L’Empereur récompensait largement le sang qui coulait sur les champs de bataille. Si les officiers étaient des gens fortunés, les officiers supérieurs l’étaient davantage. Les soldes annuelles étaient importantes :
Général de brigade 10 000 frs.
Général de division 15 000 frs.
Maréchal 40 000 frs.
A ces sommes, il est nécessaire d’ajouter les indemnités : logement, chevaux, fourrage …
2500 frs. Par an pour un général de brigade.
3750 frs. Par an pour un général de division.
Napoléon a distribué entre ses généraux 16 071 871 francs de rentes, constituant ainsi 1261 dotations en faveur de 824 personnes. Si nous retranchons 37 dotations accordées à 27 généraux étrangers, il reste 1224 dotations pour 798 généraux.
Ces dotations se répartissent de la manière suivante :
Montant de chaque dotation Nb Observations
800 000 frs de rente 1 Ney
300 000 2 Berthier, Davout
Entre 3 et 200 000 inclus 5
Entre 2 et 100 000 inclus 16
Entre 100 et 50 000 inclus 38
Entre 50 000 et 30 000 exclus 21
De 30 000 et 25 000 exclus 50
DE 25 000 à 20 000 exclus 58
20 000 49
De 19 999 à 10 000 exclus 33
10 000 169
De 8 000 et 4 000 exclus 45
4 000 462
De 3 999 à 2 00 inclus 237
1 600 1
1 000 18
5000 56
L’élite des officiers supérieurs avait des revenus vertigineux. Beaucoup d’entre eux touchaient simultanément plusieurs dotations.
Berthier avait 8 dotations
Clarke 7 dotations
Caulaincourt 6
Davout 6
Ney 5
Berthier touchait 1 254 945 francs par an
Ney 1 028 973 francs par an
Davout 910 000 francs par an
Masséna 683 375 francs par an
Afin d ‘évaluer ces sommes, il suffit de signaler que le bénéfice annuel de toutes les entreprises appartenant à l’industriel le plus fortuné de l’époque, Oberkampf, s’élevait à environ 1 500 000 francs. Etant donné qu’ Oberkampf réinvestissait une bonne partie de cette somme dans l’élargissement de sa production, son propre revenu ne dépassait en tous cas pas les rentes de Berthier, Ney ou Davout. L’épée valut aux maréchaux un revenu supérieur à celui d’un géant de l’industrie.