JOBERT Nicolas
né le 30 janvier 1763 à Chigny (Meuse)
mort le 8 janvier 1858 à Chigny
Dragon au 6ème régiment, le 14 avril 1791, il fit les campagnes de 1792 à l'an III à l'armée du Nord, tua de sa main un général prussien sur le pont d'Abouville, près de Lille et obtint sa première citation.
Quelques semaines plus tard,il reçoit sa première blessure,un coup de sabre à la main gauche.
Au cours d'une sortie près de Menin le 6 vendémiaire an II,il entreà cheval dans une redoute et y prit une pièce de canon et un obusier, eut un cheval tué sous lui, monta sur celui d'un dragon tué à ses côtés, et, à la suite d'une charge que fit le régiment, il tua un colonel hollandais.
Nommé brigadier le 22 ventôse suivant, il passa maréchal-des-logis le 26 ventôse an III. Employé à l'armée de Rhin-et-Moselle pendant les ans IV et V, il fut fait sous-lieutenant sur le champ de bataille, le 7 messidor an IV, pour s'être emparé d'une pièce de canon et en .avoir aussitôt tourné la charge contre l'ennemi. Trois jours après, il prit, lui deuxième, une pièce de canon attelée de 8 chevaux; le 17 du même mois, près de Rastadt, sous le feu des batteries ennemies, il mettait pied à terre et raccommodait le pont pour faciliter le passage à nos troupes; enfin, le 15 fructidor, il était blessé d'un coup de sabre à la main droite.
Blessé à Marengo, il sortit du corps, en attendant sa retraite, le 1er frimaire an IX, fut remis en activité le 21 du même mois avec le grade de lieutenant, tint garnison à Savigliano pendant les ans X et XI, reçut le brevet d'un sabre d'honneur le 25 brumaire an XI, et la décoration d'officier de la Légion-d'Honneur le 25 prairial an XII.
Attaché à cette époque à la réserve de cavalerie, il y servit en l'an XIII, combattit à la grande armée en Autriche, en Prusse et en Pologne, reçut un coup de sabre à travers le bras gauche, le 11 frimaire an XIV, à Austerlitz, s'empara le 28 octobre, au combat de Prenzlow, d'un étendard de la maison royale de Prusse, eut son sabre cassé dansles mains et fut mutilé dans cette action. Capitaine le 22, novembre suivant.
Jobert fut atteint d'un coup de baïonnette dans les reins, eut son cheval tué sous lui, le 3 février 1807. au combat de Bergfried, et reçut un coup de mitraille à la main droite à la bataille d'Eylau; à Friedland, il fut blessé d'un coup de sabre au bras gauche et eut encore son cheval tué sous lui. Resté en cantonnement dans les provinces prussiennes en 1808, il rejoignit la réserve de cavalerie de l'armée d'Espagne en 1809, fut nommé capitaine de 1ère classe le 16 septembre, et reçut un coup de feu qui lui traversa les deux cuisses et les testicules dans un combat qui eut lieu, le 12 novembre suivant contre les insurgés espagnols, à Esquivillas, près Sévico.
Aide-de-camp du général Valence le 10 janvier 1810, il fit les guerres de Portugal des années 1810,1811,1812 et partie de 1813, reçut un coup de feu au front, le 22 juillet 1812, en avant de Salamanque, et combattit au 5" corps de cavalerie de la grande armée pendant les campagnes de 1813 et de 1814 en Saxe et en France.
Maintenu en activité sous la première Restauration, il fit partie de la 5e division de réserve pendant les Cent-Jours, fut licencié le 28 novembre 1815, et fut admis à la retraite le 23 janvier 1816 après 24 ans de service,chargés de blessures et de gloire
Il rentre dans son village natal en mai 1816 après avoir risqué cent fois la mort sur les champs de bataille,son corps était couvert de cicatrices.
Il achète une maison, des terres à vignes et vit en propiétaire vigneron.
En 1852,le vieux capitaine est gratifié d'une montre en or et fait partie de la première promotion des médaillés de Ste Hélène en 1857.
Ses forces déclinent et il meurt le 8 janvier 1858,son enterrement est solennel,sur sa tombe les hommes du pays tirent une salve en l'honneur du héros défunt.
Il repose à l'ombre du clocher natal,une pyramide ornée de trophée d'armes marque sa tombe à l'entrée du cimetière de Chigny.
Une rue de la commune porte son nom en commémoration des faits d'armes de cet enfant du pays.
source: ch.Mullié , Histoire du Consulat et du Premier Empire