GUINOT, Pierre, capitaine

Au 1er siège de Saragosse, le 4.08.1808, le sergent-major Pierre Guinot, du 44eme de ligne, fut appelé à commander sa compagnie de voltigeurs et chargé d’occuper avec elle une maison, sur le Corso. Mais à peine les Français avaient-ils réussi à s’installer dans cette maison, qu’ils y furent attaqués avec acharnement par une troupe considérable avec la plus grande: intrépidité quand on n’eut plus de cartouches, on se défendît à la baïonnette contre douze cents Espagnols qui, à chaque instant, tentaient d’escalader les fenêtres. Après en avoir tué un grand nombre, le brave sergent-major resta maître de la position : 61 de ses voltigeurs avaient été tués à ses côtés.
Quelques mois plus tard, le 28.10, Guinot se signala encore par une nouvelle action d’éclat : Il passa le premier à la nage la rivière d’Ega, pour couper la retraite à un corps ennemi qui fut en entier fait prisonnier ce jour-là.
Ces deux actions valurent l’épaulette à Guinot. Devenu officier, celui-ci continua, d’ailleurs, à donner maintes preuves d’héroïsme. Nous ne citerons que 2 nouveaux traits de lui que nous trouvons mentionnés en ces termes :
-Le 27.04.1812, toujours en Espagne, la 4eme compagnie du 1er bataillon, que Guinot commandait comme lieutenant, étant attaquée à huit heures du matin à Alzonoka (en Valence) par une compagnie de 800 partisans, il réunit autour de lui les 30 hommes qui sont le plus tôt prêts, et se précipite à la baïonnette contre les assaillants. Il en tue 9 de sa main, en blesse plusieurs autres, et met le reste en fuite, laissant 200 hommes sur le champ de bataille.
-Le 21.07.1812, aux combats d’Ybi et de Castella, se trouvant de garde dans un retranchement avec 50 hommes, il fait une sortie avec 30 hommes de sa garde dans la ville d’Ybi, se précipite à la baïonnette sur un bataillon espagnol de 600 hommes, en tue 10, en blesse 5, fait 43 prisonniers, met le reste en déroute, le chasse du village et l’expose à une charge de cuirassiers qui achève de le tailler en pièces.
Pierre Guinot, qui était arrivé à l’armée comme conscrit en 1799, fit toute sa carrière militaire au même régiment, le 44e de ligne ; il y fut nommé capitaine le 3.11.1812, et mourut au champ d’honneur le 16.04.1814, à la défense de Barcelone.