GROUCHY Emmanuel de - Maréchal d'Empire

Maréchal GROUCHY





GROUCHY, Emmanuel de, maréchal et marquis (1766-1847)

Cas assez rare dans les Hauts Gradés de l'Armée Napoléonienne, GROUCHY était un authentique Aristocrate de l'Ancien Régime. Malgré son soutien aux idées de la Révolution, son origine Noble lui valut d'être exclu.

Rappelé en 1795, il fut promu Général de Division. Adjoint de HOCHE dans la tentative ratée de débarquement à BANTRY BAY, en IRLANDE, il servit ensuite comme Chef d'Etat-Major de MOREAU. Il était présent à la bataille de NOVI où il reçut pas moins de quatorze blessures.

A HOHENLINDEN, il commandait une division. Bien qu'il n'était pas spécialement en faveur auprès de NAPOLEON, il se fit remarquer a EYLAU et à FRIEDLAND à la tête d'une Division de Cavalerie.

En 1808, il fut l'un des artisans de la répression de l'insurrection de MADRID au cours de laquelle plusieurs centaines de Soldats FRANCAIS désarmés avaient été massacrés par la population.

Après avoir servi sous les ordres du Vice-Roi Eugène de BEAUHARNAIS en ITALIE et à WAGRAM, sans recevoir d'avancement, il se mit en semi-retraite.

Bien que blessé à la poitrine par de la mitraille à la MOSKOWA, il commanda, au cours de la retraite, l'Escadron sacré, composé d'Officiers n'ayant plus de commandement et qui avaient pour mission de protéger la personne de l'EMPEREUR.

Faute d'avoir atteint la position à laquelle il aspirait - commander un Corps d'Infanterie , GROUCHY, en 1813, se retira pour raison de santé, mais il reprit du service au mois de décembre de la même année lorsque les coalisés s'apprêtèrent à envahir la FRANCE.

Il fut blessé une nouvelle fois à CRAONNE, au cours de la campagne de FRANCE de 1814. Il accepta de servir les BOURBONS, mais il rejoignit l'EMPEREUR à son retour de l'île d'ELBE.

GROUCHY fut le dernier Maréchal nommé par NAPOLEON. Après s'être battu à LIGNY à la tête de l'aile droite FRANCAISE, il fut très critiqué - non sans raison - pour son obstination à ne pas vouloir " marcher au canon ", donc vers WATERLOO, (malgré les objurgations du Général GERARD et des Autres Officiers de son Etat-major), où sa présence eût sauvé la situation.

De part son attitude, GROUCHY fut "le principal artisan du désastre de WATERLOO" en laissant le Prussien BLÛCHER — qu'il était chargé de poursuivre et de neutraliser — rejoindre WELLINGTON et écraser l'Armée FRANCAISE à WATERLOO.

« Bon nombre de Généraux, écrit VAULABELLE, attribuaient à la trahison l'immobilité du Comte de GROUCHY dans la journée du 18 juin » et NAPOLEON lui-même, à SAINTE-HELENE, déclarait à propos de WATERLOO : « Journées incompréhensibles ! Concours de fatalités inouïes... Ney, d'ERLON, GROUCHY !... Y a-t-il eu trahison ? N'y a-t-il eu que malheur ? »

La nomination de Maréchal du marquis d'Ancien Régime et Comte d'Empire, non confirmée par LOUIS XVIII en 1815, fut reconnue par LOUIS-PHILIPPE en 1831.

Après avoir publié plusieurs mémoires justificatifs de son équivoque, sinon inepte, conduite, et longuement polémiqué avec le Général GERARD devenu Maréchal entre-temps, GROUCHY le malchanceux mourut en 1847 à l'âge de quatre-vingts ans.