Jean-Yves Administrateur
Nombre de messages : 9231 Age : 63 Localisation : Evreux Date d'inscription : 29/08/2006
| Sujet: Re: Eugénie de Montijo, impératrice des français Dim 30 Jan - 13:49 | |
| La dernière impératrice des Français, Eugénie de Montijo Le 11 juillet 1920, dans son Espagne natale, disparaissait la dernière impératrice des Français, Eugénie de Montijo. Quel destin que celui de Maria-Eugénia-Ignacia-Augustina de Montijo qui naquit un certain 5 mai 1826 à Grenade et dont le père vouait une admiration sincère pour Napoléon 1er. Très jeune, cette éblouissante femme voyagea beaucoup avec sa mère et se trouva à Paris, en 1848, sous la toute nouvelle république présidée par Louis Bonaparte. Le hasard fit remarquablement bien les choses. Le prince-président ébloui par sa juvénile beauté, son élégance naturelle, fut sous le charme et en tomba éperdument amoureux lors d’une réception donnée chez la princesse Mathilde. Le 29 janvier 1853 eut lieu le mariage civil et le lendemain, le religieux. Aux Tuileries, la souveraine était entourée de dames d’honneur et de courtisans et effectuait avec l’Empereur de fréquents voyages officiels. Un héritier pour la dynastie allait devenir une réalité avec la naissance tant attendue le 15 mars 1856 du Prince Impérial. La joie du couple impérial était à son comble, la cour se rendait en juin à St-Cloud ; le mois suivant à Fontainebleau suivi en août à Saint-Cloud. Puis ce fut Biarritz, Compiègne et aux Tuileries en hiver. Frappé par l’attentat d’Orsini en février 1858, Napoléon III la déclara régente en cas de disparition. Consciente de ses devoirs et de cette responsabilité, elle présida le Conseil des ministres en 1859, l’Empereur partant en guerre en Italie. 1867, ce fut l’année fascinante pour les français avec l’inauguration officielle de l’exposition universelle à Paris où l’Europe voit se divertir et s’enivrer de fêtes et de plaisirs. Offenbach et la vie parisienne étaient passés par là. Cependant, l’impératrice subit à tort, de la part de l’opposition, des reproches injustifiés à la suite de la triste affaire du Mexique ; déjà, l’Empereur, touché par la maladie souffrait considérablement, ce qui marqua Eugénie dans sa chair et dans son cœur. Le 28 juillet 1870, ce fut l’année terrible et tragique avec la guerre contre la Prusse de Bismarck. Napoléon III et son fils partirent sur le front de l’Est des territoires où allèrent s’enchaîner une série de défaites qui amenèrent la capitulation du souverain et la proclamation de la République le 4 septembre 1870. Prisonnier, l’Empereur partit pour le château de Wilhelmshöhe, qui fut celui du roi de Westphalie, Jérôme Bonaparte. La destinée allait encore frapper ce qu’elle avait de plus cher, le Prince Impérial, en 1879, tué dans la guerre du Zoulouland. Sa vie va s’achever à Chislehurst, puis, elle devint propriétaire à Farnborough, en 1880. Là, au milieu d’un parc qu’elle baptisera « Compiègne » avec une église dans laquelle seront transférés les corps de son époux et de son fils. Malgré son grand et bel âge, Eugène se rendait à Paris assez régulièrement et oAu Cap-Martin, elle rencontra Jean Cocteau et son nombre de personnalités. Après le conflit de 1870, elle connut celui de 1914-1918. Infatigable et inlassablement, elle apporta généreusement son concours à la Croix-Rouge pour venir en aide aux soldats blessés dans cet orage d’acier. Son ultime bonheur fut celui de venir en aide à la France en remettant à Clemenceau la fin de la guerre une lettre du roi de Prusse qui permit de voir l’Alsace et la Lorraine redevenir françaises. Au mois de mars 1920, après une intervention pour ses yeux en Espagne, très fébrile, et très lasse, elle rendit son dernier soupir le 10 juillet 1920. Elle avait, à quatre-vingt quatorze ans, rejoint son mari et son fils. Notre dernière souveraine méritait bien cet hommage.
Daniel Poisson, président des APN
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