Fiche présentée par M. Jean-Pierre BIBET – APN
Sources : Archives nationales – Dossier de la Légion d’honneur côte : LH/1376/26
Service Historique de l’Armée de Terre – Fort de Vincennes.
Dossier de l’intéressé côte 8 Yd 1 571
Dessin d'armes : Jean-Pierre BIBET, d'après le Dictionnaire Armorial du Premier Empire (A? Révérend)
JOUAN (Jacques-Casimir)
(1767 – 1847)
Chevalier de l’Empire
Volontaire de 1791
2e bataillon de la Manche
Général de brigade
Maréchal de camp
Commandeur de la Légion d’honneur
Règlement d’armoiries :
« D’or au cheval arrêté de sable, surmonté d’une gerbe de blé de sinople, à la champagne de gueules chargée d’une croix de la Légion d’honneur d’argent. (ou du signe des chevaliers légionnaires) »Né le 4 mars 1767, à Saint-Christophe-du-Focq (avant 1793) aujourd’hui Saint-Christophe-du-Foc (depuis 1801), à 15 Km de Cherbourg (Manche)
Fils du légitime mariage de Jacques François Jouan, et de Suzanne Lechevalier.
Epoux de Marie-Anne Marty qui lui donnera un fils : - Henri Jouan, officier de marine,
(A bord de La Belle-Poule, en compagnie du prince de Joinville, il effectuera le voyage à Sainte-Hélène, afin de ramener les cendres de Napoléon en France.)
Décédé le 7 mars 1847, dans sa propriété de La Housseraie, à Tréauville (Manche).
La sépulture existe encore de nos jours.
Etat des services :Enrôlé volontaire dans le 2e bataillon de volontaires de la Manche, 25 octobre 1791.
Lieutenant de grenadiers, 25 octobre 1791.
Capitaine, 7 novembre 1793.
Passé dans la demi-brigade formée avec le bataillon du département de l’Allier, par suite d’amalgame, 5 janvier 1794.
Passé ensuite dans la 27e demi-brigade, par résultat d’un second embrigadement, 22 septembre 1796.
Chef de bataillon, 20 avril 1807, employé dans la division des grenadiers réunis sous les ordres du maréchal Oudinot, jusqu’à la dissolution de ce corps en 1809.
Placé à la suite du 39e régiment d’infanterie de ligne, depuis le 29 janvier 1808 jusqu’au 22 février 1809.
Passé au 96e régiment d’infanterie de ligne, 22 février 1809.
Entré dans la Garde impériale, 20 août 1810, commandant les gardes nationales de la Garde.
Major du 7e régiment de voltigeurs de la Garde impériale, sous les ordres du colonel Couloumi. 29 mars 1813.
Colonel, 26 mai 1813, commandant le 1er régiment de voltigeurs de la Garde impériale, en remplacement du général Jamin, promu général de brigade.
Général de brigade, 1er octobre 1813.
Suite à la perte de son bras, le général Jouan fut obligé de quitter l’armée active, en 1813.
Commandant du département du Léman et de la brigade de Genève, 18 décembre 1813.
Chargé de l’approvisionnement et de la défense des places fortes des Hautes-Alpes, par arrêté du sénateur comte de Saint-Vallier, commissaire extraordinaire du gouvernement, en date du 21 janvier 1814 ; mais cet ordre lui étant parvenu tardivement à Nancy, où il se trouvait alors, il ne put arriver au poste qu’on lui avait assigné avant les ennemis qui avaient traversé la Suisse pour s’y rendre.
Maréchal de camp, commandant du département de la Drôme (7e division militaire), par ordre du 18 mai 1814 et il conserva cet emploi jusqu’au 28 juillet 1814.
Mis en demi-solde de non-activité, 1er septembre 1814.
Remis en activité durant les Cent-Jours, par ordre des 15 et 25 avril 1815, en qualité de commandant du département de l’Ardèche, du 4 mai 1815 jusqu’au 9 août 1815, époque à laquelle il fut remis en demi-solde de non-activité.
Admis à la retraite comme amputé, 1er juillet 1818.
Rappelé en activité après la Révolution de 1830.
Commandant de la place de Cherbourg du 6 août 1830 au 22 mars 1831.
Placé dans le cadre de la 2e section de réserve de l’état-major général, 22 mars 1831.
Admis définitivement en retraite, 5 avril 1832.Campagnes et actions d’éclat :1792 et 1793 : Aux armées du Rhin, de la Moselle et du Nord.
1794 et 1795 : Aux armées de l’Ouest et des Côtes de l’Océan.
1796 : Embarqué sur mer, 15 décembre 1796, sur la frégate «
La Félicité », faisant partie de l’expédition contre l’Irlande.
1799, 1800 et 1801 : A l’armée de l’Intérieur de la France.
1802 : En Helvétie.
1803 : A l’armée de l’Intérieur.
1804 et 1805 : A l’armée du Nord.
1806 : En Prusse.
1807 : En Pologne.
1808 et 1809 : A la grande armée d’Allemagne.
1810 et 1811 : A l’armée d’Espagne.
1812 et 1813 : A la grande armée d’Allemagne.
Il s’était trouvé à de nombreux combats et batailles, et notamment à ceux de Valmy, du Mont-Pellingen, d’Hombourg, de Deux-Ponts, de Lanshutt, de Lannoy, de Tourcoing, de Lens, de Templeuve, de Roubaix,etc. ; etc. ; à la conquête de la Hollande, du blocus d’Ulm, aux batailles d’Hohenlinden, d’Iéna et d’Ostrolenka ; au siège de Dantzig, au combat d’Holsberg ; aux batailles de Friedland, d’Eckmühl, de Ratisbonne, d’Essling, de Wagram, de Bautzen et de Dresde. Il s’était également fait remarquer dans plusieurs combats livrés en Espagne, et particulièrement à celui d’Aranda-de-Duero.
Blessures :- Reçoit un éclat d’obus à la hanche gauche, à la bataille de Valmy, 20 septembre 1792.
- Blessé d’un coup de feu à la tête, en Bavière, en 1800.
- Atteint d’une balle au bras gauche, à la bataille d’Iéna, 14 octobre 1806.
- Blessé d’un coup de mitraille à l’extrémité supérieure de la cuisse gauche, à la bataille de Wagram, où il eut trois chevaux tués sous lui, 6 juillet 1809.
- A eu le bras droit emporté par un boulet de canon, à la bataille de Dresde, 26 août 1813, après avoir franchi et forcé le passage de la porte de Plauen, à la tête de l’arrière-garde de la division Dumoustier.
Titre :Chevalier de l’Empire par lettres patentes du 18 août 1810.
Décorations :- Membre (Chevalier) de la Légion d’honneur par décret du 25 prairial an XII (14 juin 1804)
- Officier de la Légion d’honneur par décret impérial du 6 avril 1813.
- Commandeur de la Légion d’honneur par décret du 25 mai 1837.
- Chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis par ordonnance du 7 septembre 1814.
Mentions :A la bataille d’Iéna, 14 octobre 1806, le général Jouan, qui n’était encore alors que capitaine, ayant eu, momentanément, au commencement de l’action, le commandement du bataillon de grenadiers de l’avant-garde du 5e corps d’armée, se trouvait placé avec ce bataillon en avant du plateau où l’armée se formait. La position était difficile : il fallut essuyer de la part de l’ennemi une canonnade soutenue et les charges de deux escadrons de cavalerie. Jouan repoussa l’ennemi, et conserva sa position jusqu’à l’arrivée du 7e corps. Il reçut sur le terrain même les félicitations du major-général de la Grande Armée (Berthier).Autres fonctions :Maire de la commune de Tréauville (Manche) de 1841 à 1847.