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 DARNAUD (Jacques) - Baron - Lieutenant-Général

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CapitaineCOIGNET

CapitaineCOIGNET


Nombre de messages : 1455
Localisation : Vierzon (CHER)
Date d'inscription : 29/10/2007

DARNAUD (Jacques) - Baron - Lieutenant-Général Empty
MessageSujet: DARNAUD (Jacques) - Baron - Lieutenant-Général   DARNAUD (Jacques) - Baron - Lieutenant-Général Icon_minitimeMar 6 Oct - 22:47

Fiche présentée par M. Jean-Pierre BNIBET - APN
Sources : Dictionnaire Biographique et Historique des Généraux et Amiraux Français - Tome 1.
Archives nationales (CARAN) - Dossier der la Légion d'honneur : LH/66/28


DARNAUD (Jacques)
(1758 - 1830)

BARON DE L'EMPIRE
Lieutenant-général
Grand-Officier de la Légion d'honneur

Règlement d'armoiries:

"Ecartelé : 1) d'or à cinq chevrons d'azur surmontés de deux étoiles de gueules - 2) de gueules à l'épée haute d'argent -3) de gueules à trois tours d'or, crénelées d'argent, ouvertes du champ, celle du milieu chargée d'une épée haute d'argent -4) d'azur coupé d'une rivière d'argent d'où sort un soleil levant d'or."

DARNAUD (Jacques) - Baron - Lieutenant-Général Darnau10


Né le 8 janvier 1758 à Bricy-le-Boulay (Loiret)
Père d'un fils unique : Jacques-Marie-Auguste D'Arnaud, propriétaire, demeurant 11 rue Thérèse, à Paris (Seine)
Décédé le 3 mars 1830, à Paris (Seine)

Etat des services connus:
Entré au service comme soldat, 10 août 1777, à l'âge de 19 ans, dans le régiment d'Anjou (36e régiment d'infanterie)
Caporal, 21 mai 1782.
Sergent, 1er août 1783.
Sergent-major, 17 septembre 1787.
Sous-lieutenant, 15 septembre 1791.
Lieutenant, 25 août 1792.
Mis en état d'arrestation 11 août 1793, au camp de Roth, près de Weissembourg, par ordre des représentants du peuple Ruamps, Lacoste, Dujardin, Milhau et Boyer, pour être conduit devant le Comité de salut public, comme soupçonné de royalisme, il fut réclamé, au nom de tout le corps, par l'adjudant-major Bernadotte et fut immédiatement remis en liberté.
Capitaine, 13 août 1793.
Adjoint aux adjudants-généraux, en 1793.
Chef de brigade de la 72e demi-brigade de bataille, 26 avril 1795.
Chef de brigade de la 30e demi-brigade de bataille, 19 février 1796 dans laquelle avait été incorporé le 2" bataillon du 36e régiment.
Général de brigade par arrêté du Directoire exécutif du 12 thermidor an VII (30 juillet 1799)
Commandant de la place de Gênes, en l'an VIII, toujours en état de blocus, et passa dans la division deLigurie, 23 germinal an IX.
Mis en disponibilité, 1er fructidor an X.
Rentré en France, il ne tarda pas à être employé, et le premier Consul lui confia le commandement du département de la Corrèze (20e division militaire) par arrêté du 1er vendémiaire an XI, fonctions qu'il exercera jusqu'au 4 brumaire an XII.
Passé dans la 14e demi-brigade militaire pour y commander le département de l'Orne, 5 brumaire an XII.
Affecté a la 14e division militaire (Caen), en 1810.
Commandant provisoire de la 14e division militaire, en l'absence du général Grandjean, 13 mai 1811.
Gouverneur de l'Hôtel des Invalides, 22 juin 1811.

Lieutenant-général honoraire, 6 septembre 1814.
Nommé titulaire de ce grade, en conservant le commandement de l'hôtel des Invalides, 1er juillet 1815.
Admis à la retraite le 10 octobre 1820 et placé dans la section de réserve, le général Darnaud a terminé sa carrière le 3 mars 1830.


Campagnes et actions d'éclat:
1792 : Employé à l'armée du Rhin.
Il assista à la prise de vive force de Spire, 30 septembre 1792, et concourut à arrêter et à rallier une colonne de troupes qui, saisies d'une terreur panique, avaient pris la fuite. Il se trouva encore à la prise de Mayence le 21 octobre 1792, à celle de Francfort-sur-le-Main, 23 octobre 1792, et à la retraite de l'armée sur Landau et sur Weissembourg au mois de mars 1793.
1793 : Employé à l'armée du Nord.
Il combattit constamment aux avant-postes, se fit remarquer par sa bravoure, et par sa présence d'esprit sauva, devant Cassel, deux bataillons français exposés à être pris ou détruits. Le 9 septembre 1793, à Hondschoote, chargé du commandement du 1er bataillon, il s'empara d'une redoute armée de 9 pièces de canon et y fit 500 Anglais prisonniers qui, d'après le terrible décret de la Convention nationale, devaient être mis à mort sur-le-champ.
Il combattit à l'attaque des villages de Saint-Vaast et de Saint-Aubert, le 9 germinal an II, et y affronta les plus grands dangers en ralliant la colonne de gauche de la division de Cambrai, que la cavalerie et l'artillerie ennemies, supérieures en force, avaient presque entièrement culbutée.
1794 - An III: Employé à l'armée de Sambre-et-Meuse.
Il déploya une grande énergie dans la défense de Longwy, dont le commandement lui avait été confié par le général en chef Jourdan.
À l'affaire de Lintz, il mit en fuite quelques troupes autrichiennes et les poursuivit vivement à la tête de 60 hommes d'infanterie, 25 dragons et deux pièces d'artillerie légère; mais ayant aperçu une très-forte colonne de cavalerie qui s'apprêtait à fondre sur lui, il prit position, fit jurer à sa troupe de mourir jusqu'au dernier plutôt que de se rendre Après avoir servi quelque temps au blocus d'Ehrenbreitstein, il reçut l'ordre de se porter sur Neuwied et d'y protéger la retraite de l'armée de Jourdan qui se disposait à repasser le Rhin.
Avec deux bataillons de la 30e demi-brigade, une compagnie d'artillerie légère et un régiment de chasseurs à cheval, il soutint les efforts d'un corps considérable de cavalerie qui, appuyé par une nombreuse artillerie, essaya vainement de l'entamer. Il résista pendant toute une journée et ne se décida à franchir le fleuve que lorsqu'il vit les derniers bataillons français en sûreté.
A la prise de Francfort, Darnaud commanda cette ville. Deux ans auparavant une garnison française avait été égorgée dans cette ville; sous prétexte de venger l'assassinat de leurs compagnons d'armes, des malveillants excitaient les troupes françaises à l'incendie et au pillage. Déjà des symptômes alarmants se manifestaient dans la garnison, et sans Darnaud, qui fut obligé de lutter corps à corps avec des soldats mutinés de la 48e demi-brigade de ligne, la ville eût subi le sort le plus affreux. Son courage et son dévouement, secondés de l'appui des soldats de sa demi-brigade, qui lui étaient entièrement dévoués, suffirent pour apaiser ce commencement d'insurrection.
Il servit au blocus de la place de Mayence, devant laquelle il arriva le 18 germinal an IV. Dans une sortie que fit la garnison ennemie, avec des forces infiniment supérieures, 3 fructidor an IV, Darnaud, à la tête de la 30e demi-brigade, défendit la position entre le Main et le Rhin, et eut la mâchoire inférieure fracassée par un éclat d'obus.
S'étant rendu à Francfort pour y soigner sa blessure, il y reçut de la part des habitants de nombreuses marques d'intérêt et d'affection, qui le récompensèrent dignement des soins qu'il avait pris pour préserver de tout malheur leurs personnes et leurs propriétés.
An IV à an VIII: Employé à l'armée d'Italie.
Il y commanda sa demi-brigade avec un grand succès. A Civita Castellana, 15 frimaire an VII, et le même jour à l'affaire de Falavi, il défit complètement les Napolitains, culbuta une division avec un seul bataillon, mit l'ennemi en déroute et lui prit 20 pièces de canon et 30 caissons. A l'affaire d'Atricoli, 10 nivôse an VII, à la tête de sept compagnies, il donna l'impulsion aux troupes dont il faisait partie, et détermina par son exemple et sa conduite les avantages de cette journée.
Au combat et à la prise de Modène, 24 prairial an VII, Darnaud se comporta avec le sang-froid, la valeur et les talents militaires qui le distinguaient depuis longtemps, et la 3e demi-brigade mérita les plus grands éloges. À la bataille de Trébia, il traversa la rivière à la tête de sa brigade, formée en colonne serrée et l'arme au bras, sous un feu terrible d'artillerie. C'est à la suite de cette affaire, qu'il fut nommé général de brigade.
A la bataille de Novi, 28 Thermidor an VII, il avait obtenu les succès les plus complets sur les Russes, qu'il avait mis en pleine déroute, lorsque le mouvement rétrograde des autres troupes de l'armée le força d'abandonner ces avantages.
A l'affaire de Bosco, 2 brumaire an VIII, le général Darnaud détermina le succès de la journée. Avec l'infanterie seulement, il combattit un ennemi bien supérieur en nombre et qui avait de la cavalerie et de l'artillerie formidables.
A l'affaire de Rivalta, 134 brumaire an VIII, il commandait une colonne d'infanterie qui fut entourée par l'ennemi.
Il défendit le front de Novi, 18 brumaire an VIII pendant trois heures contre les attaques réitérées d'un corps très nombreux de troupes autrichiennes; mais, obligé d'abandonner cette position, que l'insuffisance de ses forces ne lui permettait pas de garder plus longtemps, il se retira dans les montagnes voisines, espérant y attirer l'ennemi; cette tentative eut un plein succès.
Attaqué le 23 frimaire an VIII par des forces autrichiennes et russes très supérieures, il fut obligé de quitter la ligne de Monte-Cornua. Ses troupes plièrent en désordre et s'enfuirent à travers les montagnes jusqu'à Nervi où il devint indispensable de s'arrêter et de s'opposer à l'ennemi, qui avait l'intention de s'emparer de ce débouché pour couper la retraite à une colonne qui se trouvait vers Recco et Sori, à quatre milles de distance.
C'est à ce trait d'une valeureuse audace que la colonne de Sori dut son salut, car elle ne pouvait éviter d'être faite prisonnière, les rues de Nervi ne permettant pas de former quatre hommes de front.
A l'affaire de la Castagna, 24 frimaire an VIII, le général Darnaud, avec ses troupes très peu nombreuses, renverse les colonnes de l'ennemi.
La 8e demi-brigade d'infanterie légère, postée sur la montagne de Rua, en avant de Recco, 13 germinal an VIII, fut obligée d'abandonner cette position et se retirait, vivement harcelée par un ennemi nombreux qui pénétra dans la ville de Recco.
A Montefaccio, 16 et le 17 germinal an VIII , il combattit avec succès un ennemi toujours plus nombreux que lui et parvint à conserver à l'armée des munitions et de l'artillerie qu'il avait reçu l'ordre d'abandonner.
Employé au blocus de Gênes par les Autrichiens et les Anglais, il se signala dans toutes les affaires qui eurent lieu pour la défense de cette place.
Il rompit la ligne de l'ennemi à Bisagno, 21 floréal an VIII, l'attaqua par derrière sur le Monte-Cornua; et seulement avec 400 hommes du 1er bataillon de la 2e demi-brigade d'infanterie de ligne, il battit complètement 4 000 Autrichiens, fiers de l'avantage qu'ils avaient obtenu le matin sur la colonne qui avait été chargée de les attaquer dé front.
A la tête de 2 000 hommes, 8 prairial an VIII, il prit d'assaut plusieurs redoutes, et il poursuivait ses rapides succès, lorsque, arrivé à travers la mitraille et les boulets, au pied d'un dernier retranchement qu'il se disposait à enlever.

Blessures:
- Machoire inférieure fracassée par un éclat d'obus au blocus de Mayence, 3 fructidor an IV.
- Blessé de trois coups de feu à l'affaire de la Castagna, 15 décembre 1799.
- Grièvement blessé à la jambe gauche d'un coup de feu qui nécessita l'amputation, 8 prairial an VIII.

Récompenses:
Le gouvernement ligurien lui remit un sabre d'honneur en reconnaissance de ses services et de sa conduite avant et pendant le blocus de Gênes, 3 floréal an IX.

Décorations:
- Membre (Chevalier) de la Légion d'honneur par décret du 20 frimaire an XII (11 décembre 1803)
- Commandant de la Légion d'honneur par décret du 26 prairial an XII (14 juin 1804)
- Grand-Officier de la Légion d'honneur par ordonnance du 24 août 1820.
- Chevalier de Saint-Louis par ordonnance du 27 juin 1814.
- Commandeur de l'ordre royal militaire de Saint-Louis, par ordonnance du 27 mars 1821.

Titres:
Baron militaire de l'Empire par décret impérial du 15 janvier 1809.

Dotations:
Bénéficiaire d'une rente annuelle de 4000 francs.

Autres fonctions:
Membre du Collège électoral du département de l'Orne.

Mention :
Gouverneur de l'Hôtel des Invalides, où sa sollicitude pour les hommes, comme lui mutilés au champ d'honneur, lui acquit de nouveaux droits à la reconnaissance nationale.
Lors de l'invasion des armées coalisées, en 1814, ce fut à ses soins et à sa fermeté que l'on dut la conservation d'une partie des plans en relief, en dépôt à l'Hôtel des Invalides, et dont les Prussiens voulaient s'emparer.

Son nom apparaît en 8e position en partant du haut dans la 8e colonne du pilier nord de l'arc de triomphe de l'Étoile, à Paris.
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