DESMICHELS Louis-Alexis
baron .
Né le 15 mars 1779 à Digne.
mort le 7 juin 1845 à Paris.
fils d’un boulanger des Dourbes, il naquit place de l’évêché, à Digne.
Elevé par un oncle, curé au Val, près de Brignoles, il choisit, dès l’âge de quinze ans, la carrière militaire, par un acte volontaire de patriotisme et s’engage dans le régiment des hussards de Berchiny.
On le retrouve ensuite à l’armée d’Italie dans les guides à cheval et participe à la campagne de l’an IV.
Choisi par Bonaparte qui l’emmène en Egypte, il participe à toutes les batailles ; il est nommé brigadier au siège de Jaffa.
Entré comme grenadier à cheval dans la garde des Consuls, il est nommé sous-lieutenant.
Il reçoit la croix de chevalier de la Légion d’Honneur à la création de l’ordre.
En 1805, la guerre contre l’Autriche ayant repris, il se fait remarquer en s’emparant de quatre cents hommes, deux drapeaux et vingt cinq canons.
A la suite de cette action, il fut nommé capitaine et promu Officier de la légion d’Honneur ; il a vingt cinq ans.
A cette occasion, il s’est montré, habile stratège.
Continuant cette campagne, il devient aide de camp du maréchal Bessières, duc d’Istrie.
En 1807 il est nommé chef d’escadron à Eylau sur le champ de bataille et fut blessé par un biscaïen qui lui traversa la cuisse droite.
En 1808, il est promu chef d’état major du général Lefevre-Desnouettes, commandant de la cavalerie légère de la garde impériale.
En 1809, il se distingue, à la tête de quatre cents chasseurs, à la bataille d’Essling et à Wagram.
Promu colonel il servit en Espagne et en Italie à la tête du 51°Chasseurs et participe activement aux victoires de Bassano et Caldiero.
A cette occasion il reçut la croix de chevalier de la Couronne de Fer.
Ses qualités exceptionnelles conduisent le général en chef de la cavalerie de la Garde, le comte Clausel, ainsi que prince Eugène commandant de l’armée d’Italie, à demander en sa faveur sa promotion au grade de général de brigade, ce qu’il n’obtint que beaucoup plus tard.
Après le traité de Paris, l’armée d’Italie rentra en France et c’est alors que le 31°chasseurs était fusionné au 14° chasseurs que le colonel Desmichels fut mis en demi-solde.
En 1815, rappelé en activité par l’Empereur il prit le commandement du 4° Chasseurs.
Toujours aussi talentueux, il battit un bataillon prussien devant Charleroi et remporta une brillante victoire au Mont-Saint-Jean, à la satisfaction de son supérieur le général Domon.
Après la seconde Restauration, le colonel Desmichels, mis une seconde fois en demi-solde, fut réintégré en 1821 et obtint le commandement des chasseurs des Ardennes.
Nommé général de brigade, il reçut du roi d’Espagne, la médaille de l’ordre de Saint-Ferdinand et au même moment le roi Louis XVIII lui confirma le titre de baron.
Deux ans plus tard, Charles X lui remit la cravate de commandeur de la Légion d’Honneur.
Il est de nouveau en demi-solde après 1830, jusqu’en 1833.
Cette année là, il reçut la mission de rétablir l’honneur de l’armée française, dans la division d’Oran.
Là encore il se fit remarquer et remporta plusieurs succès importants contre la tribu guerrière des Garabas et contre les arabes commandés par l’émir Abd-el-Kader.
Après ces démonstrations de force, le général Desmichels conçut un plan de pacification qui devait permettre de renforcer la cohésion sociale et le maintient de l’Algérie dans la communauté française ; aussi conclut-il un traité avec Abd-el-Kader.
Il pensait que seule la paix pouvait maintenir les relations humaines entre la France et l’Algérie.
Cela partait d’un sentiment de générosité et de grandeur d’âme.
Desmichels tenait à faire connaître à ses concitoyens les raisons qui l’avaient poussé à accomplir ces actes diplomatiques.
Il publia un ouvrage intitulé « Oran, sous le commandement du général Desmichels ».
Incompris par les autorités militaires, il demanda son rappel et rentra en France en janvier1835.
Il est dommage que le général Desmichels ait fait les frais de l’incompréhension de quelques militaires ignorants et bornés.
Ce héros de la Grande Armée mourut à Paris le 7 juin 1845 et fut inhumé provisoirement au cimetière du Père-Lachaise en attendant de reposer dans sa ville natale.
Dans la mémoire collective les héros ne meurent jamais.
source: Louis Tartière