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 Bouard, adjudant sius-officier au 135eme de ligne

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Jean-Yves
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Jean-Yves


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MessageSujet: Bouard, adjudant sius-officier au 135eme de ligne   Bouard, adjudant sius-officier au 135eme de ligne Icon_minitimeLun 19 Juil - 21:07

Source :Les sous-officiers de l'armée française par Fr. Desplantes, officier de l'Instruction publique, rédacteur au ministère de l'instruction publique
Après la désastreuse retraite de Russie, la guerre, pour nous, changea d'aspect. Il ne s'agissait plus de porter nos armes à l'étranger pour venger des injures ou faire des conquêtes, mais bien de défendre la France contre l'invasion des coalisés. La Grande Armée avait fondu en Russie. L'Empereur n'allait pouvoir opposer aux armées ennemies que de jeunes recrues, à peine exercés au maniement des armes et en nombre bien inférieur aux troupes des envahisseurs.
C’est ce que comprit un vieux soldat de nos armées, nommé Bouard, que ses nombreuses blessures avaient déjà fait admettre à l’hôtel des Invalides. Appuyé sur des béquilles, il alla trouver Napoléon au moment où celui-ci passait une revue dans la capitale, et supplia l’Empereur de le réintégrer dans un régiment.
La patriotique requête du vieux soldat mutilé fut accueillie, et Bouard fut envoyé au 135eme de ligne en qualité d’adjudant-sous-officier ; il fit ainsi, en cette qualité, toute la campagne durant laquelle il fut le héros des diverses actions d’éclat que nous allons raconter.
Un jour, à Halle, en Belgique, dans le Brabant méridional, à 16 km de Bruxelles, où son régiment était en garnison, l’ennemi se présenta à l’entrée de la ville, à 7 heures du matin, au moment où chacun préparait isolément ses armes pour une inspection générale.
Surpris en un pareil moment par l’attaque imprévue de l’ennemi, nos jeunes soldats pouvaient perdre la tête et ne pas parvenir à se grouper pour résister. Bouard, qui voit le danger, court de maison en maison prévenir les soldats de toutes armes qui y sont logés, réussit à réunir ainsi une cinquantaine d’hommes, se met à leur tête et les conduit à la porte de Magdebourg.
Il était temps, car les tirailleurs prussiens occupaient déjà le faubourg. Bouard les charge avec tant de vigueur, avec sa petite troupe, qu’il les oblige à se retirer et donne ainsi le temps à son régiment de se mettre en état de défense et d’aller protéger un autre point de la ville également attaqué.
(A suivre)
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Jean-Yves
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MessageSujet: Re: Bouard, adjudant sius-officier au 135eme de ligne   Bouard, adjudant sius-officier au 135eme de ligne Icon_minitimeJeu 5 Aoû - 13:44

Le brave adjudant, qui entend crépiter la fusillade dans cette nouvelle direction, songe alors à rejoindre son corps pour partager ses dangers. Mais, auparavant, afin de sauvegarder la ville d’une nouvelle surprise par la porte de Magdebourg, il barricade celle-ci et encombre les rues voisines avec des chariots renversés et tous les objets encombrants qui lui tombent sous la main.
Ce travail de défense une fois accompli, Bouard se remet à la tête de sa poignée d’hommes et marche avec eux dans la direction de la fusillade, qui continue avec acharnement.
Pour rejoindre les siens, il lui faut traverser une partie de la ville. En arrivant à la place d’armes, il se trouve brusquement en face d’un bataillon prussien qui l’occupe après avoir réussi à pénétrer dans la place. Une décharge générale accueille les arrivants et en couche tout d’abord dix sur le sol ; bientôt Bouard n’a plus autour de lui qu’une trentaine d’hommes valides.
Loin de se laisser déconcerter, l’héroïque adjudant fait serrer les rangs, forme les siens en colonne et commande la charge : En un clin d’œil, la petite poignée d’hommes pénètre comme un coin au milieu des Prussiens , fait dans leurs rangs une trouée sanglante et se trouve hors de leur atteinte sur un pont qu’il s’agit de franchir pour rejoindre le 135e qui combat en plaine.
Bouard aperçoit, en effet, de l’autre côté de l’eau, le drapeau de son régiment qui flotte au milieu de la fumée de la fusillade ; il s’avance en toute hâte dans la direction du glorieux étendard, pressé de prendre à la lutte à côté de ses camarades ; notre héros n’était cependant pas encore près de l’accomplissement de son désir qu’il le supposait.
En effet, une soixantaine de cavaliers ennemis avaient aperçu la petite troupe pendant qu’elle traversait le pont, et deviné son intention. Accourir à toute bride et l’envelopper pour la faire prisonnière au moment où elle débouchait dans la plaine fut, pour eux, l’affaire d’un moment.
Sommé de se rendre, Bouard se borne à faire former le cercle par les siens, et répond à la sommation par des coups de fusil. La lutte s’engage acharnée, lutte disproportionnée et sans espoirf, dans laquelle cette poignée d’hommes héroïques ne peut que succomber sous le nombre. Mais, l’adjudant Bouard ne s’en inquiète guère et résiste toujours.
Bientôt, enfin, Bouard a pourtant la satisfaction de voir que sa résistance n’a pas été inutile, car les cavaliers prussiens abandonnent la lutte et s’enfuient devant de nouveaux arrivants. En effet, du 135eme de ligne on s’éatait aperçu de ce combat inégal, et un détachement de son régiment accourut à temps délivrer le glorieux Invalide et les quelques braves qui demeuraient encore groupés autour de lui.
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