Source : le Journal de l'empire du jeudi 4 mars 1813
Ministère de la Guerre
Catalogne
Dans les premiers jours de février, le général Lamarque fit un mouvement sur la côte, avec les troupes sous ses ordres, et poussa jusqu'à Mataro, au-devant d'un convoi venant de Barcelone avec le général en chef. Après avoir joint le convoi, la colonne partit de Mataro pour revenir sur Girone ; et à son arrivée comme à son départ, elle fut constamment observée par deux vaisseaux de ligne anglais, deux frégates, un brick et plusieurs canonnières, qui la suivirent pendant duex jours le long de la côte, et firent sur elle un feu presque continuel, depuis Mataro jusqu'au-dessus de Malgrat ; mais les troupes furent dirigés par les montagnes, et aucun soldat ne fut atteint. Le général lamarque, en rendant compte de ce fait, cite comme une particularité remarquable, qu'au milieu d'un convoi nombreux, où presque tout était Français, le feu anglais n'a touché que trois Catalans ; l'un était le conducteur d'une tartane, l'autre, un homme condamné aux galères ; la troisième victime était une femme. "C'est la douzième, ajoute le général Lamarque, que le contre-amiral Codrington a tuée depuis un an sur cette côte. Dans la canonnade du 3, une jeune fille d'Arenis-del-Mar avait eu le bras emporté en sortant de l'église. Cette atrocité de tirer sur les villes et villages des Catalans, n'augmente pas leur amour pour leurs fidèles alliés ; mais Codrington, qui est toujours prêt à gagner le large, se moque de leurs plaintes et des ordres de la junte."