CapitaineCOIGNET
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| Sujet: SURCOUF (Robert) - Baron de l'Empire - Marin-Corsaire Lun 19 Mai - 14:25 | |
| Fiche présentée par M .Jean-Pierre BIBET – APN SURCOUF ( Robert) ( 1773 – 1827)» Allias « Gros Robert » ; « L’Ogre du Bengale » ; où « Le Tigre des 7 mers »Baron de l'EmpireMarin Corsaire Capitaine de corsaire Armateur Membre de la Légion d’honneurRéglement d'armoiries :« D'argent au chevron de sable, chargé de trois coquilles d'or, au chef de sable chargé d'un lion passant d'or.»
Né le dimanche 12 décembre 1771, à Saint-Malo (Ïle-et-Vilaine) Fils du légitime mariage de Charles-Joseph-Ange Surcouf, sieur de Boigris, et de Jeanne-Rose-Julienne Truchot. de la Chesnaie Nicolas-Auguste Surcouf (1770-1848), son frère, sera son commandant en second avant qu’il commande l’Adèle. Marié à Saint-Malo le 28 mai 1801, à Marie-Catherine Blaize de Maisonneuve qui lui donnera sept enfants. - Caroline Marie Surcouf (1802-1852) - Eléonore Surcouf (1804-1839) - Auguste, baron Surcouf (1806-1867) - Edouard Surcouf (1810-1823) - Robert Victor Surcouf (1812-1813) - Marie Pauline Surcouf (1814-1860) - Adolphe Eugène Surcouf (1816-1878) Décédé le dimanche 8 juillet 1827, en son manoir de Riancourt à Saint-Servan-sur-Mer, rattaché aujourd’hui à Saint-Malo. Inhumé dans le cimetière Rocabey, à Saint-Malo.
La sépulture existe encore de nos jours.
Robert Surcouf dont sa famille le destinait à la prêtrise, fut un très grand marin, un des meilleurs de son époque, et surtout un intrépide corsaire,, un adversaire redoutable, dont la tête fut mise à prix.. Intenable à tous niveaux, Surcouf effraya l’Angleterre et ébranla sérieusement son commerce maritime, durant les guerres de la Révolution, du Consulat et de l’Empire, tandis que Napoléon et la France l’acclamait en héros. Surcouf est considéré comme l'un des meilleurs marins que la France n’ait jamais eus. (47 bâtiments battants pavillons anglais, portugais ou alliés furent capturés.)
C'était un bon bougre, d'humeur joyeuse, brusque, ayant un langage franc et direct,. Haut de cinq pieds six pouces, il était vigoureusement charpenté, les yeux un peu fauves, petits et brillants, nez aplati et lèvres minces, le visage couvert de taches de rousseur..
Etat des services :
1788. Mousse d’équipage volontaire embarqué sur l’Aurore.
1789 à 1791 : Surcouf s’emploie au trafic d’esclaves noirs, le long des côtes d’Afrique.
1791. Il est lieutenant à l’île de France, mais la marine de guerre ne lui plaît pas ; les succès du corsaire Le Même le tentent. Il obtient un commandement ; en vérité, sans lettre de course, comme « marchand armé » avec interdiction d’attaquer les croiseurs ennemis, mais non de se défendre d’eux. Bien vite le mot est tourné.
1792 : Capitaine en second embarqué sur la Cybèle.
1795 : Surcouf prend le commandement de la goélette l’Emilie composée de 30 hommes d’équipage et de 2 canons avec lequel il s’empare de 4 bâtiments anglais, dont le Triton, (29 janvier 1796), jaugeant 1200 tonneaux, armé par la compagnie des Indes, doté d’une batterie de 26 canons et 150 hommes d’équipage.Il employa pour la première fois une ruse de guerre, ses hommes étant cachés sur le pont., Surcouf semblant être seul, l’Anglais se rapprocha du corsaire, suffisamment près de l’Emilie, où les grappins sont lancés sur le pont adverse. Soudain les hommes bondirent en un instant et fit un carnage au moyen de la mousqueterie. L’abordage fut terrible et ramena sa prise à l’île de France (Maurice)
1798 : Armé d’un nouveau navire, la Clarisse, équipée de 18 canons et composé de 105 hommes d’équipage, il quitte Nantes en août 1798 en compagnie de son frère Nicolas, officier en second, et prend le cap pour l’océan Indien, l’île de France et Sumatra.. Durant la traversée il s’empare de quatre bricks, dont deux, battant pavillon portugais et les deux autres sous l’enseigne anglaise, avant d’arriver en décembre de la même année à l’île de France, aujourd’hui île Maurice.
11 novembre 1798 : L’Auspicious, bâtiment de la compagnie des Indes est abordé, sans quartier, par Surcouf. Il s’empare ainsi d’une riche cargaison qu’il destinera à l’île de France ; mais bientôt, il est poursuivit par un autre navire anglais ; la Sibylle, vaisseau de guerre, armé de 56 canons et comprenant plus de 600 hommes d’équipage. Surcouf donne l’ordre de jeter à la mer, outre huit de ses canons, mais tout ce qui semble ralentir son navire et réussit à distancer son adversaire.
Rentré en Franc en 1799, il prend le commandement de la Confiance, (364 tonneaux), armée de 18 canons et possédant 150 hommes d’équipage. Il appareille au printemps 1800, mettant le cap sur l’océan Indien, dans lequel il capture encore neuf navires battants pavillon anglais.
1800 – Le 31 du mois d’Août – Une chanson immortalisa cet audacieux fait d’armes.
Se trouvant dans le golf du Bengale, le 7 octobre 1800, la Confiance est reconnue par le Kent, vaisseau de commerce de la compagnie des Indes, équipé de 40 canons, ayant à son bord 400 hommes d’équipage et une troupe d’élite de 200 hommes armés.Les deux adversaires se mettent en bataille. Avec intrépidité, habilité, et par ses manœuvres hardies, Surcouf, passe à l’abordage, et s’empare après un corps à corps acharné du bâtiment ennemi, tuant ou mettant hors de combat 70 Anglais.
La Constance.
Le "Kent" fut ramené à Port-Louis et tous les biens y furent vendus.
Revenu en France, en 1801, Surcouf restera six ans à Saint-Malo. Durant son séjour à Saint-Malo, le Premier Consul ne pouvant laisser un si grand marin en non-activité, s’était déplacé en personne pour lui proposer, en 1803, une commission de capitaine de vaisseau et le commandement d'une escadre. Bien que séduit par cette offre, Surcouf refuse pourtant cette récompense, parce qu'on ne lui accorde pas l'indépendance de manoeuvre totale qu'il réclame. Cependant, il expose un fervent plaidoyer devant le futur empereur en faveur de la course, arme bien plus efficace qu'une flotte armée dans la guerre contre l'Angleterre qui, selon lui, doit être économique. En 1805, Napoléon l'ayant écouté avec grand intérêt, optera finalement pour la solution du blocus continental.
« - Monsieur Surcouf, dit Napoléon, vous connaissez mieux que personne l’état de la guerre maritime. Quel est votre avis ? »
« - Vous me demandez là, général, une chose bien grave, répondit Surcouf, mais le Liyod me fournit la manière dont je dois juger : l’Angleterre, de 1793 à 1797, a perdu dix-huit cent navires de plus que nous. J’en conclu, puisque nos flottes ont subi des désastres, que ce sont les corsaires qui ont fait cette différence en faveur de notre nation. Depuis six ans le chiffre des prises anglaises a suivi les proportions précédentes, celui des nôtres a triplé. Calculez maintenant ce que la course a coûté à l’Angleterre, et vous verrez que vos corsaires ont vengé la défaite d’Aboukir.»
Napoléon devenu sérieux et pensif, écoutait attentivement Robert Surcouf, en se frottant le menton, par un geste qui lui était familier.Un court silence s’établit entre les deux interlocuteurs. Le premier consul le rompit, et d’une voix brève :
« Hé bien ! Quelle conclusion tirez-vous de ces fait ? »
« - Si j’avais l’honneur d’être comme vous, à la tête du gouvernement de la France, reprit hardiment Surcouf, je laisserais tous mes vaisseaux de ligne dans les ports, je ne livrerais jamais de combats aux flottes et aux escadres britanniques, mais je lancerais sur toutes les mers une multitude de frégates et de bâtiments légers, qui auraient bientôt anéanti le commerce de l’Angleterre et la mettrait à notre discrétion. L’Angleterre ne peut vivre que par son commerce, c’est par là seulement que l’on peut l’atteindre. »
Napoléon pencha sur sa poitrine sa tête intelligente. Il réfléchit à ces paroles qui bouleversaient toutes les doctrines admises par les amiraux de l’époque, et peut-être à ce moment pensa-t-il, à la fois à son projet de Boulogne et au blocus continental, destiné à porter un coup décisif au commerce anglais.
« - Ce que vous me dites, Monsieur, est bien grave ; cependant, vous devez avoir raison, car les chiffres sont là, à l’appui de votre thèse, mais je ne puis, pour l’honneur même de la France, anéantir sa marine militaire. Continuez vous et vos amis, à servir dignement la patrie comme vous l’avez fait jusqu’ici, et vous atteindrez le but que vous vous proposez, et qui est celui auquel doit aspirer tout vrai Français. »
De 1807 à 1809 : Surcouf reprend la mer, à bord du Revenant, puis du Lafayette, enfin reviendra en France,
Ces biens seront saisis par Decean avec lequel il sera toujours en conflit. L’empereur le dédommagera en 1810. Il financera lui-même, au cours de la période impériale, la construction et l’armement de huit navires corsaires légers dont le Renard sera sa dernière œuvre, lancé en 1812..
A la chute de l’Empire, il devint le plus riche armateur de France, en effectuant de grandes opérations commerciales et maritimes En 1813, la fortune de Surcouf était estimée à plus de 3 millions de francs..
Autres fonctions : Nommé colonel de la garde nationale de Saint-Malo, en janvier 1814.
Récompenses : En considération des services rendus à la nation, le Directoire lui accorda la valeur de ses prises, dont le montant du butin était estimé à l’époque à 1.700.000 francs.
Décorations : Membre (chevalier) de la Légion d’honneur par décret impérial du 26 prairial an XII (14 juin 1804)
Titre : Baron de l’Empire, en 1810
Mention : Sa statue sur les remparts de la cité corsaire de Saint-Malo, désigne : bras levé ; la direction de l'ennemi. - L'Angleterre !!! | |
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