Fiche présentée par M. Jean-Pierre BIBET - APN
Sources : Bulletin de la Société des Sciences de l'Yonne (BSSY) N° 126, 58/R, de Thévenoux-Prudot.
Département de l'Yonne
Arrondissement d'Auxerre
Canton de Coulanges-Sur-Yonne
Commune :
MAILLY-LE-CHATEAUExtraits du CARNET DE ROUTE
de
Edme PRUDOT D'AVIGNY
L'essentiel de cet exte est tiré de son carnet de route.
Il est un témoignage remarquable des marches des soldats de l'Empire, qui, pour lui, représentent plus de 20.000 kilomètres.
PRUDOT D'AVIGNY (Edme-Marie)
(1789 - 1861)
Adjudant Sous-Officier
GARDE IMPERIALE
Né le 7 avril 1789, à Mailly-le-Château (YONNE)
Fils du légitime mariage de Germain-Laurent Prudot-d'Avigny, juge de paix à Mailly-le-Château (Yonne)
Marié à Elisabeth Ratheau, d'où 2 enfants.
Décédé à Anthien (Nièvre), le 1er février 1861.
Il s'engage très jeune dans la Garde impériale comme vélite (1808); il reste à Versailles du 3 février 1808 au 28 octobre 1808 et part pour l'Espagne, où il entre le 24 octobre 1808, retrouve l'armée près de Madrid, où Napoléon entre le 2 décembre 1808. Il suit ensuite l'armée dirigée contre Moore-Baird et la Romana, en retraite vers l'Ouest. En avant-garde, il arrive à Medina-del-Rioseco (Ouest de Palencia), près de Benevente, où le général Lefebvre-Desnouettes, téméraire, se fait battre sur le Rio Esla, est blessé et fait prisonnier. Prudot suit cependant l'ennemi qui se replie jusqu'à Puerto-del-Menzenal.
Prudot fait partie des troupes rappelées pour la campagne d'Autriche, passe à Valladolid, Hernani (Saint-Sébastien). Il est à Paris du 3 au 11 avril 1809, passe à Châlons, Metz, Strasbourg, Stuttgart, où les troupes sont passées en revue par le roi de Wurtemberg, puis à Ulm, Augsburg, suit la vallée du Danube (10 mai 1809). Il est à Essling, le 22 mai 1809, occupe Schönbrunn, retourne à Essling le 4 juillet 1809, se bat à Wagram le 6 juillet 1809, visite avec l'Empereur le champ de bataille, où les morts ne sont pas encore ensevelis le 18 juillet 1809. Prrudot s'avance jusqu'à Presbourg (Bratislava), repart pour la France le 14 octobre 1809 et arrive le 29 novembre 1809 dans la capitale, pour repartir le 11 décembre 1809 pour l'Espagne, passe par Vioria, séjourne à Santo-Domingo-de-la-Riotiron (à l'Est de Burgos), passe à Villafranca-Montes-de-Oca, Castrogeriz, Santander, puis de nouveau Castrogeriz (25 km au sud de Burgos), et Lerma, contamment en lutte contre des résistants espagnols (qu'il appelle les brigands). Le 11 novembre 1810, de retour de Burgos avec un chargement d'étoffes, il est attaqué entre Cogollos et Madrigalejo sur le Rio-Cubillo, dont il ne réchappe qu'avec peine (28 tués, 32 blessés, 27 chevaux tués et 18 de blessés). Il participe à une mission de trois semaines passant par Covarrubias, Soria, El-Burgo-de-Osma, Aranda. En janvier 1811, il rejoint son régiment à Castrogeriz. Séjourne à Valladolid en mars-avril 1811, de nouveau à Medina-del-Rioseco, il est de nouveau de l'expédition contre le Portugal, passe à Cindad-Rodrigo (ouest de Salamanque), à la poursuite des Anglais jusqu'à Almeida (portugal). De retour à Medina, il est de service auprès du maréchal Bessières, gouverneur de Valladolid, participe à la poursuite du corps espagnol jusqu'à Puebla, campe à Astorga (ouest de Léon), entre en Galice, rencontre l'ennemi au haut des montagnes de Porto-Ferrijo, s'avance jusqu'à Villafranca-del-Bierzo (ouest de Ponferrada). De nouveau Benaventi, Zancora, Ciudad-Rodrigo, bloqué par les Anglais qui sont repoussés. Prudot a un cheval tué sous lui, il est dégagé in extrémis ; Salamlanque, où il est cantonné dans une église avec les chevaux ; Medina-del-Rioseco, en passant par Toro, sur le Duero où la troupe arrive fatiguée, abandonnée de la plupart des chefs de valeur rappelés en France. On y pend un brigand devant la porte de sa mère. Le 27 janvier 1812, arrive l'ordre de départ par Palencia vers Santo-Domingo en Rioja (de la Calzade), puis Pampelune par Vitoria, de nouveau Santo-Domingo, la route de Tudella étant bloquée par les Espagnols, Vitoria, Bayonne, Dax et Paris.
La campagne de Russie se prépare.
Prudot est au service de l'Empereur, à Saint-Cloud, l'accompagne à la chasse à Bondy, Rambouillet, Saint-Germain. Le 11 mai 1812, il quitte Paris pour la Russie, passe le Rhin à Mayence, Hanau, Leipzig, Wittenberg (sur l'Elbe), Berlin, Kustrin (sur l'Oder), Marienwerden, Koenigsberg, Kowno (sur le Niemen), Wilna, Vitebsk, Moscou....
....Nous ne savons rien de son retour.
Après la chute de l'Empire, il est licencié, en demi-solde à la date du 21 novembre 1815, en résidence à Mailly-le-Château (Yonne)
Il est réintégré comme sous-lieutenant aux Chasseurs du Gard, 30 décembre 1817.
Lieutenant à la compagnie de gendarmerie de l'Oise, puis, à la compagnie de gendarmerie de la Nièvre.
Mis à la retraite le 8 septembre 1840.