 fructidor an IV.
En l'an VII,il reçut l'ordre de rejoindre l'armée du Danube,passa à celle des alpes et y devint chef de la 87 ème demi-brigade le 29 brumaire.
Il fit succéssivement les campagnes des ans IX,X et XI,dans le pays des Grisons,le Valais,en Suisse et en Italie.
Il servait à l'armée de Hanovre quand il fut créé membre de la Légion d'Honneur le 19 frimaire an XII,puis officier de l'Ordre le 25 prairial suivant.
Créé baron de l'Empire en 1809,la guerre d'Espagne lui fournit de nouvelles occasions de signaler son courage,au siège de Cadix il en donna des preuves éclatantes,ce qui lui valut le grade de général de brigade le 23 juin 1810.
A la bataille de la Gebora,il combattit de nouveau avec intrépidité.Au siège de Badajoz,dont il avait été nommé gouverneur,il défendit les approches de la place par de vigoureuses sorties et par des retranchements qui rendaient les progrès des assaillants à peu près nuls.
Le 10,il fit une sortie avec 1200 hommes,s'empara de la tranchée,la détruisit et ne se retira que devant des forces supérieures.
Le 12,le général Beresford ayant appris que le duc de Dalmatie s'avançait au secours de Badajoz,se décida à lever le siège et à concentrer ses forces pour livrer bataille;il se mit en mouvement et au moment où son arrière-garde se retirait,le général Philippon fit une sortie à la tête de la garnison et tailla en pièce un régiment portugais de troupes légères qui se trouvait en dernière ligne.
C'est ainsi qu'avec de faibles moyens,il sut par l'opiniâtreté de son courage,prolonger assez la défense pour donner le temps au maréchal Soult de venir secourir la place.
Le 10 juin,la garnison eut à soutenir une nouvelle attaque qu'elle repoussa avec le même succès.Froidement intréoide au milieu des dangers,le premier dans les sorties,le dernier dans la retraite,entreprenant,infatigable,il ne cessa de donner aux siens l'exemple du plus entier dévouement.
Les assiégeants,désespérant de pouvoir s'emparer de la ville,brûlèrent dans la nuit du 11 juin,leurs approvisionnements de siège et le 12 au matin se retirèrent.
Elevé au grade de général de division le 9 juillet 1811,en récompense de sa brillante conduite,il fut assiégé une dernière fois en mars 1812.Il déploya tout son talent,mais trahi par les habitants et attaqué par un ennemi valeureux aves forces infiniment supérieures,il combattit sur les brèches,dans les rues et fut contraint de céder devant le nombre croissant de ses adversaires.
Voyant tout espoir perdu,il se renferma avec la poignée d'hommes qui lui restaient dans une église,où il tint encore quelques temps;mais le manque de munitions le força à se rendre prisonnier.
On le transporta en Angleterre,où il parvint à briser ses fers et à s'évader.
De retour en France au mois de juillet 1812,il fut employé à la Grande Armée au mois d'août et obtint le commandement de la division du 1er corps le 23 mars 1813.
Le 7 avril,il passa dans le 11ème corps et suivit le général Vandamme dans les gorges de la Bohême.
Ce fut lui qui après la bataille de Kulm,sut par d'habiles manoeuvres ramener les débris des troupes françaises à Dresde,où il fut fait prisonnier avec le corps que le comte Gouvion Saint-Cyr y commandait.
Rentré en France au moment de la première Restauration,il fut créé chevalier de Saint-Louis et obtint sa retraite le 15 janvier 1814.
Il mourut le 4 mai 1836.
Son nom est gravé sur l'Arc de Triomphe de l'Etoile.