Forum des Amis du Patrimoine Napoléonien Association historique Premier et Second Empire (ouvert à tous les passionnés d'histoire napoléonienne) |
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| FOUCHE Joseph, duc d'Otrante.. | |
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Invité Invité
| Sujet: FOUCHE Joseph, duc d'Otrante.. Jeu 11 Fév - 17:09 | |
| Né le 21 mai 1756 au Pellerin, mort à Trieste le 26 décembre 1820.
Le jour de son enterrement le 28 décembre, des bourrasques de vents et de neige se déchainèrent, renversèrent le char funèbre et firent tomber à terre son cercueil. Fouché poussera l'ironie dont il était coutumier jusqu'à penser sans se tromper que "ma vie s'est terminée et mon ambition a été satisfaite puisque j'ai acquis parmi les Français une considération qui suivra mon nom et ma personne.
Joseph Fouché naît au Pellerin, petite commune à cinq lieues de Nantes.Issu d'une famille plutôt aisée qui, depuis un siècle, a donné des capitaines de marine marchande,faisant commerce entre Nantes et les Antilles pour acquérir un patrimoine constitué de domaines dans les environs nantais et de biens à St Domingue. Son père désirait qu'il fut marin comme lui,mais la santé lui manqua: maigre,trop grand pour des épaules trop étroites mais doué d'une intelligence peu commune, il sera tourné vers les études où il passera de la petite école au collège des oratoriens.Elève appliqué,soumis,il est vite destiné au professorat.Austérité,moralité,enseignement rigoureux,orienté vers un jansénisme modéré,figure du libéralisme avant la lettre, tels étaient les fondements de cette école, dirigée par les pères puis les confrères de l'Oratoire.Le séminaire de l'Oratoire inscrira d'ailleurs ce bon élève âgé de vingt deux ans, clerc tonsuré du diocèse de Nantes,le 11 novembre 1781 rue st Honoré à Paris.Joseph se montre très religieux,dévot même, jusqu'à être affublé du nom de "révérend père Fouché" légende qui aura cours et qui lui attribuera le rang de prêtre, ce qu'il ne sera jamais, mais que ses ennemis traiteront comme "prêtre défroqué". De 1782 à 1790, il va enseigner comme professeur à Niort,Saumur,Vendôme, Nantes,Juilly,Arras, en classe de lettres d'abord puis en classe de sciences.Professeur affable,heureux,entouré de sympathie de ses pairs comme de ses élèves.Il ne va pas tarder dans cette bonne ville d'Arras, cité révolutionnaire s'il en est,à faire la connaissance d'un certain Robespierre,qui deviendra son ami, siégeant comme avocat aux états provinciaux d'Artois.Maximilien Robespierre va entraîner son nouveau compagnon vers l'académie artésienne, où ils vont rencontrer une autre figure,un certain Lazare Carnot, futur chef révolutionnaire.A Juilly,il a pu aussi rencontrer un de ses confrères le "bon père Billaud" ou plutôt Billaud-Varenne, le régicide-révolutionnaire-terroriste effréné.Joseph Fouché va évoluer,désormais sous influence probable des idées nouvelles de ses compagnons.Probable,sinon comment expliquer qu'il devienne ensuite l'apôtre de la révolution intégrale,lui, le modéré,le girondin?..mais sait-on aussi que parmi les compagnies religieuses,celle de l'Oratoire se distingua de bonne heure dans le concert révolutionnaire,alors que le directoire de la congrégation,effrayé,fit défense à tous ses membres d'y adhérer.Sauf que les plus jeunes passèrent outre et en conséquence le collège fut apuré et les meneurs rayés des cadres.C'est ainsi que Fouché de "Rouzerolle" en retrait, va être appelé au collège de Nantes en classe de Physique.Cette ville de Nantes,la sienne,fière de son négoce forgé dans les colonies où les intérêts des riches négociants et armateurs primaient sur les idées révolutionnaires de la Montagne.Mais qui là comme ailleurs voyait se déliter et péricliter ses bonnes affaires.Fouché le modéré se fait agréger à la société des amis de la constitution,il en devient président le 7 févier 1791.A l'Oratoire il est nommé principal, avec mission de restaurer l'ordre troublé.Il va faire connaissance de sa future épouse, fille d'aucune beauté, mais "ornée de vertu" qu'il va entourer toute sa vie d'un véritable culte,en étant le plus moral des hommes, le plus modèle et fidèle mari, le meilleur père pour les nombreux enfants qu'elle va lui donner.Comme il sera fidèle à sa seconde épouse à la mort de la première.S'estimant dégagé de tous liens avec le collège, il donne sa démission et clos ainsi sa carrière de professeur.Il vient de réaliser sa première ambition en enlevant le siège de représentant à la convention nationale..une autre carrière vient de commencer... Difficile alors de retracer en quelques mots le parcours de cet homme à multiples facettes.Difficile de décrire le personnage tant il est ambigu,imprévisible,changeant,aux sentiments contraires où se mêlent fourberie et trahison,modération et intransigeance,calcul et fatuité, ironie et mensonge.Personnage d'une intelligence au dessus de la moyenne mise au service d'une ambition démesurée, seule constante que l'on puisse lui reconnaître avec aussi celle de bon époux et bon père de famille.Pensant et conscient qu'à chaque instant pourtant sa tête puisse tomber mais anticipant à chaque fois le fait qu'elle est bien en place et pour longtemps, prenant chaque péripétie avec détachement, toujours prêt à rebondir et tourner les choses en sa faveur. LE VOLTE FACE. Nantes, en 1792, est une ville que les excès démagogiques de la révolution n'ont pas encore atteints.La plupart de ses concitoyens, bourgeois petits ou grands, se prononceraient plutôt vers un statu-quo monarchique,sentiment partagé par Fouché.Mais il fallait pour autant que la Loire Inférieure soit représentée par un enfant du pays,et breton, bégayant dès l'enfance des idiomes des marins et de plus conservateur.Fouché Joseph était l'homme de la situation,et c'est ainsi qu'il monte à Paris,élu député,sur le même banc girondin à la convention que ses amis Condorcet et Daunou.Très peu actif sur les bancs de cette assemblée, il voit, hésitant, le rôle des montagnards s'affirmer aux dépends des girondins.Lorsque la représentation de la Loire est appelée à rendre son jugement au procès du roi Louis XVI, on voit un Fouché mal à l'aise montant à la tribune et prononçant d'une voix inaudible et du bout des lèvres la sentence sans appel "la mort" un seul et unique mot, rapporté par le Moniteur.Cette volte face aussi soudaine qu'inattendue sera suivie au lendemain du vote par une déclaration plus directe, imprimée par Fouché disant " les crimes du tyran ont frappé tous les yeux et rempli les cœurs d'indignation"
La parole est alors aux violents,dont Fouché,comme converti par miracle à l'esprit jacobin,qui déposera à la convention des projets qui visent à aggraver le sort des émigrés et attaquant les prêtres.Se sentant blâmé dans son département, il entend alors s'y faire envoyer pour "fermer les bouches par la terreur" Ce sera la première de ses missions, qui allait le rendre célèbre en lançant sur sa bonne ville de Nantes Carrier le sanguinaire, l'homme des noyades dont la Loire sera le témoin, ce que Lyon et ses sanglantes mitraillades, Nevers, Moulins vont connaître aussi, au paroxysme de la terreur qu'il serait trop long à décrire. Le modéré, l'homme affable, va devenir en toutes circonstances l'opportuniste, et comme toute girouette qui se respecte, il saura toujours se placer dans le sens du vent, là où est son intérêt. THERMIDOR la tête de Danton est tombée.Aux Jacobins Fouché est devenu populaire,élu président de la société opposé à son disciple Robespierre.Ce dernier le 18 floréal reprend l'offensive à la tribune et parle d'arrestation de Tallien,Bourdon,..et Fouché dont le Rôle souterrain va commencer.Calme et serein il attend son heure et lance à l'assaut ses amis tout en restant dans l'ombre, confiant.Il a vu Barras et Tallien,il leur a dit "c'est demain qu'il faut frapper" Les jacobins sont divisés, sur un sol miné par les discours et débats violents où chacun risque sa tête, où les accusations venant d'un camp et de l'autre vont se déchainer notamment pour ce qui concerne les mitraillades de Lyon de tristes mémoires.Fouché sent le vent du boulet, le vote de l'assemblée est sans appel: le citoyen Fouché est décrété d'arrestation.Fouché lance alors sa lettre d'accusation à la convention, d'accusé il devient accusateur et va frapper ainsi de stupeur les conventionnels qui prennent peur... Fouché reste libre, il demande même un congé pour couvrir sa retraite et va se faire oublier pendant quelques semaines attendant une réaction..qui va venir un 13 thermidor sous les traits d'un jeune général qui vient de mitrailler les royalistes, Buonaparte et ses canons sans le savoir venaient de sauver Fouché.La carrière de l'assemblée était close,celle de Fouché retournant à Nantes venaient réellement de commencer. A SUIVRE... |
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| Sujet: Re: FOUCHE Joseph, duc d'Otrante.. Jeu 11 Fév - 20:32 | |
| Année de misère. Le citoyen Fouché,enseveli dans l'oubli,a conservé en Barras son amitié.Ce qui lui vaut de fréquenter l'antichambre du nouveau membre du directoire, sollicitant une place qui lui permette de ne pas mourir de faim,pratiquement ruiné qu'il était depuis la perte des propriétés des Antilles.Esprit dangereux que ce nouvel exilé de Montmorency aux yeux de Barras comme de Carnot.On avait honte de l'employer mais on craignait aussi de ne pas le faire.Barras se laissa toucher par la détresse de son "ami",souffrant de plus de la perte de son dernier enfant.Barras va donc le placer avec Real aux subsistances militaires,la société de St Ouen, un palliatif qui ne va pas empêcher Fouché,en dehors des spéculations financières de recoller en cette année 1797 à la politique en approchant l'abbé Montesquiou, un proche de Louis XVIII, choqué de voir le régicide lui proposer ses services.Le même abbé qui en 1815 poussera le roi à la prendre comme ministre! |
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| Sujet: Re: FOUCHE Joseph, duc d'Otrante.. Jeu 11 Fév - 21:37 | |
| Ignorant ses activités parallèles,Barras fera mieux encore en proposant à Fouché une mission à la légation de Milan, dont le général Brune venait d'installer un gouvernement de démagogues exaltés, puis encore une mission à la Haye où il apprend que le directoire, par Barras et Sieyès, vient de le nommer ministre de la police générale.
Le ministre Fouché. Le Directoire vit ses dernières heures.Le 11 thermidor le nouveau ministre gagne l'hôtel de Juigné,quai Voltaire.L'homme est dans la place, ou le ver est dans le fruit,bien décidé à s'y ancrer.Premier acte, il lance une proclamation, sans en référer au directoire,déjà un acte d'indépendance: "j'ai pris l'engagement de rétablir la tranquillité intérieure" Au directoire qui souhaite calmer l'esprit jacobin, Fouché assimile aux émigrés ceux des députés qui en fructidor se sont opposés à la déportation.Position destinée plus à effrayer qu'à frapper, affirmant une admiration pour les patriotes sans en définir les termes.Le 26 fructidor il obtient du directoire la fermeture de la société jacobine dite "constitutionnelle" dont il remis lui-même les clés.En trois mois dans ses fonctions il fera en sorte d'écraser à tout jamais les partisans "du trône et de l'autel" comme il mettra sous l'éteignoir la presse jacobine.Et puis à ses yeux Barras est un traitre qui lui avait confié, erreur grossière,ses projets d'entente avec les Bourbons.La mort de Joubert n'ayant pas changé ses projets de coup d'état militaire,il fallu chercher ailleurs.Il voit assidûment les deux frères Lucien et Joseph Buonaparte,en attendant de saluer le commandant de l'armée d'Egypte à son retour, l'homme providentiel.Seulement Napoléon Buonaparte, défiant et dédaigneux, fait peu de cas encore de ce policier ministre dont il ignore encore l'importance de sa fonction.Les contacts pourtant entre les deux hommes vont se multiplier et même seront rendus publiques.Lorsque le 18 brumaire deux conspirateurs se présentent chez Fouché encore endormi pour lui annoncer que Buonaparte a pris le commandement des troupes dans Paris, que le coup d'état va être consommé,il va se précipiter au Luxembourg pour y jouer la comédie de la stupéfaction.Toutefois, au cas ou Napoléon avec son armée se dirigerait vers Paris, il trouverait les barrières fermées,et derrière un Fouché bien disposé à faire payer très cher au dictateur avorté la faute d'avoir échoué, en reprenant à son compte l'établissement d'un nouveau gouvernement.Tel ne fut pas le cas,il restait alors à Fouché à mettre sa politique en musique.
Politique d'équilibre policier.
A l'avènement du Consulat le ministre inchangé de la police générale publie une nouvelle proclamation: " les passions révolutionnaires sont enchainées dans un gouvernement fort et puissant" Il ne voit plus le péril qu'à droite et dans dans la restauration bourbonienne,lutter contre toutes les réactions tel est son crédo.Pour cela œuvrer pour l'organisation de son ministère, en rétablissant la confiance du peuple et du pouvoir.Mettre un maillage efficace du territoire,laisser aux autorités locales la gestion de police administrative, assurer le maintien de l'ordre social,inventer une police de prévoyance,faire de sa police une institution supérieurement informée.Bien malin que ce Fouché qui va créer une division spéciale de police secrète confiée au célèbre Desmarets.Hiérarchiser;discipliner en créant préfets de police, commissaires généraux,cadres supérieurs.Et réaliser son rêve: enlever aux locaux la police politique, pour mieux la contrôler, la placer sous son autorité directe.Sans oublier l'encadrement de la police militaire, la gendarmerie,que Fouché va confier à son "plus gros dogue" Mengaud.L'instrument redoutable est en place et à sa tête un homme qui l'est tout autant: pour un réactionnaire on trouvera en face de lui trois cents policiers.A telle enseigne que tout ce qui se passe dans le pays (et ailleurs même) est connu de Fouché,avec un fichage de tout individu suspect ou supposé,prêt à produire tout document compromettant.Il va de plus s'attaquer au brigandage qui va malgré tout perdurer pendant tout l'empire.
A SUIVRE... |
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| Sujet: Re: FOUCHE Joseph, duc d'Otrante.. Sam 13 Fév - 15:07 | |
| Contre la réaction, vers la déchéance
Sa première intervention sera de déjouer à temps un complot datant du 10 octobre découvert par la police particulière de Bonaparte, qui fit grand bruit.Les instigateurs, républicains besogneux,ces revenants de septembre dont le peintre Topino-Lebrun, participant à cette conspiration dite "Arena-Cerrachi" tombèrent dans le piège.Fouché, dans un rapport au Moniteur s'en attribua le mérite de la découverte,dénonçant les menées anglo-royalistes.Ce qui rendit furieux Bonaparte devant une telle mauvaise foi. le deuxième complot en date du 8 novembre visait à enlever et abattre le premier consul,fomenté par le chevalier de Coigny et le Chevalier Joubert, issus d'un noyau appelé "l'agence" Documents saisis, auteurs arrêtés, le chevalier Joubert sera fusillé. un troisième complot va se transformer en attentat.Le 24 décembre 1800,Bonaparte échappe par miracle à la bombe qui explose sur son passage rue St Nicaise.Fouché reste silencieux.Pour Bonaparte il ne fait aucun doute, les responsables sont les jacobins,et peut-être même Fouché,argumentant que "c'est la Loire et Lyon qui m'expliquent la conduite de Fouché" cette fois le ministre est désavoué,mis au ban de l'assemblée,contraint de signer la loi de proscription ou de démissionner: cent trente terroristes de droite,pour des faits anciens sans rapport,sont condamnés à la déportation.Fouché fait le dos rond,continue à enquêter; pour lui les responsables sont les chouans et les royalistes.Le 18 décembre Carbon est arrêté,il avoue,des documents sont saisis, dont certains compromettant pour Fouché qui les fera disparaitre.Quatre vingt chouans et royalistes sont arrêtés,déportés.Fouché s'avance en vainqueur,Bonaparte est subjugué; cela va rester un fait marquant de la capacité du ministre pour lequel Bonaparte montrera par la suite beaucoup d'indulgence au plus fort de sa colère contre lui. La paix d'Amiens consacre Bonaparte à l'apogée de sa popularité, jusqu'à lui accorder l'investiture viagère, héréditaire même, ce que Fouché combat, y voyant une restauration du pouvoir personnel.Le sénat très partagé après des débats houleux entre Roederer et Fouché, va accorder tout au plus dix ans de pouvoir au premier consul.Fouché pressent alors sa disgrâce, mais semble peu affecté jusqu'à plaisanter avec Bonaparte.Pourtant cette disgrâce qui affecte l'homme plus que la fonction va s'accompagner de formes, de compensations et d'hommages: le ministre n'est plus mais il est nommé membre du sénat,pourvu de la sénatorerie d'Aix,haut titre et grosse prébende et de plus il va recevoir un million deux cent mille francs de gratification.A quarante trois ans, affichant un grand dédain du pouvoir, prétendant être sans ambition, il se découvre un grand amour du repos...tout en conservant ce pouvoir occulte auprès de Bonaparte.Il laisse un pays provisoirement pacifié,dans un état de semi somnolence mais plus pour longtemps.Fouché veille. A SUIVRE... |
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| Sujet: Re: FOUCHE Joseph, duc d'Otrante.. Lun 15 Fév - 14:10 | |
| Fouché l'incontournable. Depuis sa retraite, il envoie des bulletins dénonçant les fautes de police.Les directeurs officiels Réal, Desmarets, Dubois,qui ne vivent que sur les acquis de l'ancien ministre sans plus, se heurtent avec leur propre police éclatée à la police officieuse de Fouché qui a conservé tous les fils en relation avec tous les partis, tous les opposants.Il fait en sorte,sous le manteau, de conseiller le premier consul au grand dam de l'ambassadeur anglais Wilworth qui le déplore en mars mars 1803.Et puis s'ajoute la conspiration de Moreau,Pichegru et Georges pénétrés par les royalistes exploitant leur haine contre Napoléon..et le réveil de la Vendée...et la ténébreuse affaire du duc d'Enghien... Et Fouché de surprendre encore par son revirement: opposé farouchement à l'établissement de l'Empire et du pouvoir personnel, il va y adhérer en entrant presque de droit dans la commission des dix qui fait voter le sénatus-consulte du 28 floréal an XII fondant la monarchie impériale!!Et chacun de demander le retour du ministre,qui, le 22 mai va prêter son cinquième serment de fidélité au nouvel homme fort.Fouché reprend ses dossiers,sa bibliothèque est fournie: plus de cent vingt mille personnes de tous bords sont fichées, l'état policier retrouve toute sa dimension. Exit Bonaparte, le général vendémiaire,place à Napoléon 1er empereur des Français.Place aussi au futur duc d'Otrante qui avouera " j'ai la manie de vouloir être le maître quand je gouverne" Le mot est lâché,il a le mérite d'être clair,pour une fois.La proclamation de l'empire ressuscite les sentiments royalistes,et dans l'ouest les fonds britanniques alimentent "l'agence anglaise de Bordeaux" que Fouché va démanteler.Il va frapper les journaux contre révolutionnaires, le Mercure et le Journal des Débats et aussi les émigrés de Hambourg sous inspiration du consul anglais Rumbold, qui va être enlevé et conduit à Paris.Le réseau sous le coup de la peur se dilua.La déconfiture de la contre révolution est un fait.Le 11 mai 1805 Fouché est fait grand aigle de la légion d'honneur, et démantèle encore un complot fomenté dans le midi. Depuis septembre Napoléon n'est plus à Paris, occupé par l'agression de la Prusse.Le mot qui courre dans la capitale est que la "vraie régente de l'Empire c'est la police générale"...........
Nota: les pages qui précèdent ne sont qu'un résumé non exhaustif de faits marquants qui posent déjà des questions sur la moralité de Fouché.Un résumé qui ne fait que soulever un voile,sans prétendre narrer les détails de cette saga à rebondissements.En effet le plus important reste à venir Il serait présomptueux de dresser ici un portrait exact du ministre de la police générale doublé du ministre de l'intérieur maintes fois disgracié, richissime duc comblé de tous les honneurs, défenseur du patriote ( pauvre de son état) et usurpateur lui-même maintes fois controversé ou adulé sans mettre un parallèle avec l'attitude de Napoléon à son égard.Ils nous laissent l'un et l'autre le sentiment du " je t'aime moi non plus" Le lecteur qui se sentirait frustré de ne pas connaître cette suite, lui qui considère un peu trop rapidement Fouché comme le plus grand des ministres policier que la France ait jamais connu ou qui considère à l'inverse le même homme comme étant de la pire espèce,doit pouvoir satisfaire son goût pour l'histoire.Qui ne pourrait alors faire mieux que de conseiller la lecture d'ouvrages réalisés par d'éminents historiens tels que ceux de : - Louis Madelin ( Fouché, éd.Rencontre: ouvrage sélectionné parmi les douze meilleures œuvres historiques, par un jury issu de l'académie française,de l'institut et du Goncourt) le récit qui précède est un extrait du premier tome. - Jean Tulard ( Fouché,ed.Fayard) - André Castelot (Fouché,double jeux, ed. Perrin) - Stephan Zweig (Fouché, ed.Grasset)
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