Forum des Amis du Patrimoine Napoléonien Association historique Premier et Second Empire (ouvert à tous les passionnés d'histoire napoléonienne) |
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| THIERS Adolphe, président du conseil | |
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Invité Invité
| Sujet: THIERS Adolphe, président du conseil Mar 16 Fév - 17:03 | |
| Né à Marseille le 15 avril 1797, mort à St Germain en Laye le 3 septembre 1877.
Fils d'un père extravagant, aventurier bien doué dénoué de scrupules, véritable picaro arrêté par la police pour détournement d'argent qui se plaindra de son sort auprès de Talleyrand, il retrouvera une certaine légalité auprès de Lucien Bonaparte.Fils d'une mère d'origine grecque, Adolphe Thiers est placé en pension.Bon élève, il entre au lycée napoléonien de Marseille tout à fait semblable à une caserne où il étudie au son du tambour.En novembre 1815 il est inscrit à la faculté de droit d'Aix.Rompant avec la tradition royaliste des femmes de sa famille, il devient l'ennemi de la restauration considérant que les bourbons sont revenus dans les fourgons de l'étranger. Sur les cours de la fac ou au café du coin, il donne de sa voix perçante, gesticulant, pérorant "c'est encore le petit jacobin" disent les Aixois.Roublard il présente deux mémoires d'examen différents, l'un qu'il remet Aix le second qu'il envoie à Paris.Pour le premier il reçoit une mention, pour le second il reçoit le prix.Le jury reste effaré quand il découvre un même auteur pour les deux thèses. En septembre 1821 il monte à Paris et loue un petit logement partagé avec son ami Mignet,déprimé par l'absence de son soleil de Provence.Les deux compères s'introduisent dans les milieux journalistiques.Thiers s'y sent à l'aise, il devient le favori d'Etienne, le directeur du journal "le constitutionnel" qui paie bien ses articles.Il fait alors son entrée dans la franc-maçonnerie,appelée le carbonarisme Il abandonne son triste logement pour un second plus reluisant rue de Choiseul.Peu ascète il mange ferme et boit sec. 1822.En Espagne, Ferdinand II est secoué par la révolution, les carbonari sont peu enclin à l'idée d'une probable intervention, il connaissent le résultat de la première.Mais Thiers veut en avoir le coeur net: Il veut voir sur place, et prend l'itinéraire impérial de 1815:Alpes, Savoie, Dauphiné ...Il fait avec talent le récit de son reportage qui conclue que "l'Espagne est une Vendée éteinte" A son retour il rencontre des gens de lettres: Jouffroy, le fils de madame de Rémusat,il collabore "aux tablettes" côtoie des historiens :Cousin, Thierry, Quinet etc..Il parle plus qu'il n'écoute. Sainte Beuve tempère les éloges " Monsieur Thiers commence par parler des choses, et finit quelquefois par les apprendre" Thiers veut jouer les Dandy, petit, il n'a pas le physique.Badine à la main, chapeau en bataille, on le voit parader sur les boulevards.Bonnefoux, l'ancien militaire,père d'Emilie la promise que Thiers a oublié à Aix, monte à Paris pour le mettre en demeure d'épouser sa fille, ce que Thiers refuse; ils règlent leur compte en duel.Devant témoins,les deux assauts successifs à l'épée ne peuvent les départager et se quittent tous deux satisfaits.Emilie ne sera pas épousée. C'était le temps où Charles X, idole des ultras (le mot pour la petite histoire fut inventé par Fouché) semblait faire de petites concessions à l'esprit de liberté insuffisantes aux yeux de Thiers qui fut déçu, même découragé.Mais la lutte était engagée entre l'ancien régime et la révolution, le drapeau blanc et le tricolore.Au "National" Thiers prend la première direction du journal.La ligne éditoriale est claire, soutenue par Talleyrand:La nation veut, le roi s'exécute, il règne mais ne gouverne pas. Au sortir d'un dîner avec Thiers Lamartine le légitimiste est convaincu de la perte de la restauration. 26 juillet 1830: chambre dissoute, liberté de la presse suspendue, système électoral modifié, ultras nommés à de hauts emplois..cadeau de Charles X à la France.Quelques étincelles le 27,et le 28 c'est l'incendie.Thiers a pris le large, courageux mais point téméraire.Quand L'insurrection réduit le gouvernement de Polignac,Thiers revient sur Paris.Il fait coller des affiches réclamant le duc d'Orléans au pouvoir. Il se rend, sur un cheval de petite taille (et pour cause, la sienne l'est aussi) à Neuilly, franchit les barricades pour rencontrer le duc et lui demander de rentrer à Paris pour se rallier à la cause de la révolution.Talleyrand y est favorable, Lafayette qui n'est pas contre reçoit l'accolade du duc. L'Orléans reprend alors la charte ressemelée de 1830.Thiers le promoteur du retour est nommé conseiller d'état. La révolution de juillet est celle des banquiers,Thiers est élu sans peine député d'Aix, financé lui-même par un banquier, et Laffitte est donc au ministère. La monarchie citoyenne effraie l'Europe, les affaires végètent,les faillites se multiplient, le ministère Laffitte s'effondre...Adversaire de la gauche,partisan de la paix, et de l'abandon de la Pologne,Thiers a conquit la tribune en bon élève de Talleyrand. Mais il est conspué à Aix,ce n'est qu'un girondin,un patriote apostat. A Marseille où il se rend pour échapper au choléra qui frappe Paris ce n'est pas mieux. Le 5 juin 1832,nouvelle émeute durement matée,Thiers préconise la résistance et propose l'état de siège. En octobre 1832 il reçoit de Louis Philippe le portefeuille de l'intérieur. En 1833, quand la statue de Napoléon est relevée sur la colonne, Thiers en grand uniforme et chapeau à plumes passe devant Louis Philippe et lui crie " je prends les ordres du roi" En juin 1833, il est élu à l'académie,élargit sa place dans le gouvernement, est aux petits soins pour Louis Philippe. Madame Dosne lui propose sa fille ainée, il ne refuse pas,question de nécessité sociale.Mais Thiers n'a t-il pas été l'amant de la mère avant d'épouser la fille? l'histoire à ce jour n'est pas démentie, mais toujours pas éclairée...
A SUIVRE... |
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| Sujet: Re: THIERS Adolphe, président du conseil Jeu 18 Fév - 16:20 | |
| En 1834,Thiers est comblé,il mécontente tout le monde.Mais le 13 décembre,élu depuis un an à l'académie,il est reçu sous la coupole où il fait un discours éclatant devant un parterre d'hommes qui ont "vu César et le consulat de l'Empire" en évoquant la poussière de Marengo.Certains n'apprécient pas, dont Guizot. A la chambre c'est pire, et Adolphe n'est pas heureux, il souffre de n'être que ministre et non président du conseil.Le 28 juillet 1835 Louis Philippe échappe à un attentat, Thiers avait pourtant prévenu et préconisé d'annuler la revue militaire.La machine infernale du corse Fieschi,vingt quatre fusils alignés sur un châssis,actionnés simultanément se déclenche. Thiers au milieu de la fumée a son pantalon taché du sang du Maréchal Mortier.Le journal la Tribune est investit, les rédacteurs arrêtés,Carrel est conduit à la conciergerie, les lois répressives adoptées.Thiers tombe d'épuisement, courant sans cesse des Tuileries à la préfecture de police ou à la chambre.Mais il compense en retrouvant sa vitalité par des réceptions mondaines dont l'une va faire grand bruit au chateau de Grandvaux: ripailles, feux d'artifices, champagne, harangue d'Adolphe en bonnet de coton et manteau écossais.Tous les fêtards se retrouvent sous la fenêtre de Thiers qui ouvre ses rideaux et, entre deux bougies, montre son derrière. A Paris on jase, Louis Philippe vitupère, l'opposition ricane, l'affaire prend une dimension presque internationale, la nudité de Thiers devient symbole de la légèreté française. Les clameurs n'entament pas l'ambition de Thiers, à 35 ans il lui faut se hausser au premier rang. Mais sans majorité stable, sans programme, il fait des avances à tous les partis.L'affaire Humann, le ministre des finances qui proposa de convertir les rentes entraîne la chute du ministère De Broglie.Il faut alors séparer les deux successeurs possibles et incontournables,et ennemis, Guizot et Thiers, et c'est ce dernier qui l'emporte. Le président du conseil nommé le 22 février 1836, qui ne fait pas l'unanimité, a les coudées franches à l'extérieur: il essaie d'obtenir de la Suisse l'expulsion de tous réfugiés politiques, entretient des contacts dans les milieux révolutionnaires de la libre Helvétie,soutiendra que c'est faux,parle d'intensifier la conquête de l'Algérie,réinvente l'expédition d'Egypte, pousse les négociations avec l'Autriche avec Metternich qui marque peu d'enthousiasme.De plus Thiers entrevoit,de manière officieuse,d'intervenir en Espagne en pleine guerre civile, avec quelques milliers de volontaires pour sauver la reine.Louis Philippe ne tient pas à réitérer l'échec de Napoléon,persuadé que si guerre il y avait elle se déroulerait sur le Rhin.Conflit entre les deux hommes,menace de démission de Thiers, le roi le prend au mot.Pour Thiers ce n'est que partie remise, convaincu de revenir dans six mois.Il se découvre alors une nouvelle tendresse pour la gauche, renforce son jacobinisme,recrute des alliés.Son mentor Talleyrand, réconcilié avec l'église rend l'âme,Thiers et Guizot sont sur le pavé.Le 12 mai 1839 le roi devant une nouvelle insurrection dirigée par Barbès et Blanqui cherchent des ministres pour remplacer la gouvernance de Soult peu efficiente;De plus la chambre refuse la dotation du duc de Nemours, Soult et le roi sont désavoués,le ministère Soult tombe à son tour.Soult démissionne,Louis Philippe contraint de subir fait de nouveau appel à Thiers "parce qu'il est roi constitutionnel".Thiers est aux anges " foutriquet " devient l'homme orchestre de tous les ministères et réduit le roi à l'état de fétiche et de grand Lama Et Thiers d'acheter la presse sur fonds secrets, et de distribuer des faveurs.Conscient tout de même des difficultés à gouverner il fait diversion pour un projet que tout le monde semble revendiquer; le retour des restes de Napoléon de Saine Hélène.Guizot est surpris, Louis Philippe répond que "tôt ou tard cela aurait arraché des pétitions,j'aime mieux octroyer"Thiers prend aussitôt des accents Napoléoniens. Des soldats d'Algérie il dit "ils sont les successeurs de l'armée de Napoléon,ils se battent, meurent et se consument de maladie" Le 15 juillet 1840 l'Angleterre, l'Autriche, la Russie et la Prusse sans en informer l'ambassadeur Guizot s'engagent à soutenir dans la question turco-égyptienne le sultan contre le pacha. Le peuple français excité par le souvenir de l'Empire et de la coalition qui refait surface voudrait effacer la honte de 1815.Thiers commence les préparatifs guerriers: près de cinq cent mille hommes constitue l'armée, renforcée si besoin par les cent cinquante mille autres de la classe suivante de 1841.Thiers entre dans la peau de Napoléon.En août, même le prétendant Louis Napoléon renouvelle sur la plage de Boulogne la tentative de Strasbourg: échec sans gloire, pendant ce temps le fils du roi vogue vers Sainte Hélène avec deux frégates.Le 2 octobre Beyrouth est bombardé par une escadre anglaise, le pacha se soumet, rappelle son armée et rend sa flotte à la Turquie. Echec du soutient au sultan de Thiers qui a joué à pile ou face: le 8 octobre 1840 il abandonne la Syrie à la fortune de guerre, mais réclame l'Egypte...à titre héréditaire.La défaite du pacha est la sienne,il lui faut sortir par la grande porte. La France est mal en point, déséquilibre budgétaire, étranger défiant, Allemagne réveillée, bonapartisme renaissant: Thiers offre sa démission, Louis Philippe l'accepte. Lui a évité la guerre.
A suivre... |
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| Sujet: Re: THIERS Adolphe, président du conseil Dim 21 Fév - 12:03 | |
| A présent Thiers redevient simple député.Soult est au pouvoir, mais c'est en fait Guizot qui gouverne avec le roi.Pour Thiers Louis Philippe est devenu un usurpateur.La satisfaction du député le 15 décembre 1840 est d'avoir contribué au retour des cendres de Napoléon.Par contre il est honni par ceux qui considère qu'il a humilié le pays.Il voyage pour mettre ses pas sur ceux de Napoléon,sur tous les champs de bataille.En Allemagne il est courtoisement reçu, comme il le sera plus tard en 1870, sauf que c'est elle qui se sera invitée.A Paris,habillé de noir, il semble porter le deuil de Napoléon,cite sans arrêt ses phrases.Le 13 juillet 1842 le fils du roi se tue en voiture à Neuilly, la succession est définitivement compromise,Guizot reprend les rênes du gouvernement.Thiers entrevoit la chute du gouvernement avec l'affaire Pritchard ,expulsé de Tahiti par l'Amiral Dupetit Thouars, la rupture avec l'Angleterre parait proche.Mais le temps passe et Thiers qui semble se lasser de la politique continue néanmoins son travail de sape.Il fait un voyage en Espagne, il en revient en 1845 avec un ouvrage sur Napoléon, l'histoire du Consulat qui est un immense succès.Boulevard des capucines la troupe entre en collision avec des émeutiers:fusillades, morts, blessés.Le peuple crie vengeance, Guizot démissionne et Molé refuse la succession.Le roi fait appel à Thiers et sa "boutique" lui adjoint le général Bugeaud à la guerre.L'émeute approche, et le peuple en veut plus: l'abdication pure et simple du roi.Celui-ci prend alors le chemin de Saint-Cloud: exit le roi! Le Thiers de 1848 peut revendiquer le titre de fossoyeur en chef de la monarchie.Lamartine a bien sauvé le drapeau tricolore menacé par le drapeau rouge, mais pour Thiers tout est à refaire.Il mène campagne, il a cette fois l'appui du clergé: il est élu au suffrage dans quatre département, opte pour la Seine inférieure.D'autres noms sortent du lot: Cavaignac le républicain, Changarnier le monarchiste et dans les couloirs on pense même à un revenant: Louis Bonaparte.Thiers remonte dans l'opinion, le Constitutionnel le porte aux nues.Néanmoins dans sa manière de caresser les chats il a des adversaires dans l'assemblée et même dans la bourgeoisie.En juin on on a failli piller sa maison mais la garde nationale est intervenue, et surtout le préfet l'informe qu'on veut attenter à sa vie.A l'hôtel St Georges son ami Mignet, habillé comme lui et confondu essuie un coup de fusil dont la balle ricoche et atteint une petite fille assise près de là.Désormais Thiers porte un pistolet sur lui.Il lâche Cavaignac, l'assemblée décide d'élire un président au suffrage universel, avec ce mode d'élection il sait qu'il est hors de course.Il avoue détester la république,mais rajoute aussitôt que s'il était président il se forcerait à la soutenir, dit-il à Molé.Deux candidats à celle-ci: Cavaignac et Louis Bonaparte.Thiers se rassure.Il sait que si le second était désigné la suite lui serait plus que favorable, en déduction il passe avec armes et bagages dans le camp de Napoléon III.Pourquoi? parce que ce Bonaparte là est un minus habens,un incapable et un butor ce qui n'empêche qu'en public il vante ses mérites.Monsieur 1/3 ressemble à s'y méprendre à un certain Fouché, et il n'est pas encore au gouvernement qu'il entend bien que les ministres, avec une assemblée ingouvernable, prennent son avis, bien décidé à tirer les ficelles.En mai la loi Falloux, le catholique,sur la liberté de l'enseignement est votée,au grand dam de la gauche, en avril 1850 les élections virent au rouge.Thiers réclame aussitôt la restriction du droit de vote et le rétablissement du cens La loi passe pourtant, certes dans la bourrasque; ainsi trois millions d'électeurs sont écartés, non pas les classes pauvres,mais la vile multitude l''équilibriste a réussi son coup. Pas plus difficile que ça,s'exclame t-il tout en continuant ses intrigues, préparant l'avenir: en Autriche il converse avec Metternich, lui susurre que la France verrait d'un bon œil l'avènement du conte de Paris, en Angleterre il rend visite à un émigré, Louis Philippe.Toujours intrigant il joue avec le feu ce loyal, qui ne donne pas dans la conspiration mais qui en couve toujours une nouvelle...Jusqu'à irriter cette fois Napoléon III comme le fut son illustre prédécesseur avec son ministre de la police,sauf que la méthode pour le coup est plus expéditive.Le commissaire Hubault se présente au domicile de Thiers qui est emmené,conduit en prison pendant que son domicile est perquisitionné.Le plus manœuvrier,le plus tombeur de ministère est contraint à un exil volontaire en Belgique,puis à Londres,puis à Florence..Éloigné de tout, il rumine, d'humeur sombre il rédige son testament, prend retraite en refusant désormais toute candidature à la députation.Jusqu'en 1862 il va se consacrer à l'art, mais surtout réaliser des bénéfices de banquier grâce aux onze volumes rédigés sur Napoléon Bonaparte dont il va obtenir un immense succès.Son seul foyer d'opposition se situe à l'académie, en 1863 pourtant il laisse entendre qu'il serait bien candidat à Paris.Il s'y présente et le farfadet sortira de l'urne, élu le 31 mai " les mains pleines de mauvais sorts" promenant sa victoire en Autriche pour y sonder l'opinion.Et de continuer à critiquer la politique de Napoléon III, l'homme qui rêve eu lieu de réfléchir. quand il se fourvoie au Mexique et qui en avril 1866 favorise l'entente Italie-Prusse contre l'Autriche.Prédiction réalisée quand l'Autriche est écrasée à Sadowa. Le 14 mars 1867 il étale les fautes de l'empereur au grand jour.Fin 1867, le gouvernement demande l'augmentation des effectifs de l'armée,Thiers raille ceux qui s'inquiètent de la force des armées allemandes. Pour lui,l'admirable armée française et les réserves de la garde nationale suffisent pour arrêter l'ennemi.Il rajoute "nous sommes tantôt italiens,tantôt allemands, soyons français" Mai 1869,nouvelle élections et contre toutes prévisions Thiers est battu à Marseille, en ballotage à Paris.Mais au second tour il est réélu! et de reprendre la guerre contre l'Empire alors que celui-ci est plébiscité en 1870.Et de fustiger la guerre, mais si elle ne peut être évitée il appuiera l'augmentation des crédits militaires.Et de continuer de penser qu'il sera le médecin qu'on appellera quand le malade sera moribond. A SUIVRE.. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: THIERS Adolphe, président du conseil Dim 21 Fév - 14:35 | |
| Sedan tombe,l'armée de Mac Mahon avec Napoléon III à sa tête est battue.L'empereur rend son épée,part en captivité en Allemagne.En septembre les députés ont revêtu leurs uniformes de la garde nationale,l'assemblée priée de se dissoudre.Thiers n'en est pas affecté, le duc de Broglie le trouve presque gai.Le 9 septembre il fait la tournée des popotes: Londres, Vienne, Saint-Pétersbourg et en revient les mains vides.Bazaine a capitulé à Metz.Pour Thiers il faut demander l'armistice, pour Gambetta il faut mener la guerre à outrance alors que Paris est assiégé.Thiers fait une visite de courtoisie à Bismarck à l'hôtel de Jessé, rue de Provence.Il se dédouble, vante le corps des officiers prussiens, tient des propos étranges avec M. Hatzfeld: nous déjeunons ensemble grâce à Victor Hugo et à notre ministre de la guerre Leboeuf.C'est ainsi qu'il négocie et Bismarck se demande bien s'il est habilité à le faire et d'ailleurs le gouvernement a interrompu les négociations.Thiers rentre à Tours non pas dans une calèche mais assis sur un tas de charbon de la locomotive.Image de son échec.Il s'entoure de gardes du corps, craint pour sa vie.Le 28 janvier 1871 la France signe l'armistice, Gambetta furieux démissionne.Le six février Thiers est élu dans vingt six départements, il respire enfin.La majorité monarchiste veut lui décerner le titre de chef du pouvoir exécutif, sans préciser la forme, Thiers exige que l'on rajoute "de la République française" cumulant les fonctions de député, président du conseil, choisissant ses ministres.Rien que ça. Pendant quatre jours il reprend les négociations avec le prussien.L'indemnité que la France devra verser est de six milliards,et Metz est cédée.De plus Bismarck après avoir consulté Molkte lui demande que préférez vous: Céder Belfort ou nous voir occuper Paris? Thiers répond aussitôt et par deux fois "Belfort, Belfort" Seule "victoire" l'indemnité est ramenée à cinq milliards. Thiers le négociateur s'est fait rouler, et en mars la révolte gronde.Le 12 mai le drapeau rouge est hissé sur la maison du "nain, de l'infâme vieillard, du bandit sinistre" Son hôtel particulier est démoli sous les applaudissements de la foule, alors que d'autres déplorent cet acte que le contribuable devra payer.En réponse Thiers écrit " au lendemain de nos revers des criminels,des insurgés, quand l'étranger s'éloigne à peine portent dans Paris le désordre, la ruine" Rien n'y fait la commune est née, elle va ensanglanter la capitale les 28 et 29 mai 1871.Par la seule porte du point-du-jour délaissée par ses défenseurs les "Versaillais' vont progresser d'Est en ouest. Les communards ont exécutés une centaine d'otages.Les Versaillais qui ont perdu 877 hommes et 183 blessés, vont massacrer ou fusiller vingt mille parisiens, femmes et enfants confondus. Thiers dira aux préfets "ces expiations doivent apprendre qu'on ne défie pas en vain la civilisation".Dompter l'insurrection pour empêcher l'intervention des allemands c'était le prix à payer pour écraser la commune.Thiers est accusé d'avoir laissé pourrir la situation pour se tailler un succès semblable à celui du général vendémiaire.Thiers rajoutera "l'armée a bien mérité de la patrie, le romantisme ,c'est la commune" Thiers règne en maître, toujours avec ce même mouvement de bascule.N'est-il pas représenté par les caricaturistes anglais oscillant, le derrière entre deux chaise, entre république et monarchie, rappelant la scène qu'il a offerte avec son postérieur dénudé entre une bougie à gauche et une seconde à droite? La république est ce qui nous divise le moins,disait-il, obélisque plongé inopinément dans une marre où les grenouilles demandent un roi.Le républicain d'ambition faisait sa dernière course au bord du parapet, personne n'était dupe,De Broglie le rappela à la tribune sous les ovations.Et l'ordre du jour est justement la défiance au chef du gouvernement.Elle est votée,Mais Thiers n'est pas tenu à la démission sauf que Mac Mahon sait déjà que lui va être sollicité pour le remplacer.C'est madame Thiers qui va dénouer la crise, s'adressant à son mari elle lui dit " vous êtes outragé et devant cette insolence vous resteriez? Thiers rédige sa lettre de démission,Mac Mahon est élu président de la République.Thiers réapparait à la tribune simple député, jusqu'au-boutiste impénitent. Thiers disait avoir la manie de la France; dans son hôtel grand bourgeois,il rumine,réfléchit encore.En 1874 il visite l'Italie,en 1876 la Suisse.Le trois septembre 1877 il déjeune chez lui de bon appétit, puis il s'écroule.A peine a t-il repris ses esprits qu'il agonise dans son lit et s'éteint.De Broglie, chef du gouvernement décrète le deuil national.A son enterrement, point de cris, point de désordre parmi le million de personnes qui suit le cortège dans cette grande cérémonie.Même parmi les communards.Il faut chercher une note discordante parmi la clientèle bourgeoise de Thiers "qui, pour la première fois à libéré le territoire" A t-il seulement apporté une loi, un décret,au bénéfice du peuple pour que l'histoire s'en souvienne? Il est enterré à l'entrée du cimetière du Père Lachaise à Paris.
FIN Monsieur Thiers.Jean Lucas Dubreton. Ed Rencontre.Extraits. |
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