LOISON LOUIS-HENRIGénéral et comte d'Empire
Né le 16 mai 1771 à Damvillers (Meuse )
Mort le 30 décembre 1816 au château de Chokier près de Liège (Belgique)
Il s'enrôla dans le bataillon auxiliaire des colonies le 29 juin 1787, l'abandonna le 16 septembre suivant, y rentra le 25 janvier 1788, et obtint son congé le même jour, moyennant finances.
Il vivait paisiblement, au sein de sa famille, lorsque les dangers de la patrie appelèrent la jeunesse française sous les drapeaux de la liberté ; Loison voulut partager ces dangers, et ce fut comme sous-lieutenant qu'il partit, le 15 septembre 1791, dans un bataillon de volontaires du département de la Meuse, où il devint lieutenant en 1792.
Nommé quelques mois après capitaine de hussards dans la légion du Nord, sa bravoure lui mérita, au mois de mai 1793, d'être élevé au grade d'adjudant-général chef de brigade provisoire, qui lui fut conféré par le représentant du peuple en mission à l'armée du Nord.
Confirmé dans ce grade le 25 prairial an III, Loison reçut du Comité de salut public, le 9 fructidor, le brevet de général de brigade à l'armée de Rhin-et-Moselle.
La rapidité de son avancement avait été le prix de vrais talents militaires et d'une valeur brillante qui allait quelquefois jusqu'à la témérité. On a prétendu, néanmoins, qu'il n'avait ni désintéressement, ni humanité, ni élévation dans le caractère. Ses frères d'armes allèrent même jusqu'à avouer qu'il n'était pas uniquement avide de renommée. Nous serions tenté de croire que ce jugement n'est rien moins que sévère, en nous rappelant l'accusation qui pesa sur lui lors de la prise et de la dévastation de l'abbaye d'Orval, sur les frontières du grand duché de Luxembourg. Gravement compromis pour s'être livré à d'odieuses exactions, Loison allait être jugé par un tribunal disposé à sévir rigoureusement contre lui, quand un commissaire de la Convention parvint à le soustraire au péril qui le menaçait et le fit réintégrer dans ses fonctions.
Le 13 vendémiaire an IV, il commanda sons les ordres du général Bonaparte, et fut chargé de présider le conseil de guerre chargé de juger les chefs de l'insurrection.
En l'an VII, il servit sous Masséna en Suisse, et suivit en l'an VIII,le général Bonaparte en Italie.
Il se distingua aux combats de Cerezola, de Pozzolo, de Parona, de Color-gnoli : les services qu'il continua de rendre, principalement au passage de la Brenta, où il ouvrit à l'armée le chemin à de nouvelles victoires, confirmèrent sa réputation militaire.
Le 12 messidor an IX, il se retira dans ses foyers avec un traitement d'activité.
En l'an XII, le 19 frimaire, il fut créé membre de la Légion-d'Honneur, et devint, le 25 prairial suivant, grand officier de l'Ordre.
Il fit la campagne de l'an XIV en Allemagne et se signala de nouveau à Guntzbourg, à Elchingen, à Luetash, fit capituler 300 hommes qui défendaient ce poste fortifié, et s'empara de Scharnitz.
Après la bataille d'Austerlitz, le général Loison fut nommé grand aigle de la Légion-d'Honneur,pour la bravoure qu'il déploya dans cette mémorable bataille.
En 1808, il fit la campagne de Portugal sous Junot; en 1809, il commanda la 1ère division de l'armée de réserve d'Espagne, et reçut, en outre du titre de comte, une dotation de 25.000 francs de rente sur les domaines de Gilhorm et de Meinersen, situés en Hanovre.
Employé à la grande armée le 24 mai 1812, ce fut lui qui fut chargé, pendant la campagne de Russie, d'organiser, à Kœnigsberg, une division de 10.000 hommes, destinée à entrer en campagne au premier ordre.
L'Empereur adressa de vifs reproches à ce général, et ordonna qu'il fût mis aux arrêts pour n'avoir pas été à la tête de sa division, lorsqu'elle arriva à l'ennemi, en avant de Wilna, ce qui fut, d'après le témoignage de ce souverain, la cause de la perte des troupes qui la composaient.
Louis XVIII le nomma chevalier de Saint-Louis le 27 juillet et commandant de la 5e division le 5 août.
Le Comte Louis-Henri Loison, après avoir participé activement à l'épopée des cent jours et mis à la retraite, le 15 novembre 1815, espérait, vraisemblablement vivre, dans son château de Chokier, récemment acquis, une vie aristocratique. Il n'eut pas cette chance car, s'il avait traversé indemne, les vingt-cinq années de guerres révolutionnaires et impériales, à part un ridicule accident de chasse où, on dut l'amputer du bras gauche, les nombreux incidents survenus à l'Empereur et à ses favoris, minèrent son moral. L'inactivité, d'une part, son infirmité de l'autre altérèrent sa santé à un tel point, qu'il décéda, le 30 décembre 1816 alors, qu'il venait à peine d'avoir 45 ans. Décédé, inopinément, chez son Officier Payeur et ami, celui-ci en compagnie d'un autre ami, l'Avocat Emonts. Ce dernier alla déclarer son décès.
Peu après la mort du Général, sa dépouille mortelle fut inhumée au château de Chokier, depuis peu sa propriété. La famille lui fit ériger un monument créé par le Sculpteur-graveur Jean-Jacques Flatters.
A la vente du château, les restes du Général Loison furent réinhumés, le 10 avril 1867, au Père Lachaise. Il rejoignait ainsi, pour toujours, la 19e division (Ière ligne de la 27e division et 2e ligne de la 29e) itinéraire à suivre pour retrouver l'endroit où il repose. Ces divisions remplaceraient à jamais, les nombreuses divisions militaires que le Général eut l'honneur de commander pendant sa courte existence.
Son nom est inscrit sur l'arc de triomphe de l'Étoile, côté Ouest.
source:Charles Mullié et la biographie de Henri Jean-Pierre.